Selon le RESPE, l’épizootie de rhino n’est pas stabilisée et mieux vaut éviter les rassemblements équins jusqu’au 15 décembre
Cet après-midi, le Réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (RESPE) a publié un communiqué consécutif à la nouvelle réunion de sa cellule de crise concernant l’épizootie d’herpèsvirose de type 1, virus également connu sous le nom de rhinopneumonie. “Même si aucun nouveau foyer n’a été relevé, il est encore un peu tôt pour évoquer une stabilisation de la situation”, estiment les experts, qui invitent la communauté équestre à éviter les rassemblements de chevaux au moins jusqu’au 15 décembre. Cette épisode a déjà causé la mort de dix équidés.
La cellule de crise du Réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (RESPE) s’est de nouveau réunie hier pour suivre l’évolution de la situation de la circulation de l’herpèsvirose de type 1 (HVE1), virus communément nommé rhinopneumonie au sein de la communauté équestre. La réunion a permis faire le point sur la situation de ces quinze derniers jours et de déterminer la communication sur les mesures de précaution à appliquer pour les prochains jours et semaines. “À ce jour, la circulation du virus reste toujours active dans les foyers déjà identifiés en Île-de-France et dans les foyers identifiés la semaine dernière en Loire-Atlantique et dans l’Orne. Plusieurs suspicions de cas dans d’autres départements ont été investiguées et, à ce jour, toutes étés infirmés. Même si aucun nouveau foyer n’a été relevé, il est encore un peu tôt pour évoquer une stabilisation de la situation”, résument les experts.
Au 2 décembre, on comptabilise trois foyers dans l’Essonne, deux foyers dans les Hauts-de-Seine, un dans les Yvelines, un dans l’Eure-et-Loir, un en Loire-Atlantique et un dans l’Orne. De nombreux dépistages continuent d’être réalisés viades tests rapides et/ou des analyses en laboratoire. “Dans les foyers enregistrés, le nombre d’équidés malades est majoritairement stable, à deux exceptions près: l’un des foyers d’Île-de-France a enregistré plusieurs équidés nouvellement positifs issus de la circulation du virus dans la structure; le foyer de Loire-Atlantique, plus récent, a vu son nombre de chevaux présentant de l’hyperthermie augmenter”, décrit le RESPE. Les symptômes restent majoritairement de l’hyperthermie uniquement et des formes respiratoires. Les chevaux présentant des symptômes nerveux se stabilisent et/ou se rétablissent progressivement. À noter cependant, un mort supplémentaire sur l’un des deux foyers déjà particulièrement touchés, portant à dix le nombre de morts à déplorer au total. “Les membres de la cellule ont fait le constat que les structures ayant appliqué strictement les mesures de biosécurité, notamment l’arrêt des mouvements et des activités sont celles où l’on constate l’arrêt le plus rapide de la circulation virale. Ces structures pourraient de fait envisager une reprise d’activité économique plus précoce”, explique le RESPE.
Aucun nouveau rassemblement ne vient s’ajouter aux deux déjà identifiés comme des liens épidémiologiques entre plusieurs des foyers: compétitions début novembre dans la Sarthe et en Seine-et-Marne le weekend des 9,10 et 11 novembre. Pour le moment, il n’y a toujours aucun cas rapporté dans la filière des courses de trot et de galop, dans le secteur de l’élevage, toutes races confondues, ni cas d’avortements dans les foyers identifiés hébergeant des juments gestantes.
Les rassemblements équestres sous haute surveillance
Tous les propriétaires et détenteurs d’équidés ayant participé aux rassemblements dans les départements listés ci-dessus ou à des concours de niveau équivalent depuis début novembre sont appelés à la plus grande vigilance. Ils sont fortement incités à mettre en place un suivi de température pour détecter au plus tôt les équidés malades, mais aussi à effectuer des dépistages par écouvillon nasopharyngé pour dépister les chevaux infectés mais sans symptôme, dans l’objectif de limiter plus avant la circulation du virus et la propagation de la maladie. Pour rappel également, afin de limiter la propagation du virus et l’extension du nombre de foyers, chaque détenteur dans un foyer avéré est appelé à ne pas déplacer son cheval et à ne surtout pas participer à une manifestation. En cas de non-respect, des sanctions pénales peuvent être appliquées en vertu de l’article L228-3 du Code rural, qui dispose que: “Le fait de faire naître ou de contribuer volontairement à répandre une épizootie chez les vertébrés domestiques […] est puni d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 75.000 euros. La tentative est punie comme le délit consommé.” Les organisateurs, propriétaires et détenteurs, ainsi que tout autre intervenant auprès des équidés, sont donc invités à respecter rigoureusement les règlements en vigueur ou, en cas d’absence, à appliquer un protocole sanitaire strict.
Biosécurité renforcée
Les membres de la cellule de crise maintiennent leur incitation à l’annulation ou au report de tous les concours et rassemblements de poneys ou chevaux de sport jusqu’au 15 décembre inclus. “Si la situation venait à se stabiliser, voire à s’améliorer, une reprise progressive des rassemblements pourrait s’envisager pour la fin d’année. Pour les manifestations maintenues, une recherche du virus HVE1 sur un écouvillon nasopharyngé réalisé dans les soixante-douze heures avant l’arrivée de l’équidé sur site reste recommandé. Dans ce contexte particulier de la détection de chevaux non malades, ce test doit être réalisé dans un laboratoire d’analyse et non sur un test rapide. Un suivi de température avant le rassemblement (a minima une semaine), pendant, et après le rassemblement (a minima une semaine) doit également être mis en place et tracé sur un document. Un renforcement de toutes les mesures de biosécurité est également fortement recommandé”, conclut le RESPE.
La cellule de crise du RESPE a réuni des représentants de l’Association vétérinaire équine française, de la fédération française d’équitation, de la Fédération nationale du cheval, de France Galop, de l’Institut français du cheval et de l’équitation, de Labéo Frank Duncombe, de la Société hippique française, du Trot, de la direction générale de l’Alimentation et du RESPE.
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