’’À Bercy, je monterai Chadino ou Teavanta’’, Simon Delestre

Malheureux aux Jeux olympiques en 2016, Simon Delestre ne s’est pas fait attendre pour rebondir ! Auteur d’une belle saison 2017 lors de laquelle son prodigieux Hermès Ryan des Hayettes a retrouvé son meilleur niveau, le Lorrain aborde 2018 sereinement, en partie grâce aux chevaux qui ont intégré son piquet ces derniers mois. Bien décidé à être des deux grandes échéances de l’année, la finale Coupe du monde Longines de Paris en avril et les Jeux équestres mondiaux de Tryon en septembre, le Lorrain se prépare, toujours avec la même motivation et le même attachement pour son petit alezan brûlé. Entretien.



Deuxième au Longines Masters de Paris, Hermès Ryan des Hayettes a réalisé une fin de saison remarquable.

Deuxième au Longines Masters de Paris, Hermès Ryan des Hayettes a réalisé une fin de saison remarquable.

© Scoopdyga

GRANDPRIX-Replay.com : 2017 a marqué le retour au plus haut niveau de votre meilleur cheval Hermès Ryan des Hayettes, comment avez-vous jugé son évolution au fil des mois ? 
Simon Delestre : Faire revenir un cheval à son meilleur niveau, c’est toujours quelque chose de très délicat. Il y a eu un peu d’incertitude au démarrage car il avait un peu perdu ses repères de concours. La dernière fois que je l’ai monté avant sa blessure (survenue un peu avant le coup d’envoi des Jeux olympiques de Rio, ndlr), il était à cent-cinquante pourcent de ses capacités et au top de sa forme. Quand il a repris la compétition, il était un peu inquiet. Ryan est hypersensible, c’est ce qui fait toute sa qualité !
Lors de son retour, à Bordeaux, nous étions loin du compte. Après, il a repris ses repères assez rapidement jusqu’à un certain niveau. À Mexico il était le seul double sans faute dans les épreuves de la Global Champions League, ça commençait déjà à aller très bien. La semaine d’après il a pris la septième place du Grand Prix de Miami où il allait encore un peu mieux, mais pour moi il était entre quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-dix pourcents de ses capacités. Ensuite à Madrid, il a très bien sauté le premier jour où il a terminé deuxième de la grosse épreuve. La veille du Grand Prix je n’ai toutefois pas eu de chance car une barrière est tombée, et son coin est venu couper Ryan juste au-dessus du sabot, sur la face externe. Cela lui a fait une grosse coupure et le lendemain dans le Grand Prix il a fait une faute et je l’ai senti un peu gêné. On s’inquiète rapidement avec lui, sur le moment cela nous a un peu stressé, mais il n’y a finalement pas eu de conséquences.
À Saint-Tropez il a à nouveau bien sauté, comme à Cannes où il a pris la deuxième place du Grand Prix. C’est là qu’il a commencé à atteindre les quatre-vingt-dix, voire quatre-vingt-quinze pourcents de ses capacités. Au Longines Global Champions Tour de Paris il a terminé à la cinquième place du Grand Prix, comme à Berlin. À mon sens, Ryan est revenu à son meilleur niveau lors du concours de Berlin, à la fin du mois de juillet. Il est par la suite deuxième du Grand Prix à Bruxelles, sixième à Vérone, vainqueur à Lyon et deuxième à Paris. À Genève, il n’a fait qu’une faute et a été classé.
 
GPR. : Avec la victoire dans la Coupe du monde de Lyon et la deuxième place dans le Grand Prix Longines de Paris, l’année s’est donc conclue de la meilleure des manières…  
S.D. : Oui complètement, à partir de Cannes, Ryan s’est classé dans tous les Grands Prix auxquels il a pris part. Le retrouver avec un tel pic de forme en fin de saison m’a conforté dans l’idée que nous avions mis en place un travail juste au fil de la saison. En fin d’année, Ryan était au top de sa forme donc sa gestion a été optimale selon moi.


“Gagner en régularité avec Chadino”

Nouveau venu dans l'écurie du Lorrain, Filou Carlo Zimequest a un bel avenir devant lui à en croire les paroles de son cavalier.

Nouveau venu dans l'écurie du Lorrain, Filou Carlo Zimequest a un bel avenir devant lui à en croire les paroles de son cavalier.

