“Je travaille sur moi pour ne plus restreindre mon champ des possibles” Peder Fredricson (1/3)
Sagesse. Difficile de trouver terme plus juste pour qualifier l’impression qui se dégage de l’attitude, des gestes, de la voix et des mots employés par Peder Fredricson. Des mots choisis avec soin par l’immense cavalier suédois, dont l’anglais n’est évidemment pas la langue maternelle, et qui prend le temps d’accueillir chaque question avant de livrer sa réponse. Le double vice-champion olympique individuel de Rio de Janeiro et Tokyo, où il fut aussi médaillé d’or par équipes, champion du monde par équipes en 2022 à Herning et champion d’Europe individuel et médaillé d’argent par équipes en 2017 à Göteborg, parmi tant d’autres d’exploits accomplis avec la beauté du geste chevillée au corps, est un cavalier admirable et un homme passionnant à bien des égards. Troisième de la finale de la Coupe du monde en avril, puis de la finale de la Ligue des nations Longines début octobre à Barcelone, le Scandinave, associé dans les deux cas au vétéran Catch me Not S, dont la fin de carrière semble toute proche, n’a pas à rougir de son année. Pour autant, l’échec olympique de la Suède, absente des podiums d’un grand championnat extérieur pour la première fois depuis 2019, pèse lourd dans le bilan 2024 du grand blond de cinquante-deux ans. Porte-drapeau de sa délégation lors d’une cérémonie d’ouverture qui laissera une marque indélébile dans l’histoire, Peder Fredricson assume ses responsabilités de capitaine d’une sélection comptant également dans ses rangs Henrik von Eckermann, indétrônable numéro un mondial, pourtant déchu à Versailles. Dans le confortable café du Real Club de Polo de Barcelone, où il avait conclu ses premiers Jeux en 1992, en concours complet, l’homme s’est livré à des analyses pertinentes, évoquant ses performances, ses chevaux, ses projets, ses ambitions sportives – intactes, si certains en doutaient – et son travail mental qui font de lui un cavalier d’acier inoxydable.