De nouveaux couples intègrent le groupe France de para-dressage

La première masterclass de para-dressage de l’année 2025 s’est tenue du 7 au 9 janvier au Parc équestre fédéral. L’occasion pour trois nouveaux couples d’évoluer sous les yeux de l’encadrement fédéral et, pour tous les participants, de poursuivre le travail hivernal. Rencontre avec Vincent Brunet, qui a pris part à son premier rassemblement.



La saison hivernale et la pause dans le calendrier des compétitions internationales sont propices à la réalisation d’un travail de fond sur le plan technique. Pour cela, et afin de peaufiner la présentation des reprises, la Fédération française d’équitation (FFE) organise sur cette période plusieurs masterclasses en para-dressage. Pour le deuxième rendez-vous de de la trève, après celui de novembre 2024, sept couples et leurs entraîneurs privés ont répondu présent à la convocation de la FFE afin de venir évoluer sous les yeux du staff fédéral: Aurane Aldana Jague & Andarin des Gachots, propriété de Frédéric Sanabra Sadurni; Vincent Brunet & Drazic, propriété de Véronique, Jean-Jacques et Vincent Brunet; Marion Chaussonnerie & Look O Look du Feuillard; Auxence Kerzerho & Eros Baraire, propriété de la SCEA La Baraire; José Letartre & Hamilton, propriété de Thierry Lhermitte, Hervé Guyot et de son cavalier, et Foligno d’Avon, propriété de Foligno d’Avon; Peggy Neger & Bretzel des Féeries et Nemesis DM, propriétés de leur cavalière; et enfin Vladimir Vinchon & Pégase Mayenne, propriété de Maud Vinchon et de son cavalier.

Carlos Lopes, consultant formateur depuis de nombreuses années, a fait travailler les entraîneurs privés et les cavaliers le mardi puis le mercredi. Le jeudi matin, le juge allemand Marco Orsini a évalué le Para Grand Prix A, ou l’Intermédiaire A selon les couples, en situation de compétition. Emmanuelle Druoton, vétérinaire fédérale, était présente pour s’assurer que les chevaux reprennent la saison de compétition dans un parfait état de forme physique et psychologique. L’occasion également pour elle de faire la connaissance des derniers chevaux arrivés et de construire avec les cavaliers le planning des soins pour la saison à venir.



Marie Vonderheyden reprend les couleurs des États-Unis

“Afin de continuer à étoffer le réservoir de couples et à former de nouveaux cavaliers et chevaux qui pourront, à l’avenir, représenter la France à l’international, un travail de détection est effectué de manière continue comme lors des championnats de France”, explique la FFE dans son communiqué. Deux cavaliers, Aurane Aldana Jague et Vincent Brunet, ont été convoqués pour la première fois à un rassemblement fédéral, tandis que Marion Chaussonnerie a présenté un nouveau partenaire.

“C’était notre première masterclass en 2025. Le but est bien entendu de convoquer nos cavaliers habituels et expérimentés, mais aussi d’intégrer des nouveaux couples, dans une dynamique de retour sur les terrains internationaux”, explique Fanny Delaval, cheffe d’équipe. “Marion Chaussonnerie, qui a déjà concouru à l’international, est venue avec un nouveau cheval. Il y a également deux nouveaux cavaliers: Vincent Brunet, classifié en Grade I, qui découvre son nouveau cheval, et Aurane, dont nous attendons le retour de la FEI pour la classification. Nous avons pu faire leur connaissance et voir leur potentiel. Il est important d’accueillir de nouveaux cavaliers et chevaux, car certains changent d’horizon et quittent l’équipe de France, comme Céline Gerny, qui a pris sa retraite sportive, et Marie Vonderheyden, qui a fait le choix stratégique de courir à nouveau pour les États-Unis. Il est essentiel de reformer un nouveau vivier et de préparer l’objectif des Jeux paralympiques de Los Angeles. Un panel de couples important permettra d’avoir une sélection la plus opérationnelle et efficace possible. Cela va arriver vite: nous sommes déjà six mois après les Jeux de Paris donc il nous reste trois ans et demi.”



