Corentin Pottier et Camille Judet-Chéret reviennent sur leur week-end couronné de records à Neumünster
Ce dimanche 16 février, Corentin Pottier et Camille Judet-Chéret ont tous les deux pris part à l’étape de la Coupe du monde de dressage de Neumünster et…y ont décroché un record personnel chacun, en selle sur Gotilas du Feuillard et Herelja Higgins! Le premier a même dépassé les 80%, et ainsi accroché la troisième place du Grand Prix Libre, dont sa compagne s’est classée huitième. Tous deux racontent leur concours et reviennent sur leur choix d’avoir fait le déplacement tout au Nord de l’Allemagne, non sans évoquer la suite de leur saison.
Deux records personnels et quatre classements dans le Top dix: tel est le bilan que Corentin Pottier et Camille Judet-Chéret peuvent tirer du CDI-W de Neumünster, auquel ils ont participé pour la première fois le week-end dernier. “C’était vraiment un super concours”, s’est exclamé le premier, qui a d’abord obtenu la deuxième meilleure moyenne en Grand Prix international de sa carrière avec Gotilas du Feuillard, avant de franchir pour la toute première fois la barre des 80% - en obtenant 80,29% - dans l’étape de la Coupe du monde dominicale, où il s’est hissé sur la troisième marche du podium. Là encore, il s’agit d’une première, puisque son meilleur classement dans une telle épreuve restait sa quatrième place à Malines, fin décembre. En Belgique, déjà, les cavaliers de Pamfou Dressage avaient réussi à s’inviter tous les deux à la remise des prix, Camille Judet-Chéret et son Herelja Higgins ayant alors terminé huitièmes. “Pour nous, ces moments vécus à deux sont vraiment magiques”, sourit la trentenaire, qui s’est classée à la même place dans la Libre de Neumünster, mais s’y est octroyé un nouveau record personnel à 76,605%. “En arrivant là-bas, j’avais hâte de concourir de nouveau pour montrer que ce qui nous était arrivé à Amsterdam (où elle et son KWPN ont été évalués à 66,478% dans le Grand Prix après une défense du hongre dans un piaffer, ndlr) n’était qu’un accident de parcours. Lors de la familiarisation de ce concours-là, il y avait énormément de monde en piste, et plusieurs couples nous ont coupé la route lorsque nous travaillions au passage et au piaffer, ce à quoi j’impute notre mésaventure en piste. Je ressentais tout de même un peu d’appréhension en arrivant à Neumünster, car en amont, tout le monde nous avait dit que la disposition de la piste, petite et avec le public très proche du rectangle, n’y rendait pas franchement les choses faciles.”
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Camille Judet-Chéret et Higgins avaient déjà terminé huitièmes de la Coupe du monde de Malines, en décembre
© Sharon Vandeput / Hippo Foto
Finalement, l’ambiance de ce concours germanique a beaucoup plu aux cavaliers franciliens! “Notre sport doit vraiment tendre vers ce genre d’atmosphères, qui permettent une interaction entre les cavaliers et le public, car nous en avons besoin”, relate ainsi Corentin Pottier. “Nous devons proposer un vrai spectacle aux gens, et leur montrer que formons une communauté. Aussi, le fait que Christoph Hess (entraîneur et juge allemand réputé, ndlr) commente les prestations pour le public à la fin de chaque reprise était vraiment génial! Cela fait partie des idées simples à mettre en place, mais qui peuvent faire toute la différence quant à la manière dont les spectateurs perçoivent et vivent notre sport.” Le dresseur olympique admet avoir été “très impressionné” lors de sa première entrée dans l’arène de Neumünster, pour le Grand Prix. “Je ne sais pas pourquoi, mais je n’avais pas ressenti le besoin d’aller la voir avant, ni même pendant la familiarisation, donc j’ai vraiment découvert la piste lorsque j’y ai pénétré afin de disputer cette première épreuve.” Contrairement à Higgins, Gotilas n’était plus sorti en compétition depuis le CDI-W de Malines, fin décembre. “Désormais, il a suffisamment d’expérience pour que nous ayons simplement à le conserver dans un véritable confort mental et physique entre les compétitions”, explique son cavalier. “Il semble très heureux d’aller en concours et connaît parfaitement son travail.” Pour Higgins, évidemment, les choses sont différentes. “Même s’il a disputé un certain nombre de CDI désormais, il a encore besoin de gagner en expérience dans des ambiances telles que celles des Coupes du monde”, analyse Camille Judet-Chéret. “J’ai l’impression de découvrir une nouvelle facette de mon cheval, car jusqu’alors, je pensais vraiment qu’il n’avait peur de rien ou presque. Et en fait, je l’ai senti un peu intimidé lors de nos dernières sorties, que ce soit en piste ou lors de séances de travail dans des halls très animés. Techniquement, cela représente un défi de m’adapter à son état d’esprit dans ce genre de situations, mais c’est très intéressant, car il me faut être encore plus précise.”
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Entourés par leurs entraîneurs, Isabelle Judet et Norbert van Laak, les deux cavaliers français se sont réjouis de participer ensemble à la remise des prix
© Collection Privée
Quant à la décision du couple de faire le trajet jusqu’à Neumünster, ville située à mille kilomètres de leurs écuries, Corentin Pottier explique qu’elle a été prise “en raison de la proximité de ce concours avec le CDI-W de Göteborg”, auxquels les deux Français participeront cette semaine. “À partir de la fin du printemps et pour quelque temps, la compétition ne sera plus notre priorité avec Camille, donc nous avons décidé de profiter de la forme de nos chevaux pour participer à de beaux concours comme ces étapes de la Coupe du monde. De toute façon, après les deux saisons que nous avons vécues, notre objectif est désormais clair: nous amuser en compétition sans nous fixer d’objectif à trop long terme.”