“Gagner à Genève est toujours spécial pour moi, et j’ai très envie de récidiver!”, Martin Fuchs

Vainqueur du Grand Prix Rolex de Genève en 2019 avec le génial Clooney 51, puis en 2021 avec son fidèle Leone Jei, Martin Fuchs est l’invité de dernière minute de la vingt-troisième finale du Top Ten Rolex IJRC, prévue vendredi soir à Palexpo. Le Suisse y remplacera l’Irlandais Conor Swail, dont les chevaux sont restés bloqués aux États-Unis en raison d’un problème logistique. Devant son public, le Zurichois tentera d’inscrire son nom pour la première fois au palmarès de cette épreuve de légende. Dimanche, le vainqueur du Grand Prix du Masters de Spruce Meadows, en septembre à Calgary, tâchera de remporter un second Majeur consécutif du Grand Chelem Rolex. Le natif de Illnau-Effretikon évoque son état d’esprit à l’approche du CHI de Genève et aborde la relation construite au fil des années avec son fidèle Leone Jei, ainsi que la préparation mentale et physique que requiert un tel rendez-vous sportif.



Au CHI de Genève, vous serez l’homme à battre en tant que candidat au Grand Chelem Rolex de saut d’obstacles après votre triomphe au Masters de Spruce Meadows, le 8 septembre. En cette qualité et en tant que cavalier suisse, ressentez-vous une pression particulière à l’approche de ce grand rendez-vous sportif?

Je suis très heureux d’être à nouveau prétendant au Grand Chelem Rolex. C’est déjà un immense privilège de pouvoir participer à des concours aussi prestigieux, alors il est encore plus extraordinaire de remporter le Grand Prix d’un Majeur Rolex. Après ma victoire dans le Grand Prix du CSIO 5* de Spruce Meadows, je me sens serein à l’approche du CHI de Genève.

Pourriez-vous décrire l’émotion ressentie lorsque vous avez conservé votre titre à Spruce Meadows?

C’est la première fois que j’ai dû me présenter au barrage en première position, et j’ai d’abord été un peu déçu d’avoir laissé tomber une barre au sol. J’avais l’impression que j’aurais pu mieux faire, et que c’était entièrement ma faute. Leone Jei s’était montré spectaculaire lors des deux manches et à nouveau au barrage. J’ai réellement cru que c’était perdu pour nous. Quand Darragh Kenny a fauté, j’ai ressenti une lueur d’espoir, puis les événements ont pris une tournure plus intéressante. Cela dit, je n’y croyais encore pas vraiment, surtout que Daniel Deusser et Killer Queen VDM partaient les derniers. Ils ont bouclé le barrage à une vitesse ahurissante, et j’étais sûr qu’ils allaient me battre au chrono! En revanche, je ne pensais pas qu’ils écoperaient de huit points de pénalité, et me maudissais déjà. Après leur faute sur le dernier obstacle, j’ai réalisé que j’avais une fois encore remporté cet extraordinaire Grand Prix. Quelle sensation!

Parmi toutes les cracks que vous avez montés, quelles qualités font de Leone Jei un cheval à part?

Il est simplement phénoménal. Il est ultra motivé pour sauter, il adore ça. Rien n’est trop haut pour lui et aucun parcours ne lui fait peur. Il saute tout, partout. Il a une foulée exceptionnelle, un énorme coup de saut, et beaucoup de respect. Quand j’entre en piste avec lui, j’ai toujours l’impression d’avoir une chance de gagner. C’est un plaisir sans nom de pouvoir me reposer sur un tel compagnon et de savoir que je peux gagner n’importe quelle épreuve si je travaille correctement.

Comment travaillez-vous sur la confiance et la communication avec vos chevaux, en concours comme ailleurs?

Cela se fait au fil du temps. Depuis le premier jour où j’ai monté Leone Jei, il y a six ans, nos liens n’ont fait que se resserrer. Il me semble important de bien comprendre son cheval, de savoir ce qui est le mieux pour lui et de chercher à renforcer les liens qui vous unissent à lui. Ces dix-huit derniers mois, Leone Jei et moi avons énormément progressé. L’année 2024 est d’ailleurs notre meilleure à ce jour. Leone Jei adore le CHI de Genève, tout comme moi d’ailleurs. Nous ferons tout pour en profiter au maximum et décrocher le trophée une nouvelle fois.



“Leone Jei brille indifféremment sur toutes les surfaces, ce qui constitue un gros avantage pour nous”

Avec lui, vous avez gagné le Grand Prix Rolex du CHI de Genève en 2021, puis celui du CSIO 5* de Spruce Meadows cette année, le premier en indoor sur sable et l’autre en extérieur sur herbe. En quoi ces paramètres influent-ils sur votre préparation?

Ces deux concours sont comparables dans le sens où ce sont deux des plus grands au monde. Le but est d’être en super forme. Par ailleurs, concourir devant le public suisse est aussi très spécial pour nous. Son soutien et l’atmosphère de Palexpo font du CHI de Genève l’un de mes concours préférés. Je ne modifie pas l’entraînement de mes chevaux, si ce n’est que nous sautons dans le manège avant un concours comme celui de Genève et en carrière avant le CSIO de Spruce Meadows. Quant à Leone Jei, il brille indifféremment sur toutes les surfaces, ce qui constitue un gros avantage pour nous.

Pensez-vous qu’il existe des similitudes entre le saut d’obstacles et d’autres sports, comme le tennis ou le golf?

Quel que soit le sport, nous travaillons tous sans relâche à tendre vers un maximum de précision et nous approcher le plus possible de la perfection et de l’excellence.

À votre avis, le monde du saut d’obstacles a-t-il quelque chose à apprendre des autres sports quant à la relation avec le public ou la gestion du format des compétitions?

Nous avons tous un rôle à jouer pour rendre les concours hippiques accessibles à un plus large public. Le déroulé des épreuves en lui-même n’est pas difficile à comprendre, mais la structure (comme le calendrier, les types de concours et les différentes séries, ndlr) peut sembler complexe pour une personne qui commence seulement à s’intéresser à notre sport, entre le Grand Chelem Rolex, la Rolex Series, la Coupe du monde et la Ligue des nations, par exemple. Pour un néophyte, il peut être difficile de distinguer les événements Rolex, qui rassemblent les meilleurs cavaliers au plus haut niveau, et les autres séries, qui offrent des dotations importantes, mais sont moins prestigieuses.

Le Grand Chelem est considéré comme le plus grand challenge des cavaliers de jumping. Que représente pour vous la perspective de relever à nouveau ce défi à Palexpo?

Le CHI de Genève est l’un des temps forts de l’année pour moi. Le public suisse, l’histoire de l’événement et l’atmosphère y sont incomparables. Gagner à Palexpo est toujours très spécial pour moi, et j’ai très envie de récidiver cette année!

 



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