“United Touch S a changé ma vie et ma carrière”, Richard Vogel
Richard Vogel fait indiscutablement partie des révélations de ces dernières années. En quatre ans de présence en 5*, l’Allemand de vingt-sept ans a réussi à intégrer le Top 10 des meilleurs mondiaux, les rangs de l’équipe olympique allemande, ainsi qu’à remporter quelques-unes des plus belles épreuves au monde, dont le Grand Prix du CHI de Genève, en 2023. Un jour avant de manquer le doublé sur l’incomparable United Touch S dans cette épreuve mythique, Richard Vogel a répondu aux questions de quelques journalistes, lors d’une rencontre organisée par Rolex, dont il est l’un des ambassadeurs. Morceaux choisis.
Richard Vogel estime que son surpuissant bai a changé sa vie.
© Ashley Neuhof/Rolex
En quoi le CHI de Genève est-il spécial pour vous ?
Il s’agit d’une compétition vraiment à part. Nous concourons dans le monde entier presque toutes les semaines, mais le CHI de Genève est mon concours indoor favori. Mon préféré est le CHIO d’Aix-la-Chapelle, mais à l’intérieur, c’est Genève. Les deux concours ont une atmosphère similaire, avec des publics incroyables. Cela nous motive, nous cavaliers, mais cela donne aussi à nos chevaux un supplément de confiance. Le niveau auquel nous assistons lors de ces Grands Prix, et lors de la finale du Rolex Top 10 IJRC, n’est possible que dans un tel environnement. Voilà ce qui rend le CHI de Genève vraiment spécial.
Comment la victoire du Grand Prix Rolex au CHI de Genève, en 2023, a-t-elle influencé vos plans pour 2024 ?
La victoire a changé la façon dont les gens nous voient, mais nous avons essayé de ne pas tout bouleverser et de nous en tenir à ce qui fonctionne pour nous. Elle nous a permis d’accéder plus facilement aux meilleurs concours et a renforcé notre confiance, mais nous restons concentrés sur une progression constante.
Si vous pouviez décrire United Touch en un mot, quel serait-il ?
Incroyable ! Ou peut-être Unique. Il est vraiment incomparable - un cheval très spécial, tant par sa personnalité que par sa façon de sauter.
Ici aux côtés de son cavalier, United Touch S a exceptionnellement reçu la visite de la presse dans les boxs du CHI de Genève.
© Ashley Neuhof/Rolex
“Le succès ne vous sera pas offert sur un plateau”
Il y a un an et demi, vous répondiez que United Touch S n’était pas encore le meilleur cheval du monde car il n’avait pas encore obtenu suffisamment de résultats. Que répondez-vous à cela aujourd’hui et dans quelle mesure ce cheval a-t-il changé votre vie ?
United a changé ma vie et ma carrière dans le saut d’obstacles. Nous sommes très fiers de ses progrès et nous essayons toujours de nous améliorer. Par exemple, hier soir (entretien réalisé le 14 décembre, ndlr), il a sauté magistralement lors de la finale du Top 10 Rolex IJRC, mais c’est moi qui ai commis les erreurs, dont nous pouvons tirer des leçons. Dans ce sport, c’est le couple qui compte, alors comme nous continuons tous les deux à apprendre et à expérimenter de nouvelles choses, nous pouvons faire de mieux en mieux. Je ne dirais pas que nous sommes le meilleur couple au monde, mais je pense que nous sommes candidats pour gagner quelques-unes des plus belles épreuves au monde, et c’est ce que nous essayerons de faire dimanche, lors du Grand Prix Rolex (le duo a bouclé son parcours avec trois fautes et n’a pu conserver son titre, ndlr).
Vous avez rejoint la Young Riders Academy Rolex en 2020. En quoi cela vous a-t-il aidé à grandir en tant que cavalier ?
La Rolex Young Riders Academy comporte deux volets principaux : un volet pratique et un volet théorique. Lorsque je me suis inscrit, je venais de créer ma propre entreprise, ce qui m’a empêché de participer pleinement au programme. Toutefois, j’ai assisté aux cours théoriques, qui comprenaient des séances avec les meilleurs chefs de piste du monde, des vétérinaires et sur toute une série de sujets tels que la préparation physique. L’aspect pratique comprend le mentorat, qui permet aux cavaliers de visiter des écuries et d’apprendre auprès de professionnels de haut niveau, comme Jeroen Dubbeldam par exemple.
L’Académie m’a vraiment aidé, non seulement pour mon équitation, mais aussi pour la gestion de ma carrière. Avant de la rejoindre, j’ai travaillé pendant deux ans et demi pour Ludger Beerbaum, en me concentrant uniquement sur l’équitation. Créer ma propre entreprise m’a ouvert les yeux sur les responsabilités plus larges d’un cavalier professionnel. Cette expérience m’a permis de pallier à mes faiblesses en matière de communication et d’organisation, qui sont essentielles pour bâtir une carrière dans le sport. J’ai beaucoup appris, je me suis amélioré et je continue à me développer grâce à cette base.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes cavaliers qui aspirent à atteindre les sommets ?
N’abandonnez jamais vos rêves, mais gardez à l’esprit que le succès ne vous sera pas offert sur un plateau. Travailler sans relâche est essentiel, mais cela doit être associé à une vision claire. Évaluez votre situation actuelle, décidez où vous voulez aller et définissez la marche à suivre pour y parvenir. L’effort et la détermination sont essentiels.
