Quelles perspectives pour le bien-être au travail?
Le monde du cheval, où règne par excellence le métier-passion, n’est pas un bon élève quand il est question de bien-être au travail: horaires démesurés, blessures engendrées sur court et long termes, présence sur le terrain par tout temps, manque de considération, fatigue mentale et physique… Le secteur est-il condamné à stagner sur le bien-être humain? Absolument pas! Au-delà du noir tableau que certains pourraient dépeindre de prime abord, notons que les concepteurs et organismes du secteur œuvrent sans relâche pour offrir un meilleur environnement de travail, et ce sur tous les plans.
En octobre 2023, afin de permettre la valorisation des professionnels, de pallier la pénurie de main-d’œuvre et de fidéliser les salariés, le label EquuRES, l’Association de formation et d’action sociale des écuries de courses (AFASEC) et Équi-ressources se sont associés pour créer le label EquuRES Bien-être au travail. “Le bien-être et la sécurité au travail sont au cœur des préoccupations réglementaires et sociétales. Fort de ce constat, le label EquuRES dote la filière équine d’un outil de pilotage pour le bien-être au travail afin d’accompagner les structures dans une démarche de qualité visant à améliorer les conditions des employés”, introduit Katie Clifford, chargée de développement du label EquuRES. “Notre label met l’accent sur les points suivants: l’organisation du travail (le planning est-il fait et communiqué? Les heures sont-elles respectées? L’information circule-t-elle bien?), la santé (quelle est la pénibilité des postes sur le terrain et au bureau? Quels éléments sont mis en place pour la limiter?), les préventions des risques (matériels adaptés, bon éclairage, etc.), la gestion humaine (formation, possibilité d’évolution, etc.) et l’ambiance de travail (rémunération adaptée, lieu de repos, etc.).” Équi-ressources, qui avance des offres d’emplois en ligne, indique par ailleurs sur ces dernières si l’entreprise est labellisée Bien-être au travail. “En résumé, nous souhaitons valoriser les structures dans lesquelles le salarié évolue sereinement, ce qui, bien sûr, se répercute sur le bien-être des chevaux”, soutient Katie Clifford.
Le curage mécanique, quand la charge physique s’amenuise
Sans surprise, la gestion du fumier et des crottins remporte la palme du travail engendrant une forte pénibilité physique. Si la corvée de fumier faisait d’antan partie des principales tâches d’un employé, et était acceptée en tant que telle, elle est, aujourd’hui, considérée autrement. “La plupart des nouveaux employés et stagiaires ne veulent plus faire le curage des boxes”, analyse Raphaëlle Schotsmans, cogérante de l’entreprise familiale Eurocomat, qui avance depuis 2012 des chargeurs compacts articulés – plus simplement appelés valets d’écurie ou valets de ferme – de la marque Sherpa. “On ne valorise plus le pur travail physique: les femmes, qui représentent la majorité des employés du secteur, n’acceptent pas de s’esquinter la santé alors qu’il existe des solutions alternatives et, en outre, elles doivent souvent être très polyvalentes le reste de la journée et donc garder de l’énergie pour la suite. Résultat: toutes les écuries professionnelles veulent désormais un valet d’écurie. Le marché est stable à l’heure actuelle et offre de nombreuses machines (ce dernier a longtemps été dominé par la marque américaine Bobcat, ndlr).”
L’utilisation des valets de ferme se combine surtout avec des boxes aux façades adaptées. Pionnier dans le domaine, l’équipementier Cheval Liberté avance plusieurs modèles de façades aptes au curage mécanique depuis 1995. Au programme, des façades aux portes battantes ou coulissantes assez larges (1,40 m minimum) pour y faire entrer un valet d’écurie, voire la célèbre “séparation open” qui ouvre les séparations intérieures des boxes de façon à y manœuvrer un tracteur classique pour en récupérer tout le fumier. “Tous nos projets de création ou rénovation d’écurie sont quasiment destinés à permettre le curage mécanique. C’est bien moins fatigant et plus rapide! Curer puis pailler manuellement une écurie d’une quinzaine de boxes représente environ douze à quatorze heures de travail par semaine. Avec un système mécanique complet (séparation open), on réduit cette activité à deux heures par semaine (par exemple, on peut vider quatorze boxes en trente minutes, ndlr)! Notre force est également de s’adapter aux structures déjà existantes. Par exemple, proposer simplement de changer les façades classiques de boxes par celles permettant l’ouverture d’1,40 m. Avec le temps gagné, les employés ont davantage d’attention à consacrer aux chevaux, voient une diminution des troubles musculosquelettiques (qui représentent près de 90% des maladies professionnelles, selon l’Assurance maladie, ndlr) ainsi qu’une charge de travail physique moins importante. C’est un rythme différent et plus agréable pour tout le monde”, commente Jean-Bernard Trinquet, commercial pour Cheval Liberté.
