“Si je vais à Tryon, ce sera avec Aquila*HDC”, Patrice Delaveau
Après avoir bien entamé la saison 2017, Patrice Delaveau a dû faire face à la blessure de son meilleur cheval Aquila*HDC. Ces derniers mois, Urcos de Kerglenn*HDC et Léontine Ledimar Z*HDC ont toutefois pris le relai et ont offert quelques belles victoires au Normand, qui espère bien les voir confirmer cette saison. 2017 a également été synonyme de retraite sportive pour Carinjo 9*HDC. L’étalon se consacre depuis novembre à l’élevage, après avoir brillé sur quelques-uns des plus beaux terrains de compétition au monde. Pour GRANDPRIX-Replay.com, Patrice Delaveau est revenu sur une année en demi-teinte et a également évoqué ses ambitions pour 2018.
Patrice Delaveau : Cette année, j’ai remporté pas mal de belles épreuves, avec Aquila*HDC notamment, mais aussi Urcos de Kerglenn*HDC et Léontine Lédimar Z*HDC. Associé à Aquila, j’ai terminé deuxième du Grand Prix CSIO 5* de la Baule, en début de saison, c’était génial pour attaquer 2017. Puis malheureusement il s’est blessé au jumping de Dinard. Cette blessure est survenue pendant un période où il était très régulier, c’est vraiment dommage.
GPR. : Comment va Aquila*HDC, que l’on a plus revu depuis le mois de juillet ?
P.D. : Aujourd’hui, Aquila va très bien. Il commence à ressauter des barres à la maison et fera son retour en compétition pour le Jumping international de Nantes, fin janvier. On compte le remettre en route sur de petites épreuves pour commencer. Nous n’avons pas de programme à long terme avec lui pour l’instant, je fais comme je le sens, concours après concours. J’ai bon espoir qu’il soit au mieux pour le mois de mai, lorsque les grosses échéances vont commencer. Et j’espère le retrouver au même excellent niveau qu’en début d’année 2017. Aujourd’hui il est prêt, mais le problème avec les chevaux c’est que c’est toujours aléatoire ; on ne se sait jamais comment ils vont se remettre, et surtout combien de temps il va leur falloir pour totalement récupérer. Mais c’est un cheval avec un très bon caractère, très facile d’utilisation donc je ne pense pas qu'il mette trop de temps pour revenir au plus haut niveau. Je ne l’ai à la maison que depuis un peu plus d’un an, et connaître son cheval sur le bout des doigts prend énormément de temps. Même si nous nous entendons bien maintenant, j’ai encore des choses à découvrir avec lui, je ne le connais pas encore à cent-pour-cent. Pour l’instant, je ne suis pas inquiet, le cheval est très en forme, j’espère que les soucis de santé sont derrière nous et que nous allons repartir d’un bon pied.
GPR. : Quelles sont vos ambitions concernant les Jeux équestres mondiaux ?
P.D. : Si je suis sélectionné pour aller à Tryon, ce sera avec Aquila*HDC. C’est celui qui a le plus de métier et d’expérience aujourd’hui. Pour concourir à un tel niveau, mes autres chevaux ne sont pas suffisamment prêts, et pour la plupart encore un peu jeunes. Mon objectif de début de saison est de ramener Aquila au meilleur de sa forme pour décrocher une qualification pour les championnats du monde. Pour le reste, on verra.
“Orient poursuit gentiment son quotidien”
P.D. : Ils vont tous bien. En fait, Orient n’a pas changé grand-chose à ses habitudes, il est toujours à l’écurie. L’été il fait la monte et va prendre part à quelques salons d’étalons cette année, mais le reste du temps il poursuit gentiment son quotidien. Il est monté régulièrement pour entretenir son moral et sa musculature. On le garde beau et en en forme pour les salons, mais aussi parce ce ne serait pas très bon pour lui d’arrêter complètement. Par ailleurs, son caractère n’a pas changé par rapport à l’époque où il faisait des concours. Il est très gai et est resté lui-même. Lorsque le temps le permet, la retraite lui permet de profiter beaucoup plus du paddock. Ornella Mail*HDC a quant à elle regagné l’élevage du haras des Coudrettes où - comme toute poulinière - elle profite d’une vie au pré. Elle se porte très bien et elle est toujours aussi belle. Carinjo vient juste de rentrer au haras des Coudrettes où il fera des saillies.