Vincent Brunet, nouveau venu en Grade I

Né prématurément, Vincent Brunet, aujourd’hui âgé de trente et un ans, est atteint de paralysie cérébrale. Avec Drazic, un hongre de douze ans qu’il vient d’acquérir, il évolue en Grade I et ambitionne de participer aux Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028. Accompagné par sa coach Sandrine Clément depuis deux ans, le cavalier installé à Laval, en Mayenne, a participé à sa toute première masterclass. “J’ai commencé l’équitation petit à poney, grâce au service de soins qui me suivait. Nous participions à des séances de découverte d’une multitude d’activités. J’ai commencé à monter comme ça, et j’ai adoré tout de suite. J’ai trouvé une structure, l’association Handi-Cheval Mayenne, qui m’a permis de pratiquer avec mon handicap, Je suis resté chez eux pendant dix ans et pris part à mon premier concours en 2012. Comme je voulais continuer la compétition, j’ai pris la décision de rejoindre une structure classique. C’était un peu mon chemin de croix, parce qu’en étant handicapé, ce n’est pas évident à trouver”, explique l’informaticien de métier. “J’ai changé d’établissement au gré de mes objectifs. J’ai commencé à travailler avec Sandrine Clément il y a deux ans et cela se passe super bien. Je vise les compétitions internationales et les Jeux paralympiques de Los Angeles, qui me font rêver.”

Le Mayennais, qui a participé à ses premières compétitions de para-dressage fin 2021 avec Aoki Doki du Clocher, fait actuellement la connaissance de Drazic: “Cela fait un mois que je l’ai acheté, donc nous nous découvrons. Je continue à apprendre le mode d’emploi!” Avant cela, il a évolué avec Dentos van het Lindehof puis Sweet de Violaine, “le cheval qui m’a permis de ne pas arrêter quand j’ai changé de coach. Une amie, Corinne Zeghdoudi, me l’a prêté pour faire un bout de chemin, le temps de trouver un cheval qui me permettrait d’aller plus loin et plus haut.”

Double champion de France Amateur puis vice-champion de France en 2024, Vincent Brunet a logiquement été repéré par l’encadrement fédéral, qui l’a convié à une masterclass. “C’était un rêve. Avec Sandrine, nous nous donnons des objectifs et verrons si nous parevenons à les atteindre ou non. La masterclass s’est bien passée, c’est vraiment une grande découverte. Je suis arrivé là lundi soir, je ne savais pas trop à quoi m’attendre même si Sandrine m’avait un peu décrit le déroulement. Moi, j’aime bien me faire mon opinion, voir par moi-même. Le travail avec Carlos Lopes est intéressant même si nous ne nous connaissons pas énormément pour l’instant. Il nous a donné des pistes d’évolution, cela permet d’avoir un autre œil. Je suis là pour découvrir, prendre de l’expérience. Pour la suite, nous verrons. Ces rassemblements sont également l’occasion de nouer des relations entre cavaliers en dehors des concours, ce qui est toujours agréable”, conclut le Mayennais.

Au départ, Vincent Brunet évoluait en Grade III car il “aimai[t] bien trotter”. Son handicap lui permet aujourd’hui d’être classifié en Grade I, dont les reprises sont moins éprouvantes physiquement pour lui. Si les reprises ne se déroulent qu’au pas, il continue à trotter pour le plaisir à la maison.

La prochaine masterclass est programmée du 25 au 27 mars à Lamotte-Beuvron. Avant cela, la possibilité est donnée aux cavaliers de participer au CPEDI d’Ornago, du 27 février au 2 mars en Italie. Les championnats d’Europe, prévus du 3 au 7 septembre à Ermelo, seront le temps fort de l’année 2025.



Retrouvez VLADIMIR VINCHON en vidéos sur