Ce week-end, c’est la “Der des ders” de Grand Parquet Endurance. Active depuis 2011, l’association événementielle pilotée par Caroline et Gilles Cabardos tire sa révérence demain au terme d’un rendez-vous comptant sept épreuves internationales, l’Office national des forêts refusant désormais de lui donner accès aux pistes de la superbe forêt de Fontainebleau. Hier, l’épreuve majeure du programme, une CEI 3* de 160km a été choisie par la Fédération française d’équitation comme support du championnat de France des cavaliers Seniors.

Aussi, alors que Saïd Hamoud Saïd al-Khayari, cavalier des Émirats arabes unis, a franchi la ligne d’arrivée en tête sur Gepito, avec plus d’une minute d’avance sur ses poursuivants, c’est bien Philippe Tomas, deuxième de l’épreuve avec Faïza d’Équi’Rêve (DsA, Spirit de Crouz, Shag x Flash de Syrah, PsA), jument de neuf ans. Ravi de ce titre, le Tarnais, sacré champion du monde par équipes à Monpazier avec Biwaka de Chalendrat en septembre dernier, a rendu hommage à la propriétaire de sa partenaire du jour, Margaux Carteret, qui avait elle-même déjà concouru sur cette distance avec sa jument, mais avait souhaité la confier à un cavalier plus expérimenté pour le CEIO 2* de Nègrepelisse en juillet dernier. “Nous l’avons alors emporté par équipes, et terminé troisièmes en individuel. Entre-temps, Margaux s’est malheureusement fracturé la cheville, et m’a laissé sa jument pour ce championnat de France”, relate Philippe Tomas, qui retiendra “une épreuve âprement disputée par un lot de chevaux de qualité, mais plutôt calme, car le sol était profond. S’agissant du championnat de France, je n’ai pas voulu courir en tête avec le cavalier émirien. J’ai préféré rester avec le groupe des Français et disputer le sprint final. Faïza est une jument véritablement faite pour cette distance: plus la course avance, plus elle est à l’aise; elle mange bien durant les pauses, elle est très calme à gérer et ne dépense pas d’énergie inutile. Elle est très agréable à monter”, salue le jeune vétéran.

Martin Denisot évoque la stratégie fédérale en 2025

Clémentine Chaud, troisième de l’épreuve, s’est adjugé la médaille d’argent en selle sur Filahé d’Espé (PsA, Gerik de Rendpeine). “Je visais vraiment le titre cette année, mais je termine deuxième pour la troisième fois”, souriait la cavalière, ravie de sa complice, première pouliche de son élevage, issue d’Espérance Mouthès (PsA, Maklouf), avec laquelle elle avait participé à plusieurs éditions du concours de Fontainebleau. “Lorsque j’ai décidé de la consacrer à la reproduction, Julien Lafaure m’a offert une saillie de Gerik”, rappelle Clémentine, compagne de Jean-Michel Grimal, sélectionneur de l’équipe de France, avec lequel elle gère l’écurie d’Artagnan dans les Hautes-Pyrénées. “Je remercie les organisateurs d’avoir maintenu cette épreuve, parce que la forêt est magnifique à cette saison. C’est un grand plaisir”, conclut Clémentine, également championne du monde par équipes. Léa Vandekerckhove a complété le podium du championnat aux commandes de Farouck El Ishhara (PsA, Avalon Dawah x Djebel Lotois). “Je suis d’autant plus ravie que c’était sa première épreuve de 160km. Il appartient à une propriétaire qui me l’a confié il y a deux mois”, indique la cavalière installée à Castelnaudary, dans l’Aude, avec plus de soixante dix chevaux en valorisation, ou destinés à l’élevage.

“Ce championnat de France clôture une très belle saison pour l’endurance française, avec la médaille d’or mondiale des Seniors, et l’argent pour les Jeunes aux championnats d’Europe fin septembre”, souligne Martin Denisot, directeur technique national adjoint en charge de la discipline. “L’an prochain, pour les championnats d’Europe Seniors, qui se déroulent en juin à Castiglione del Lago, en Italie, soit plus tôt que d’habitude, il est possible que nous retenions certains des chevaux qui ont terminé aux avant-postes aujourd’hui, car il n’est pas certain que nous leur fassions courir une course de 160km au printemps.” Martin Denisot rend aussi hommage à Caroline et Gilles Cabardos, dont l’aventure s’arrête dimanche soir après quatorze ans, à raison de deux rendez-vous annuels, pour avoir permis à des centaines de couples de profiter du magnifique massif forestier bellifontain.

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