GPR. : Quels ont été vos meilleurs souvenirs avec Carinjo*HDC ?
P.D. : Carinjo*HDC a gagné beaucoup de très belles épreuves dans sa carrière, dont pas mal de Grands Prix. Celui de Saint-Tropez a été l’une de ses plus belles victoires. Ce jour-là, il s’était vraiment baladé sur le parcours. C’était un cheval très compétitif, extrêmement rapide dans les barrages. Lorsqu’il était sans faute, il était alors très difficile pour ses concurrents de le battre. Je garde en tête les souvenirs de belles victoires !
GPR. : Sur quels jeunes chevaux comptez-vous pour prendre la relève en 2018 ?
P.D. : J’ai plusieurs chevaux qui sont arrivés l’an dernier, notamment Urcos de Kerglenn*HDC qui a gagné le Grand Prix CSI 3* de St-Lô. J’espère qu’il continuera à prendre du métier et à progresser encore plus cette année. Il ne sortira en compétition qu’en extérieur, tout comme Léontine d’ailleurs, qui cette année m’a offert une magnifique performance en remportant le Grand Prix CSI 4* de Rouen en novembre. Il y a également deux autres chevaux qui sont rentrés dans mes écuries l’an dernier. Astro Delorme*HDC, un jeune cheval qui va avoir huit ans cette année, a de gros moyens et un très bon potentiel. Il devrait me permettre de participer à des épreuves de très haut niveau dans quelques temps. Enfin, Vestale de Mazure*HDC est une jument très compétitive, qui se débrouillera très bien je pense dans les épreuves intermédiaires.
“L'année 2017 n'a pas vraiment été fantastique”
P.D. : C’est une jument qu’il faut que je lance sur les Grands Prix maintenant. Cependant, elle est encore jeune et manque quelque peu de technique. Il faut qu’elle continue de progresser, mais sa victoire dans le Grand Prix CSI 4* de Rouen est de bon augure (retrouvez le barrage du couple en bas de l'article et tous leurs parcours sur GRANDPRIX.TV). On se rapproche des CSI 5*, je fonde des espoirs en elle pour cette année.
GPR : L’année 2017 était la dernière en compétition Poney pour votre fille Valentine. Quels sont ses projets pour l’avenir ?
P.D : L’objectif pour elle cette année, c’est clairement les Juniors. Valentine va commencer à tourner sur les CSI et CSIO Juniors probablement. Pendant l’hiver, elle se concentre sur ses études, c’est notre priorité, mais nous espérons qu’elle atteindra un bon niveau d’ici juillet. De plus, nous sommes en quête d’un deuxième cheval pour épauler Vivaldi d’Euskadi, mais les bonnes montures ne sont pas évidentes à trouver. Cela demande du temps.
GPR : Est-ce toujours vous qui l’entrainez ?
P.D : Bien sûr, je l’entraine toujours. Je ne suis malheureusement pas systématiquement présent en concours parce que j’ai mes propres échéances, mais ses autres coachs s’occupent très bien d’elle en extérieur.
GPR : Une élément à retenir de 2017 ? Des bonnes résolutions pour 2018 ?
P.D : L’année 2017 n’a pas vraiment été fantastique, je préfère la laisser derrière moi. On pense surtout à construire 2018 et à ne pas trop s’attarder sur les problèmes de l’année passée. Pour ce qui est des bonnes résolutions, je n’en ai pas particulièrement. Mon écurie tourne plutôt bien, j’aimerais poursuivre sur cette lancée, tout en continuant à recruter des chevaux qui pourraient soutenir mon piquet actuel.