L’orientation professionnelle au cœur du stage annuel des “Sport-études excellence” de la FFE
Du 17 au 19 janvier, la Fédération française d’équitation a organisé son stage annuel à destination des élèves des établissements labellisés “Sport-Études Excellence” au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron. Le programme, comprenant des séances techniques à cheval, a été complété par des temps dédiés à la préparation physique et mentale, ainsi qu’à la présentation de l’univers professionnel, qui permet à la fédération d’appuyer sur la réussite du double projet sportif et scolaire.
Il n’est pas toujours simple de concilier un cursus scolaire classique avec des ambitions sportives élevées et de fréquents déplacements en concours. Pour les jeunes cavaliers souhaitant mener les deux de front, la Fédération française d’équitation (FFE) a créé deux labels, “Sport-études” et “Sport-études excellence” (SEE), afin d’orienter les élèves vers des établissements équestres disposant de toutes les infrastructures nécessaires. Aujourd’hui, cinquante-neuf établissements, situés partout en France, sont reconnus: quarante-trois sont labellisés “Sport-études” et seize “Sport-études excellence”. Neuf de ces derniers se sont réunis au Parc équestre fédéral pour leur stage annuel, du 17 au 19 janvier à Lamotte-Beuvron: le Centre équestre Nîmes Centaure (Gard), l’écurie des Pommiers (Calvados), Europoneys (Drôme), le haras de Bel Air (Indre-et-Loire), la Jument verte (Jura), les écuries de Trangy (Nièvre), le sport-études Ludovic Leygue (Ille-et-Vilaine), Team Merzé Compétition (Saône-et-Loire) et la village équestre de Conches (Eure).
L’équitation, outil de développement de compétences personnelles et professionnelles
“Il tient à cœur à la FFE de soutenir les cavaliers qui souhaitent mener de front études et compétitions, mais également d’encourager la réussite du double projet sportif et scolaire”, déclare la FFE dans son compte-rendu. Une partie du stage a donc été consacrée à l’orientation professionnelle et à une présentation de l’éventail des métiers de l’équitation. Ce temps d’échange, tenu pour la première fois l’an passé à la demande des dirigeants de SEE, a été organisé le vendredi soir. Il a été rendu ludique grâce à l’outil Wooclap, qui a permis de poser des questions directement aux jeunes cavaliers. Ils étaient plus de soixante-dix, dont le niveau scolaire allait du CM2 à la troisième année post-bac. Parmi eux, 82% pensent pratiquer la compétition à long terme et un peu plus de la moitié envisage d’exercer un métier au sein de la filière équestre (33% oui, 28% plutôt oui). Céline Marche, responsable du centre de formation des apprentis, de la FFE, a présenté les différents métiers existants et la plateforme Equiressources, rappelant symboliquement que “l’équitation est le premier employeur privé de France avec 66.000 personnes en activité principale”.
“Ce moment a permis d’insister sur le fait qu’il n’existe pas que le métier de cavalier de haut niveau et de faire prendre conscience aux élèves que les compétences acquises grâce à la pratique de l’équitation se valorisent peu importe le poste sur lequel ils postuleront”, plaide à raison la FFE. “Les entreprises équestres sont des entreprises comme les autres qui ont aussi besoin de comptables, communicants, webmasters et autres”, a appuyé Martin Denisot, conseiller technique national, encourageant les stagiaires à acquérir d’autres compétences, “la différence se faisant aussi, au sein du milieu équin, sur les compétences non-équestres comme le marketing, la gestion des ressources humaines ou des sponsors, la pratique d’une ou plusieurs langues étrangères, etc.” Un focus a été effectué sur les métiers liés à l’encadrement, avec les titres à finalités professionnelles délivrés par la FFE et le ministère des Sports. “Il est important de connaître les équivalences de niveaux des diplômes que l’on obtient, pour le jour où, potentiellement, vous souhaiteriez vous reconvertir”, a insisté Céline Marche. La soirée s’est achevée par les témoignages de plusieurs cadres fédéraux sur leurs parcours, mettant en exergue la diversité des possibles.
“Le système d'équivalence, des Brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport (BP JEPS) ou des Diplômes d’État de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport (DE JEPS), par exemple, est bien fait. Si l’on souhaite quitter le métier d’enseignant, cela valide un niveau de diplôme qui offre un avantage en vue d’une embauche dans un autre milieu. Les élèves en sport-études sont jeunes et se disent qu’ils veulent être cavaliers parce que c’est le plus naturel, le plus valorisant. Quand les encadrants ont raconté leur histoire et leur parcours, on voit bien qu’ils vont d’un but à un autre, tout en restant dans le même milieu, en touchant tous les aspects du métier. Ils ont été formateurs, enseignants, cavaliers ayant eu un haut niveau sportif, mais ils ont également montré qu’on peut être sur plein d'autres fronts, se diversifier et surtout bifurquer sur autre chose. Il faut aussi savoir rebondir pour mieux repartir, changer parfois de direction. Les jeunes en sport-études doivent l’entendre. Nous avons eu à le faire à notre époque et, eux, doivent s’attendre à bouger encore, tant de métier que de localisation géographique, par exemple. Les métiers autour du cheval peuvent amener à rencontrer de nombreuses personnes de différents milieux; on y fait beaucoup de rencontres et il faut rester ouvert à ces opportunités pour pouvoir les saisir. En ce sens, cette présentation était très à-propos”, témoigne Pascal Henry, référent technique SEE et expert fédéral de saut d’obstacles.
Préparer la saison de concours avec des intervenants reconnus
Pour continuer à perfectionner leur technique à cheval, les élèves ont bénéficié d’une séance de travail sur le plat avec Clémence Cathala ou Florence Lenzini, experte fédérale, préparatoire à une séance de saut d’obstacles avec Pascal Henry ou Bertrand Poisson. L’ensemble du spectre de la performance sportive du cavalier a été abordé à travers des sessions de préparation physique avec Charles Le Navenec, mais aussi de préparation mentale avec Franck Larrey et Maxime Châtaignier, trois intervenants réguliers auprès des équipes de France Jeunes et Seniors.
Une compétition, en groupe de trois ou quatre cavaliers, a animé le stage. Au programme, quatre épreuves ont permis de départager les différentes structures: un QCM théorique portant sur la connaissance des sports équestres en France, la technique liée à la compétition, quelques notions théoriques de base (niveau Galop 6/7) ou encore le règlement sportif, qui permet d’obtenir une note sur 15 points; des défis sportifs (relais, challenge de corde à sauter et d’abdos, etc.) donnant des points de bonus pour les équipes gagnantes; une épreuve artistique à pied, court spectacle collectif présenté en ouverture de la soirée du samedi, offrant là encore des points supplémentaires; un concours de saut d’obstacles, avec des parcours allant de 0,90m à 1,30m, jugés au barème A sans chronomètre, permettant de mettre en application les conseils reçus lors du stage. Les fautes commises par les trois meilleurs cavaliers de chaque équipe sont venues se soustraire au score obtenu après les trois épreuves précédentes, tandis qu’un bonus a été attribué en fonction de la hauteur de chaque épreuve.
Cette année, l’équipe des Girls d’Europoneys, composée de Romy Beloqui Botella, Elya Kloeckner, Capucine Payan et Léna Tarabay, s’est imposée avec un total de 15,5 points. Trangyland (Victoire Desmoules, Emma Hérault, Lili Rose Penot et Alexane Planson Martel) et le Sport-études Ludovic Leygue (Samuel Daniel, Aurélien Puidupin, Lison Roux et Astrid Vidil) ont complété le trio de tête avec 12,75 et 12 points.