“En piste, Taloubet est une vraie Ferrari”, Christian Ahlmann
Initialement prévue au printemps, la retraite sportive de Taloubet Z a finalement été avancée à ce week-end. Quel concours pouvait-il être mieux choisi que Leipzig pour que le fils de Galoubet A y fasse son dernier tour de piste ? Vainqueur du Grand Prix de la Coupe du monde du concours allemand à deux reprises (2012 et 2013), le bai brun y a également remporté la finale du circuit indoor, en 2011. Sous la selle de Christian Ahlmann depuis 2009, Taloubet Z, l’étalon au dressage et à la puissance surréalistes va donc se consacrer à la reproduction à l’issue du Grand Prix dominical, dernière grande occasion pour lui de briller par son talent. À la veille des adieux de son fidèle complice, le cavalier à la veste bleue est revenu sur la carrière du formidable Taloubet Z.
Christian Ahlmann : J’ai énormément de bons souvenirs avec Taloubet, notamment la victoire dans la finale Coupe du monde, qui a été notre meilleur résultat individuel, mais aussi les deux Grands Prix remportés ici même. Bien entendu, en décidant de le retirer des terrains des compétitions j’ai repensé à toute sa carrière, et j’ai réalisé qu’il a décroché tellement de victoires que j’en avais presque oublié. J’ai vraiment pris conscience de ce qu’il a réalisé au fil des années.
Qu'est-ce qui rend le Taloubet Z si spécial ?
C.A. : Taloubet est le plus beau et le plus sage des partenaires, même s’il est étalon. En piste, c’est une vraie Ferrari, qui peut aller de zéro à cent en répétant ses sauts sur chaque parcours. La puissance et l’énergie qu’il a sont incroyables.
Quelle va-t-être sa nouvelle vie ?
C.A. : Taloubet Z aime se dépenser et être monté, donc il continuera à l’être après dimanche, de manière un peu moins intensive toutefois. Il ira davantage au paddock que jusqu’alors, et se consacrera à sa carrière d’étalon. Tout ce qui importe, c’est qu’il se sente bien et que nous fassions ce qui est bon pour lui.
Comment se dessine l’avenir de sa production ?
C.A. : Jusqu'à présent, il a relativement peu reproduit puisque sa carrière sportive était au premier plan. Mais ses premiers produits sont déjà des chevaux très réussis. Par exemple, l'un d'eux était aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Sa semence se vend bien évidemment. Nous avons-nous-mêmes quatre produits de Taloubet, dont un cheval de huit ans qui devrait certainement débuter les Grands Prix. Leurs points communs, c’est qu’ils sont pleins de sang et d’énergie, et qu’ils ont beaucoup de talent en piste.
L’émotion risque d’être au rendez-vous dimanche après la Coupe du monde Longines. N’avez-vous pas peur d’être submergé ?
C.A. : À vrai dire, je ne sais pas... J’en parle depuis longtemps, ce sera une belle journée je crois ! Le fait que Taloubet puisse dire au revoir au public de Leipzig à dix-huit ans, en sautant au plus haut niveau et en pleine forme, me laisse penser que ce sera une belle journée.