Si le gain de temps est, bien sûr, considérable, la priorité de ces nouveaux équipements porte particulièrement sur le bien-être physique des employés. “Il n’est pas acceptable qu’un employé se blesse dans l’exercice de son métier, tant pour lui-même que pour l’entreprise qui l’engage. L’employeur va donc chercher une solution mécanique qui prévienne les troubles musculosquelettiques et permette également au personnel déjà porteur de ces troubles de continuer à exercer. L’aide aux entreprises agricoles est un vrai plus pour cela”, poursuit la cogérante d’Eurocomat. L’aide financière simplifiée agricole (AFSA) est, en effet, un soutien financier non négligeable. Destinée aux très petites entreprises (TPE) agricoles, l’AFSA est un dispositif d’accompagnement de la sécurité sociale agricole (MSA). Sous réserve de plusieurs conditions, l’AFSA peut soutenir jusqu’à 50 % l’investissement en question, plafonné toutefois à 3.000 euros. “Notre meilleure vente (le modèle K26, ndlr)reçoit régulièrement d’excellents retours de la part des clients. Ces derniers nous indiquent qu’ils ne s’imaginent plus travailler sans! C’est une belle réussite pour la filière”, conclut d’un sourire Raphaëlle Schotsmans.
Quand l’alimentation n’est plus un problème de temps
Les nouvelles possibilités d’affouragement permettent, elles, un gain de temps considérable! Couloir de foin à la manière d’une étable bovine, cloche à foin déplaçable manuellement, casier individuel de distribution automatique de foin à horaire défini, emplacement dédié dans les abris de pâture… Les équipementiers et concepteurs n’ont pas lésiné, ces dernières années, sur le point crucial qu’est l’alimentation fourragère. “Les solutions se sont diversifiées, il est vrai. Certaines s’adaptent bien à une structure déjà existante, quand d’autres sont davantage destinées à de nouvelles. Je pense notamment aux boxes adaptés à une distribution commune”, recense Anthony Viltard, directeur général d’Equinox, société distributrice exclusive France de la réputée marque allemande Röwer & Ru¨b. “L’aménagement a un coût de départ, puisqu’il s’agit d’installer une zone fermée entre deux boxes qui possèdent des ouvertures spécifiques. Le round baller de foin est poussé debout ou couché dans l’emplacement prévu… et c’est tout! Les deux chevaux peuvent consommer l’entièreté du foin, sans gaspillage, sans salissure, et sans besoin pour ce dernier d’être quotidiennement rassemblé en tas. Résultat, outre les nets bénéfices pour le bien-être animal – sociabilité, affouragement la tête en bas et à volonté, absence d’énervement lors de la distribution de concentrés (qu’ils consomment moins, au passage),etc. – le gain de temps pour le soigneur est sans pareil! On passe de soixante heures de travail par semaine pour une écurie à la distribution classique (foin trois par jour, mise en place de filet à foin individuel, etc.) à une heure et demie par semaine. Ce système a environ quatre ans et reste peu connu par la majorité des professionnels; nous notons néanmoins 5% à 10% d’augmentation pour chaque nouveau projet, chaque année.”
