Martin Fuchs, l’homme qui sait rebondir après l’échec
2024 aura réservé bien des surprises à Martin Fuchs ! À commencer par les Jeux olympiques de Paris, qui ont apporté leur lot de défis… Favori en individuel et par équipes, le Suisse est, hélas, rentré bredouille de Versailles… Après être passé à côté de la compétition collective, tout comme ses coéquipiers Steve Guerdat et Pius Schwizer, le natif d’Illnau-Effretikon avait bien entamé la compétition individuelle lors de l’épreuve de qualification, aux rênes de son acolyte Leone Jei. Mais, en finale, le multi-médaillé a vu tous ses espoirs partir en fumée. En effet, en perdant un étrier en début de tour et malgré une incroyable démonstration de self-control et de maîtrise sur les obstacles conséquents, le Suisse a fini par laisser le dernier obstacle à terre, le reléguant à la dixième place.
Frustré de sa mésaventure olympique, le pilote de trente-deux ans ne s’est pour autant pas privé de conclure son année sur une très bonne note ! Avec neuf victoires en CSI 5* entre les mois d’août et de décembre, autant dire que Martin Fuchs a prouvé sa résilience et consolidé sa position parmi l’élite mondiale du saut d’obstacles grâce à une série de performances exceptionnelles. Fort d’un piquet de chevaux performants et d’une capacité impressionnante à rebondir après l’échec, le Suisse a affiché une constance sans faille dans ses résultats. Victorieux dans le Grand Prix Rolex du CSIO 5* de Dublin le 18 août avec son pétillant Conner Jei, il a remis le couvert seulement deux semaines plus tard en contribuant à la victoire de la Suisse dans la Coupe des nations du CSIO 5* de Bruxelles. Et il ne s’est pas arrêté là, puisque l’Helvète a ensuite remporté, début septembre, le mythique Grand Prix Rolex du CSIO 5* de Calgary. Au terme de deux manches très relevées, il a tout simplement été le meilleur avec son fidèle partenaire à succès Leone Jei… avec lequel il avait déjà décroché ce même Grand Prix l’année d’avant. À l’époque, d’ailleurs, le Suisse s’était également servi de cette épreuve pour repartir du bon pied après une contre-performance cuisante aux championnats d’Europe de Milan !
Après cette épopée canadienne, c’est en Espagne que Martin Fuchs a ravivé ses couleurs en s’imposant avec facilité dans la Coupe de la Reine du CSIO 5* de Barcelone, hôte de la finale de la Ligue des nations Longines. Cette fois-ci accompagné de Commissar Pezi, il a été le meilleur de cette confrontation à 1,50 m, en distançant ses plus proches concurrents de presque deux secondes d’écart. Rien de tel pour clôturer la saison extérieure !
Mais le début de la saison indoor est loin d’avoir interrompu cette dynamique, puisque, fin octobre, le Suisse est à nouveau monté sur la plus haute marche du podium dans une épreuve à 1,60 m au CSI 5*-W d’Helsinki avec son jeune L & L Upgrade. Une victoire d’autant plus impressionnante puisqu’il s’agissait de la première compétition de ce niveau pour ce duo ! Toutefois, l’apothéose de cette fin d’année a été sans aucun doute le CHI de Genève, à domicile. Trente-trois ans après son père, Thomas, et trois décennies après son oncle, Markus, Martin Fuchs a d’abord débuté son week-end en s’adjugeant le Trophée de Genève, en selle sur Conner Jei. Rebelotte le lendemain, puisque cette fois-ci associé à Leone Jei, il s’est offert pour la première fois de sa carrière la finale du Top Ten Rolex du CHI de Genève. Une aubaine ! “J’ai vécu une semaine spéciale. Dimanche, Conor Swail m’a appelé en me disant que le vol [de ses chevaux] était annulé et que je rentrais ainsi dans le Top 10. Cela m’a donné beaucoup de motivation et m’a incité à engager mon meilleur cheval, Leone Jei, pour atteindre ce grand objectif de remporter la finale du Top 10 Rolex. C’est incroyable que j’y sois parvenu !” Le lauréat a terminé son week-end en s’appropriant l’adage “jamais deux sans trois” puisqu’il s’est également offert la victoire d’une épreuve de vitesse à 1,55 m avec Commissar Pezi, le samedi après-midi…
Les champions le deviennent en réalisant des prouesses sportives, mais le restent en parvenant à rebondir après un échec. Martin Fuchs a encore prouvé qu’il en était, fin 2024 !
