lls sont venus en nombre, à trente couples plus précisément, et n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires. Les Sujets de Sa Majesté le roi Charles III d’Angleterre ont tout bonnement raflé quatorze des vingt premières places du CCI 5*-L de Pau, tenu ce week-end en Béarn, et se sont imposés sur les trois marches du podium. Hier soir, à l’issue d’un cross rendu épique par les conditions météorologiques extrêmement humides, Caroline Harris, Rosalind Canter et Tom McEwen composaient le podium provisoire du dernier grand concours complet de l’année avec D. Day, Izilot DHI et Brookfield Quality. Après avoir passé la seconde inspection des chevaux, qui a eu lieu en fin de matinée ce dimanche, sans encombre, tous trois ont signé un sans-faute au concours hippique. Logiquement, ils ont donc conservé leurs scores respectifs de 40,3, 40,6 et 43, mais aussi leur position au classement. 

De fait Caroline Harris, trente-quatre ans, s’est offert sa toute première victoire en CCI 5*-L pour sa deuxième tentative à ce niveau seulement, ce qui rend sa performance encore plus exceptionnelle. En juin, elle avait terminé douzième du concours de ce niveau tenu à Luhmühlen, en Allemagne, où elle avait déjà présenté D. Day. Entre temps, la cavalière et son cheval de dix ans s’étaient offert une victoire dans le CCIO 4*-S de Lignières-en-Berry, où le cross avait déjà été couru sur un sol ayant subi de fortes intempéries, comme à Pau. Tenante du titre en Béarn, Rosalind Canter, qui avait déjà présenté Izilot DHI l’an passé, devra cette fois se contenter d’une deuxième place pour…0,3 point. Cela n’entame en rien le caractère exceptionnel de la saison de la cavalière, qui a réussi à remporter le mythique CCI 5*-L de Burghley cet été, quelques semaines seulement après avoir été sacrée championne olympique par équipes avec Lordship’s Graffalo.

Son compatriote Tom McEwen, double champion olympique en titre, quant à lui, ajoute une nouvelle performance paloise de choix à son palmarès. Vainqueur du seul CCI 5*-L français en 2019, avec Toledo de Kerser, il avait également terminé deuxième en 2021 sur CHF Cooliser, puis troisième l’an passé aux côtés de JL Dublin. Le cavalier chinois Alex Hua Tian, médaillé d’or individuel des derniers Jeux asiatiques et quadruple olympien, mais qui n’avait plus concouru en CCI 5*-L depuis 2016, s’est offert une très belle cinquième place avec Chicko (45,7 pénalités), devançant l’Américain Boyd Martin et sa monture olympique de cet été, Fedarman B (47,1). Côté français, Luc Château a réalisé une jolie remontée de la dix-neuvième place à la quatorzième grâce à son sans-faute du jour avec Cocorico de l’Ébat (54,2). Tous deux signent ainsi la meilleure performance française. Aux rênes de Viens du Mont (75,8), son autre monture engagée, le cavalier s’est classé trente-septième. Arthur Marx et Florian Ganneval ont terminé leur concours aux quarante et une et quarante-huitième positions avec Church’Ile (80,4) et Erebor de Fleyres (99,7), tandis que Camille Lejeune a été éliminé au concours hippique sur Dame Decoeur Tardonne.

Bonne retraite, Romantic

La remise des prix de l’événement a constitué une occasion parfaite pour célébrer la retraite de Romantic Love, qui s’était imposé à Pau en 2017 avec Gwendolen Fer et est désormais âgé de dix-neuf ans. Ces adieux sportifs ont donné lieu à un moment de communion intense entre les spectateurs et les deux athlètes. Globalement, “le public a répondu présent jusqu’au bout”, s’est félicité Pascal Sayous, le directeur de l’événement.  La jauge de fréquentation s’est stabilisée à environ quatre mille visiteurs en quatre jours, malgré les conditions très humides de samedi. “Les quatre cents bénévoles et les équipes techniques ont été formidables. Grâce à eux et au concours de tous les acteurs impliqués dans l’aventure, l’événement a pu se dérouler dans de bonnes conditions malgré une météo difficile. Sur le plan sportif, il y a eu une vraie collaboration entre la Fédération équestre internationale et le comité organisateur afin de savoir quoi faire pour que le cross puisse avoir lieu. Derrière l’organisation d’un tel événement se cache une montagne de travail, d’énergie, de ressources humaines. Cela permet de réaliser combien les équipes qui nous entourent sont fantastiques, et je suis très fier d’elles.”