L’hiver s’épanouit bientôt dans nos contrées et signe le retour de la mal-aimée humidité. L’absence de chaleur et la pluie régulière pèsent sur l’organisation d’une structure équestre, notamment pour la gestion des couvertures qui est, chaque année, sujet à inquiétude pour les propriétaires comme pour les gérants. Quand la mettre et la retirer? Les chevaux vont-ils avoir trop chaud – et donc transpirer – ou, au contraire, vont-ils avoir trop froid? “Beaucoup de nos clients hébergent leurs chevaux dans un logement alternant pré / paddock et box. Les équidés passent la journée dehors et mouillent souvent leur couverture, soit avec la pluie, soit avec leur transpiration. L’employé de la structure doit donc retirer la couverture chaque soir pour la faire sécher. Les grammages de tissus sont souvent conséquents et donc longs à revenir au sec”, explique Gilles Clanget, cavalier professionnel, gérant d’écurie et responsable de la filiale France de la marque Drimee, établie en Angleterre et conceptrice de solutions innovantes, dont des chauffe-couvertures et des solariums. “La plupart des propriétaires ont deux couvertures leur permettant d’en utiliser une pendant que l’autre sèche. Les supports utilisés pour étendre les couvertures sont souvent bricolés avec des tréteaux et sont peu efficaces. Résultat, la couverture met un temps fou à sécher et sent souvent mauvais, car porteuse de bactéries. Deux solutions sont possibles: soit mettre le chauffage à haute température dans l’endroit où est stockée la couverture, soit acquérir des porte-couvertures chauffants”, poursuit le responsable de Drimee France. Outre la manipulation physique – les couvertures mouillées sont particulièrement lourdes –, l’employé perd du temps à vérifier régulièrement que la couverture sèche bien, sous peine de la retrouver humide, même vingt-quatre heures après. “Un porte-couverture chauffant est comme un gros sèche-serviettes. On place la ou les couvertures (Drimee offre deux modèles de porte-couvertures chauffants: l’un avec deux racks et l’autre avec quatre, chacun pouvant être réglé indépendamment, ndlr), on règle la minuterie de séchage et on peut passer à autre chose! Quatre à cinq heures plus tard, la couverture est parfaitement sèche. Nos ventes s’effectuent, dès lors, en automne et en hiver. Ce produit est sur le marché depuis seulement quatre ou cinq ans. Au début, les pratiquants étaient sceptiques; désormais, ils confient qu’ils ne peuvent plus s’en passer! En effet, c’est du temps gagné et une charge mentale en moins pour l’employé, sans compter un confort accru pour l’animal.”
Également pourvoyeurs de chaleur, les solariums sont, de leur côté, mis à profit pour sécher les chevaux après le travail et ainsi éviter à l’employé le bouchonnage, long et physique. “Le solarium est un vrai bonus pour le groom ou le palefrenier: il éveille doucement les muscles lors du pansage et du harnachement ou permet, à la suite d’une séance, de sécher tranquillement le cheval. Sans compter les bénéfices physiques apportés par les différentes ondes infrarouges! L’apport de confort est incontestable pour le professionnel qui s’occupe de plusieurs chevaux”, achève Gilles Clanget.
La charge mentale de l’organisation dans les grosses structures
“Les petites structures stables ont généralement une organisation au quotidien moins contraignante: les besoins de chaque cheval sont connus, et la transmission d’informations est aisée entre les différents employés. Cela se complique pour les structures professionnelles de grande taille ou très évolutives. S’il existe sur le marché plusieurs modèles de gestion d’écurie via des sites web ou des applications mobiles, nous avons néanmoins noté un vide concernant la rapide lecture des soins individuels pour les chevaux vivant en box”, relève Vincent Bray, fondateur de Horsplace, solution de réservation et de gestion de boxes au sein de toute structure, désormais disponible à la commande. “Pour l’employé qui ne connaît pas chaque nouvel équidé, ou qui en a simplement beaucoup à charge, l’information est capitale. Les écriteaux sur les portes des boxes sont de rigueur, mais peuvent ne pas être mis à jour ou manquer tout simplement d’annotations. Dès lors, nous avons pensé à un système d’écriteau 2.0: l’ardoise classique se transpose en ardoise électronique, gérée par le responsable de structure. Il y a plusieurs modèles de mise en page possibles (les templates, ndlr): dose et distribution de nourriture, soins à apporter, précision du caractère du cheval ou du type de sortie, génétique affichée, cheval en vente ou non, etc. Nos clients se situeront dans des élevages, cliniques vétérinaires, écuries de valorisation, centres équestres, organisations de concours, etc.”
