“Forlap je t’aime vraiment fort… Tu me manques déjà tellement”, Grégory Wathelet

“Il y a des destins qui sont ainsi faits et que l’on ne peut pas contrôler !” C’est avec ces mots que Grégory Wathelet a débuté un long mot poignant adressé à son si cher Forlap, décédé aujourd'hui. À tout juste treize ans, l’exceptionnel bai brun a en effet dû être endormi alors qu’il se remettait d’une fracture survenue il y a un mois.



Par son talent, sa précocité, sa personnalité, Forlap n’avait laissé aucun amateur de saut d’obstacles indifférent ces dernières années. Malheureusement, le destin n’a pas été clément avec cet extraordinaire fils de Querlybet Hero, puisque le hongre a été endormi aujourd’hui, comme l’a annoncé son cavalier Grégory Wathelet. Le Belge ne s’en était jamais caché, Forlap détenait une place particulière dans son cœur. Arrivé dans ses écuries à sept ans, le cheval avait déjà fait étalage de ses capacités hors du commun en remportant le championnat national des chevaux de sept ans. À seulement huit ans, il a permis à son pilote de décrocher le titre de champion de Belgique, avant de remporter le Grand Prix CSI 5* de La Corogne. Seulement, acquis par Alexander Onyschenko, Forlap est passé sous couleurs ukrainiennes en 2014. D’abord sorti en compétition par Cassio Rivetti, le hongre est passé sous la selle de Daniel Deusser avant de retourner un temps aux ordres du premier, pour finalement être monté par René Tebbel. Brièvement aperçu avec l’une des révélations de l’année 2017 Laura Klaphake, Forlap avait finalement retrouvé Grégory Wathelet en décembre 2016 grâce à son acquisition par Judith Gölkel.


Une belle histoire qui vire au cauchemar...

Séparé plus de deux ans, le couple n’a pas tardé à reprendre ses marques ! Neuvième dans la Coupe du monde Longines de Bordeaux en février dernier, le numéro treize mondial et son bai brun ont pris une superbe septième place dans la finale du circuit à Omaha deux mois plus tard. Quatrième du Grand Prix d’Oslo et encore en compétition à Doha en novembre, Forlap a finalement dû dire adieu aux terrains de compétition à la suite d’une fracture survenue dans les écuries du Belge au début du mois de décembre, alors que le Longines Masters de Paris battait son plein. En convalescence depuis, les nouvelles étaient plutôt rassurantes. Mais ces dernières semaines, malgré tous les efforts de son entourage, l’état de santé de Forlap s’est dégradé, jusqu’à la douloureuse décision prise aujourd’hui. Sur son site internet, le numéro un belge a adressé un message très touchant à son regretté Forlap.


“Tu me manques déjà tellement”

Tu étais et tu resteras toujours une exception pour toutes les personnes qui ont eu la chance de te rencontrer...

Tu es arrivé dans ma vie au début de tes 7 ans, malgré ton caractère et ton tempérament bien trempé, tu as directement été quelqu’un de spécial pour moi. Que ce soit par tes attitudes qui ont fait que l’on ne peut que s’attacher à toi ou par tes résultats sportifs très précoces avec ta victoire au Championnat de Belgique des 7 ans.

Tu m’as offert l’année suivante (alors que tu n’avais que 8 ans) le titre de champion de Belgique senior, et, toujours au même âge, tu remportais déjà un GP CSI 5* à La Corogne. Au début de ton année de 9 ans, tu t’imposais comme la nouvelle future star avec ta deuxième place dans le GP 5* Doha, la cinquième dans le Grand Prix du CSIO de Lummen, et surtout tes deux doubles sans fautes sur deux sorties en Coupes des nations à Lummen et à la Baule !

Il n’en fallait pas plus pour que nous ne puissions te garder ! Ce fut pour moi déjà une grande déchirure de te voir partir à l’âge de 9 ans.
Mon rêve avait toujours été que tu reviennes chez moi jusqu’au jour où cela est devenu réalité, quand Judith a décidé de me faire ce cadeau pour lequel je ne serai jamais assez reconnaissant. Je pensais alors que tu étais de retour pour le reste de ta vie et pour de longues années.

Mais c’était sans compter sur ce coup du sort qui en décida autrement ! Un an jour pour jour après ton arrivée et déjà tous ces résultats positifs, dont cette merveilleuse finale de Coupe du monde à Omaha, c’est le destin qui décidera de mettre une fin prématurée à tout cela.

Après cet accident, l'ensemble de l’équipe a mis tout en œuvre pour te sauver et que tu puisses avoir une belle retraite anticipée. Mais une nouvelle fois alors que tu montrais encore ta force de caractère et ton intelligence incroyable pour te sortir de cette situation et réparer cette fracture, les deux dernières semaines ont été plus difficiles pour toi avec plusieurs complications. Mais là encore, tu t’es battu comme jamais. Malheureusement ce dernier combat, tu n’as pu le gagner.
Le destin en a décidé autrement et c’est avec beaucoup de tristesse que nous avons dû prendre la décision de te laisser partir et ainsi d’abréger tes souffrances dans ce dernier combat qui était tout simplement perdu d’avance. Peut-être que tout simplement cela devait se terminer comme ça !

Aujourd’hui je suis tellement peiné et souffrant de ton départ que je dois encore réaliser que tu ne seras plus là. J’ai l’impression d’avoir perdu mon meilleur ami ou même un membre de ma famille !
Tu vas manquer à beaucoup de monde ici à l’écurie et même à l’extérieur. Mais pour moi tu seras toujours là quelque part dans mon cœur et dans mes pensées.

Je te souhaite bon vent dans ta prochaine vie... Merci pour tout ce que tu m’as offert. Forlap, je t’aime vraiment fort... tu me manques déjà tellement.”
 
La rédaction de GRANDPRIX adresse tout son soutien à Grégory Wathelet, à la propriétaire de Forlap Judith Gölkel, à toute l’équipe du cavalier belge, ainsi qu’à tous ceux qui ont croisé le destin de ce cheval d’exception.