Le Club des cavaliers de saut d’obstacles internationaux fait le point sur ses propositions avant l’Assemblée générale de la FEI

Demain, mercredi 13 novembre, la Fédération équestre internationale (FEI) tiendra son Assemblée générale ordinaire à Abou Dabi. Comme chaque année, l’instance dirigeante des sports équestres a introduit des propositions de modifications réglementaires en amont de cet événement, et a permis aux parties prenantes des différentes disciplines d’en faire de même. Très impliqué dans ces processus, le Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles (IJRC) a fait le point sur ses propres propositions, concernant les éliminations pour présence de sang sur les flancs d’un cheval, mais aussi les minimums d’éligibilité requis pour participer aux Grands Prix 5*, ou encore les invitations en CSI 5* réservées aux cavaliers de moins de vingt-cinq ans.



Disposant d’un protocole d’accord avec la Fédération équestre internationale (FEI) depuis 2014, le Club des cavaliers de saut d’obstacles internationaux (IJRC) peut, à ce titre, participer à toutes les consultations en amont des modifications réglementaires de l’instance dirigeante des sports équestres. De fait, l’IJRC a pu soumettre des propositions de changements en amont de l’Assemblée générale ordinaire de la FEI, qui se tiendra demain, mercredi 13 novembre, à Abou Dabi. Parmi ces demandes, une seule sera soumise au vote: elle concerne les minimas d’éligibilité requis pour participer à un Grand Prix en CSI(O) 5* ou CSI 5*-W. À l’heure actuelle, pour s’élancer dans une telle épreuve, un couple doit avoir terminé une compétition à au moins 1,50m jugée au Barème A avec, au plus, quatre points de pénalités, et ce dans les douze mois précédant la date limite des engagements définitifs du concours concerné. L’IJRC propose de modifier cette période pour que soient considérés les douze mois précédant le jour où se tient le Grand Prix, et non plus ceux précédant la date des engagements définitifs. 



Un réexamen du règlement concernant les éliminations pour trace de sang en 2025

Le Club avait également demandé une modification du règlement concernant les éliminations prononcées lorsqu’une trace de sang est trouvée sur le(s) flanc(s) d’un cheval à sa sortie de piste, cette proposition faisant suite à l’élimination de l’équipe brésilienne aux Jeux olympiques après qu’une gouttelette de sang a été trouvée sur un flanc de Nimrod de Muze, le cheval de Pedro Veniss. “L’IJRC a proposé une réécriture de l’article du règlement concerné afin d’introduire une plus grande marge de manœuvre pour déterminer si un cheval pouvait continuer ou non”, peut-on lire dans le communiqué du Club. À l’heure actuelle, le règlement de saut d’obstacles prévoit l’élimination d’un cavalier et de son cheval dès lors que du sang est trouvé sur le(s) flanc(s) de ce dernier. L’IJRC souhaiterait que cet alinéa soit réécrit comme suit: “Le jury de terrain doit prononcer l’élimination d’un couple s’il y a du sang sur le(s) flanc(s) du cheval, que la lésion est visible à l’œil nu, provoquée par un acte inapproprié (celui-ci faisant référence à un usage excessif des éperons), et qu’un vétérinaire décrète l’élimination ou la disqualification immédiate. Une micro lésion qui ne cause pas de souffrance au cheval ne constitue pas un cas d’abus sur celui, et le cheval n’est donc pas sujet à une élimination.” L’une des raisons évoquées par le Club pour introduire cette demande, outre une nécessaire “proportionnalité entre la sanction et la violation de la règle”, est qu’avec “le défi grandissant que représente la licence sociale, toutes les éliminations apparaissent au public comme des problèmes de bien-être ou de maltraitance, ce qui entraîne des conséquences catastrophiques pour l’image de notre sport”. Sa proposition n’a pas été retenue, car elle a été soumise après la date limite du 1er mars, mais elle sera examinée lors de la révision complète du règlement de jumping, en 2025. 



Faut-il des invitations en CSI 5* réservées aux moins de vingt-cinq ans?