Le but recherché? Diminuer drastiquement la charge mentale du gérant et du personnel soignant. “Le soigneur qui doit gérer de multiples chevaux gagne ainsi une tranquillité d’esprit. Il est même possible d’établir un affichage dynamique des tâches assignées, et il suffit d’y jeter un œil pour en prendre connaissance”, reprend Vincent Bray. “C’est également un poids en moins pour l’employé qui se fait remplacer temporairement (congés, départ en concours, etc.): plus besoin de reprendre et annoter toutes les spécificités de chaque cheval pour son rem- plaçant, on peut partir l’esprit léger! Les vétérinaires apprécient également beaucoup de ne pas risquer la moindre erreur de soins. Il est, d’ailleurs, possible d’accéder à un système de QR code à flasher pour valider un soin réalisé. L’écriteau – dit encore tablette ou dalle – est très robuste et ne craint pas les conditions d’écurie. En outre, il est très peu énergivore, si bien que chaque batterie dure environ cinq ans. Le produit est tout jeune ; nous sommes ravis d’avoir de si bons retours de nos testeurs (l’affichage Horsplace sera officiellement lancé lors du CHI Longines d’Equita Lyon, début novembre, ndlr)”, considère son fondateur.
Travailler avec le vivant nécessite dans la majorité des cas une surveillance constante, voire permanente. Entre respecter ses horaires de travail ou rester pour s’assurer que tout va bien, le choix est toujours tranché en faveur de l’équidé… Le monde équestre est-il condamné à rester un secteur à la présence 100 % requise? “Avoir facilement l’œil sur son cheval est le souhait de tout responsable équin”, souligne Victoria de Poumeyrol, cofondatrice et à l’origine du projet de Novostable, une caméra de surveillance couplée à une intelligence artificielle (IA). “Les caméras dans les boxes ont fleuri ces dernières années et permettent de contrôler à distance si tout va bien, ce qui est déjà un bon point pour éviter une présence permanente ou un déplacement. Notre intelligence artificielle LANA a été spécialement développée pour analyser le comportement des chevaux et permettre la détection précoce des problématiques (coliques, agitation, cheval qui s’échappe, etc.).” L’IA serait-elle la clé de la tranquillité d’esprit? “Notre système d’IA comprend lorsqu’il y a un problème et alerte son utilisateur. C’est désormais la sérénité pour les gérants d’écurie! S’il se passe quelque chose la nuit ou quand ils sont en dehors de la structure, ils en seront informés sans délai et en toute objectivité. Cela permet également aux gérants ou aux responsables de comprendre pourquoi un cheval est agité, s’il dort assez, s’il a été dérangé, etc. – en cas de doute, le replay est là. C’est une énorme charge mentale en moins.”
Le soulagement de la charge mentale est également partagé par le personnel d’écurie resté sur place. “L’IA est, en plus, un atout lorsqu’il est question de recrutement. Pouvoir décharger une partie de sa responsabilité à un expert est souvent un gros soulagement pour le personnel peu qualifié (veilleur de nuit non spécialisé équin, par exemple) ou en formation (stagiaire, apprenti, etc.). Du côté du personnel qualifié (groom, soigneur, etc.), c’est également l’assurance de pouvoir se concentrer sereinement sur ses tâches sans courir entre les boxes pour vérifier que tout se passe bien. En résumé, c’est un soutien mental pour tout le monde, puisque c’est une aide objective et présente vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans risque d’erreur humaine de fatigue, d’inattention, etc.”, formule la gérante de Novostable.
Le confort hydrique, thermique et sonore apporté par un bâtiment
Bâtiments humides et froids en hiver, étouffants l’été, sans air ou, au contraire, balayés par les vents, bruyants… De nombreux équitants ont déjà croisé des structures équestres présentant malheureusement ces défauts. La rénovation des anciennes structures et leur création ont néanmoins fait changer la donne. “On ne se rend pas bien compte de l’inconfort d’un bâtiment tant que l’on n’a pas testé autre chose. Lorsque j’ai changé d’écurie, j’ai été bluffée par le confort apporté par une structure plus récente et en bois”, confie Mathilde, monitrice. “L’air sec, l’insonorisation, la température contrôlée… On y prend vite goût!”
Convoité par les gérants de structure, le bois est en effet le matériau de construction par excellence. “Le bois possède de nombreux atouts, notamment sa capacité à absorber l’humidité – au repos ou en activité, les chevaux en produisent beaucoup –, ce qui crée une atmosphère saine et agréable, idéale pour tous”, appuie Pierre Alonso, expert chez James, spécialiste en structures équestres en lamellé-collé. “Le bois présente également des avantages thermiques importants: contrairement aux matériaux métalliques, il ne conduit ni le chaud ni le froid, garantissant une température stable et agréable dans les bâtiments équestres.” Autre point fort: l’isolation phonique, surtout dans les manèges situés au cœur de l’écurie. “Grâce à sa densité, le bois réduit les bruits extérieurs comme la pluie ou le vent, créant ainsi un environnement plus calme et propice au travail. Enfin, le bois favorise une ventilation naturelle.” Le bardage bois, plus ou moins ajouré, surtout lorsqu’il est associé avec un système de faîtage ventilé, permet de renouveler l’air vicié sans pour autant créer de gros courants d’air. “Nos clients rapportent souvent que l’atmosphère de l’écurie leur paraît plus agréable et apaisée, ce qui en fait, par extension, un meilleur lieu de travail.”
