En 2024, Michael Jung a marqué à tout jamais l’histoire du concours complet
À l’image du Néerlandais Charles Pahud de Mortanges et du Néo-Zélandais Mark Todd, Michael Jung était jusqu’alors l’un des trois seuls cavaliers de concours complet à compter deux médailles d’or olympique individuelles dans son palmarès après ses sacres à Londres, en 2012, puis à Rio de Janeiro, en 2016. Mais le 29 juillet dernier, sa carrière a pris un nouveau tournant. Auréolé d’une troisième breloque d’or lors des Jeux olympiques de Paris, aux rênes de son fischerChipmunk, l’Allemand est entré dans l’histoire. Seule la Néerlandaise Anky van Grunsven détenait ce record absolu en dressage après ses trois triomphes d’affilée en 2000, 2004 et 2008. Retour sur l’exploit du “King” de la discipline.
Michael Jung continue de prouver qu’il est l’un des meilleurs cavaliers, si ce n’est le meilleur de sa génération! Le 29 juillet dernier, l’Allemand est entré dans l’histoire du concours complet en remportant le titre olympique individuel pour la troisième fois. Un exploit qui n’avait jamais été réalisé auparavant dans la discipline. Comme le Néerlandais Charles Pahud de Mortanges et le Néo-Zélandais Mark Todd, il avait jusqu’alors été doublement sacré en individuel. Couronné à Londres en 2012 et à Rio de Janeiro en 2016, aux rênes de l’inoubliable Sam, il s’est cette fois imposé avec son fidèle FischerChipmunk, ancienne monture de sa coéquipière Julia Krajewski. Malheureux à Tokyo, où le déclenchement du système de sécurité d’un obstacle frangible l’avait privé du titre et relégué au huitième rang, il a enfin pris sa revanche et décroché ce précieux titre qu’il attendait tant, depuis qu’il a repris les rênes de l’Hanovrien de dix-sept ans, en 2019. “Les Jeux ont été très excitants, et j’ai en quelque sorte vécu des montagnes russes émotionnelles. Le dressage s'est très bien passé pour toute notre équipe (le trio germanique pointait au deuxième rang après le test de dressage, ndlr) et nous avons bien démarré le cross”, a commenté Michael Jung au regard de sa performance. “Un titre olympique est quelque chose d’exceptionnel, non seulement pour l’athlète qui le décroche, mais aussi pour toute l’équipe qui l’entoure et travaille extrêmement dur”, commentait l’Allemand quelques semaines après son sacre. “Je n’ai pas encore vraiment réalisé ce qui m’est arrivé. J’ai été tellement occupé et les choses sont allées si vite ces dernières semaines… Il y a eu énormément d’intérêt de la part des médias, c’était fou! Je pense que je ne prendrai pas vraiment la mesure de ce que j’ai réalisé tant que je n’aurai pas eu un peu de temps et de calme pour y réfléchir.”
Si la pression sur ses épaules était pourtant colossale, celui qui domine le concours complet depuis tant d’années, n’a pas failli à son talent pour autant. La performance produite par l’Allemand et son fils de Contendro I aux Jeux olympiques de Paris relève, en effet, de l’exceptionnel. Deuxième au provisoire dès le premier jour, après avoir déroulé une belle reprise de dressage, qui lui a valu le score de 17,80 points, le couple n’a pas eu le droit à la moindre erreur par ensuite. Auteur de l’un des dix maxis lors du cross dans les jardins du château de Versailles, le duo a pris la tête des opérations, la Britannique Laura Collett et London 52 ayant été relégués au deuxième rang provisoire pour 0,8 point de temps dépassé.
Et un, et deux…records historiques
Ainsi installé en tête, Michael Jung était en bonne voie pour un troisième titre olympique individuel. Débarassé de la pression de l’équipe, l’Allemagne ayant sombré au classement en raison d’une chute de Christoph Wahler lors du cross, celui que l’on surnomme Terminator, n’avait plus qu’à se concentrer sur sa réussite individuelle. Et pourtant, la pression s’est encore un peu plus accrue au terme de la manche par équipes, imaginée par l’Espagnol Santiago Varela, lors de laquelle le cavalier de quarante-deux-ans s’est fait piéger dans une ligne, laissant tomber une barre à terre. Malgré cette légère déconvenue de fin de parcours, il est parvenu à conserver son leadership acquis après le cross, mais a réduit l’écart qui le séparait de ses concurrents directs: l’Australien Christopher Burton et la Britannique Laura Collett. De quoi augmenter le curseur de stress de chacun. Pour autant, Michael Jung est resté impassible lors de la finale individuelle, conscient qu’il n’avait pas le droit au moindre point de temps s’il voulait marquer l’histoire à jamais. En franchissant les cellules d’arrivée sans la moindre pénalité, il a inscrit son nom dans les livres d’histoires, celui de seul triple médaillé d’or olympique individuel de la discipline. Et puisqu’il ne fait jamais les choses à moitié, il a également signé un record olympique avec le score le plus bas jamais réalisé dans cette épreuve avec 21,8 points.
“J’ai savouré mon épreuve et Chipmunk m’a rendu la vie vraiment facile sur chaque obstacle. Il a été très connecté à moi et a montré une grande puissance”, avait confié le pilier de la Mannschaft auprès de GRANDPRIX après son parcours. “En regardant ma montre, je me disais constamment que je pouvais ralentir. J’ai vécu un moment incroyable, Chipmunk m’a donné un sentiment de facilité. Il est exceptionnel. Je suis tellement reconnaissant d’avoir de si bons chevaux et de vivre mes quatrièmes Jeux olympiques. Je vis un rêve, et même si c’est la quatrième fois, les JO sont toujours des moments spéciaux.”