© Scoopdyga

GPR. : L’an passée votre écurie a été largement renouvelée avec l’arrivée dans votre piquet de de chevaux de Teavanta II C Z, Gain Line, ou encore Filou Carlo Zimequest, comment comment évoluent ces trois recrues ? 
S.D. : Filou prend seulement neuf ans cette année et, pour moi, il s’agit vraiment d’un cheval d’avenir. Il est encore jeune, mais il a à mon sens énormément de potentiel. Teavanta a quant à elle de l’expérience, c’est confortable de pouvoir compter sur elle, ça me permet d’être présent sur tous les concours avec des chevaux qui peuvent être compétitifs dans tous les Grands Prix. Gain Line est un cheval que j’aime vraiment beaucoup, mais en juillet dernier il ne faisait que des épreuves à 1,40m avec son propriétaire. Effectivement il a douze ans, mais il a plutôt l’expérience d’un cheval de neuf ou dix ans. Par contre en termes de qualité, c’est vraiment un super de cheval, avec énormément de respect et beaucoup de rayon.

GPR. : Teavanta II C Z et Gain Line appartiennent tous deux à Alexander Onyschenko, comment s’organise votre collaboration et y a-t-il un objectif de commercialisation ? 
S.D. : Pour le moment tout est ouvert, et nous allons avancer au rythme des chevaux. Nous sommes ouverts à tout ce qui peut se présenter, le but étant de toute façon de les emmener au plus haut niveau possible. Teavanta a déjà fait de belles choses, c’est une jument qui a un bon avenir devant elle et Gain Line est en constante progression.
 
GPR. : Cette année le couple avec Chadino a semblé s’être encore un peu plus formé, comment jugez-vous son évolution ? 
S.D. : Chadino a fait une bonne saison en 2017, il s’est classé sur beaucoup de grosses échéances. J’aimerais gagner en régularité avec lui cette année, il y a deux ou trois Grands Prix que nous avons loupé l’an passé. Dans la plupart d’entre eux, il a tout de même été hyper performant et c’est un cheval plein de qualité : il est respectueux, puissant, peut sauter partout et connaît son métier. Il m’est d’une grande aide dans la gestion de mon piquet de chevaux !
 
GPR. : Pour 2018, vous avez annoncé que vous vouliez préserver Hermès Ryan pour les Jeux équestres mondiaux. Savez-vous quel cheval emmènerez-vous à l’AccorHotels Arena de Paris pour la finale Coupe du monde, l’autre grand événement de l’année ? 
S.D : À Bercy, je monterai Chadino ou Teavanta. Comme il est possible de prendre deux chevaux, j’ai pensé éventuellement à prendre Gain Line ou Chesall en renfort. La finale est dans trois mois donc je vais adapter mon choix, je prendrai au dernier moment le cheval qui est le plus en forme pour mettre toutes les chances de mon côté.


“Qlassic devrait revenir pour la saison extérieure”

Qlassic Bois Margot devrait faire son retour en compétition au début de la saison extérieure.

Qlassic Bois Margot devrait faire son retour en compétition au début de la saison extérieure.

© Sportfot

GPR. : Pour préparer les Jeux équestres mondiaux de Tryon qui se dérouleront en septembre 2018, comment comptez-vous organiser votre saison ? 
S.D. : C’est encore difficile à dire pour ce qui est de la saison extérieure, je pense toutefois que Ryan va sauter à Bois-le-Duc et au Saut Hermès, à Paris, sinon cela lui ferait une période trop longue sans concourir. C’est compliqué de faire le meilleur choix, lorsque l’on est à un concours on n’a pas envie de se dire “mince j’aurais dû prendre l’autre il était plus en forme”.
 
GPR. : Comment va Qlassic Bois Margot, que l’on n’a pas revu depuis le CSI 3* de Valence qui s’est déroulé à la fin du mois d’août ? 
S.D. : Qlassic est au prélèvement depuis deux mois, il devrait revenir pour la saison extérieure. Il manquait beaucoup de paillettes car il avait été économisé ces dernières années à ce niveau, donc il rattrape son retard !
 
GPR. : D’un point de vu global, qu’avez-vous retenu de l’année 2017 ? 
S.D. : L’objectif pour moi en 2017 était de ramener Ryan à son meilleur niveau, et nous l’avons atteint. Il fallait lui redonner l’envie, la confiance, et la compétitivité qu’il avait avant, c’était ma priorité. Je voulais également continuer d’avancer avec les autres chevaux, et à ce niveau la saison a aussi été bonne. Quelques chevaux sont venus consolider mon piquet donc ça devrait pouvoir me permettre cette saison d’être présent sur tous les évènements avec de bonnes cartouches, sans avoir à fatiguer l’un ou l’autre.
 
GPR. : Quelles sont vos bonnes résolutions pour 2018 ? 
S.D. : Je n’en ai pas spécialement, je vais faire au mieux pour préserver les aptitudes physiques de mes chevaux, les faire durer et être performant. C’est un peu ce dont tout le monde rêve au final ! Ça reste toutefois du sport, et nous ne sommes jamais à l’abri d’une mauvaise réception ou d’un parcours qui ne se déroule pas comme on le souhaite. Parfois, le sport reprend ses droits !   

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