 Aussi, l’IJRC a déposé une requête en faveur de l’introduction d’une invitation - attribuée par la FEI - réservée à un cavalier de moins de vingt-cinq ans dans les CSI 5*. “Pour un athlète de moins de vingt-cinq ans, il est quasiment impossible de s’engager ou de recevoir une invitation individuelle pour un tel événement”, considère le Club. Sa proposition a été refusée par la FEI, au motif que son département de saut d’obstacles pouvait “déjà donner une invitation lors des CSI 5* et deux pour le CSIO 5*”. Cette entité “s’assure qu’une bonne rotation ait lieu dans l’attribution des invitations, et donne priorité aux athlètes de moins de vingt-cinq ans lorsque cela est possible. Le comité de jumping encourage les fédérations nationales à demander des wild-cards FEI pour leurs cavaliers de moins de vingt-cinq ans”. “Malheureusement, selon l’expérience de l’IJRC, dans la plupart des cas, les invitations en CSI 5* ne sont pas attribuées aux athlètes de moins de vingt-cinq ans, car le règlement privilégie les cavaliers qui doivent ensuite disputer les Jeux olympiques ou des championnats Seniors”, a réagi le Club des cavaliers.



Des contrôles antidopage hors des compétitions

Par ailleurs, celui-ci avait rédigé une proposition, également refusée, concernant les protestations - dans toutes les disciplines - contre les décisions du jury lors d’événements où il n’existe pas de jury d’appel séparé de celui de terrain. “L’IJRC a proposé l’introduction d’une règle établissant que les cavaliers ont le droit de protester auprès du Tribunal ou du département juridique de la FEI contre: des décisions basées sur des observations factuelles, l’attribution de notes pour une performance, ou le temps mis par le cavalier pour accomplir sa prestation”, peut-on lire dans le communiqué. “L’IJRC considère qu’il est injuste que là où il n’y a pas de jury d’appel, une protestation soit jugée par les personnes qui ont pris la décision contestée”. Toutefois, le Club avait anticipé le refus de sa proposition par la FEI car “le fait que les décisions prises sur le terrain de compétition sont finales est un principe fondamental de tous les sports”, ainsi qu’il le reconnaît lui-même. Justement, “comme l’ont confirmé le Tribunal de la FEI et le Tribunal arbitral du sport (à la fois dans des affaires concernant la FEI et dans beaucoup d’autres sports), les décisions prises sur le terrain ne peuvent pas être contestées, à moins qu’il y ait des preuves qu’elles sont arbitraires, prises de mauvaise foi ou liées à de la corruption, par exemple”, a argué l’instance dirigeante des sports équestres. “Il ne serait pas gérable que des décisions prises sur le terrain soient contestées lors de chaque événement organisé sous l’égide de la FEI.” L’IJRC, lui, “réitère que les cavaliers ont le droit à une seconde opinion sur leur cas. Dans beaucoup d’autres sports (football, rugby, tennis, hockey, etc.), cette pratique est devenue la norme, l’utilisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) en étant un exemple.”

Enfin, “une demande (de l’IJRC, ndlr) visant à ce que les frais supplémentaires ou obligatoires imposés aux cavaliers sur les concours, tels que ceux liés au fumier, à l'électricité, au parking, à la TVA, etc., (cette énumération n’est pas exhaustive) soient conformes à la liste approuvée par la FEI, l'IJRC, l'AJO (l’Alliance des organisateurs de jumping, ndlr) et le NARG (le groupe des cavaliers nord-américains, ndlr) est toujours en cours, sans que la FEI n'ait fait part de ses commentaires à ce sujet.” Par ailleurs, l’IJRC tient à “attirer l'attention de tous les cavaliers sur l'introduction possible, à l'avenir, du prélèvement d'échantillons sur les équidés (pour des contrôles antidopage, ndlr) hors  des compétitions, et sur l'obligation pour le cavalier d’indiquer où se trouvent ses chevaux” qui y est liée.