Le confort visuel: un besoin peu questionné et pourtant primordial
Spots éblouissants versus zones d’ombres prononcées: l’éclairage est rarement le point fort des structures équestres classiques dès que le jour faiblit! Par habitude, méconnaissance et manque de moyens, la majorité des cavaliers ont changé et continuent d’évoluer dans un environnement guère confortable visuellement. Si les constructeurs avancent désormais des conceptions plus lumineuses grâce à des puits de lumière ou des jeux de matériaux clairs, l’éclairage reste inévitable lorsque la nuit tombe. “Avec l’augmentation des panneaux solaires sur les manèges, la gestion de la lumière naturelle devient plus complexe. L’idéal est que 20% à 25% de la toiture soit translucide pour garder une bonne luminosité”, précise Pierre Alonso. Grâce à sa filiale spécialisée JLighting, James équipe les infrastructures équestres d’un éclairage “doux et homogène”. “L’équidé et l’humain partagent le même environnement de travail et de repos mais ils n’ont, pour autant, pas la même vision. L’idéal est donc de combiner un environnement agréable pour les chevaux com- me pour les hommes”, commente Bruno Duvault, fondateur et gérant de la société Proximal Lighting, spécialiste des solutions d’éclairages dédiées aux activités et infrastructures équestres. “Nos clients sont majoritairement des écuries de sport et de valorisation, de plus en plus d’éleveurs, ainsi que, désormais, plusieurs centres de reproduction.” De leur côté, les équidés ont une vision dichromatique et ne perçoivent pas le rouge, qu’ils visualisent dans des tons gris. Si la pénombre ne les gêne pas spécialement, la variation rapide d’éclairement pose, au contraire, un problème d’accommodation. “De manière résumée, la luminance (mesurée en candela / m²) est la sensation perçue par l’œil de la luminosité d’une surface. C’est donc le confort, l’efficacité et la gêne éventuelle qui vont être travaillés lors de l’étude lumière d’un projet.”
Du côté des besoins humains, l’heure est à l’homogénéité et la variabilité. “Les équitants sont encore nombreux à ne penser qu’au confort de leurs chevaux, et pas au leur. C’est louable, mais un bon éclairage aide aussi à améliorer leur propre confort et leur concentration”, note Pierre Alonso. “Pour offrir un bon confort visuel aux cavaliers et aux soigneurs, nous adoptons un spectre de diffusion de 150°, ce qui offre une surface plus importante de lumière, tout en étant en hauteur”, poursuit Bruno Duvault. “La mise en place d’un flux variable est très agréable. Par exemple, on peut régler l’éclairage au quotidien à 150 lux (les lux indiquent la quantité de lumière reçue par une surface, quand les lumens mesurent le flux de lumière émis par une lampe, ndlr) et à 500 lux lorsqu’il s’agit de voir tous les détails (pansage, soins, visite du maréchal-ferrant, etc.). Le but est de créer des atmosphères de travail et de repos qui se rapprochent le plus possible de la lumière naturelle.”
L’éclairage adapté ravit les moniteurs qui disent être plus sereins vis-à-vis de leur cavalerie et de leur clientèle. L’avis semble partagé par les éleveurs, à l’instar d’Anne-Sophie Levallois, gérante du renommé haras de Semilly avec son époux, Richard: “Le nouvel éclairage (de Proximal, ndlr) donne la pêche dès le matin! C’est un confort très appréciable en hiver et un véritable antidépresseur pour les chevaux et les gens qui s’en occupent.” Si l’éclairement spécialisé est encore loin d’être présent dans toutes les structures, il tend néanmoins doucement à grignoter du terrain. “C’est un marché qui monte, car il remplit tous les critères: confort des chevaux, des employés, des usagers, et même pour la gestion immobilière en apportant une belle valeur ajoutée”, conclut Bruno Duvault.