“Ce sont mes chevaux qui établissent notre programme, pas moi”, Nicolas Touzaint

Discret sur les terrains depuis le début de la saison, Nicolas Touzaint n’en reste pas moins à pied d’œuvre et motivé. Fidèle à son approche patiente et rigoureuse, le vice-champion olympique par équipes des Jeux de Paris 2024 veille au quotidien sur la progression de ses chevaux, privilégiant leur forme physique et mentale à tout calendrier imposé. En mai, tous ses partenaires, y compris les plus capés, reprendront le chemin des concours, avec en ligne de mire une deuxième moitié d’année taillée sur mesure. En attendant, l’Angevin livre un point d’étape aussi lucide que serein.



En ce début de saison, vous n’avez encore engagé aucun de vos deux chevaux de tête, Absolut Gold*HDC (SF, Grafenstolz, Trak x Verglas, Ps) et Diabolo Menthe (SF, Scareface de Mars x Caesar van de Helle). Comment allez-vous?
Tout le monde va bien, mes chevaux comme moi, mais tous ont connu quelques petits soucis en début d’année. Rien de grave, mais suffisamment pour que je décale un peu leur rentrée en compétition. Aucun de mes chevaux d’âge n’a vraiment été épargné, donc j’ai préféré attendre que tout rentre dans l’ordre. C’est aussi pourquoi nous n’avons pas participé au stage fédéral de mars, à Lamotte-Beuvron. Je ne voyais pas l’utilité de nous présenter à ce moment-là.

Personnellement, je vais très bien, mais ce sont mes chevaux qui décident, pas moi. J’ai toujours dit que ce sont eux qui établissent le programme. Certains cavaliers organisent leur saison pour eux-mêmes. Moi, j’ai besoin que mes chevaux soient prêts, physiquement et moralement, avant toute chose, donc je m’adapte.

Comment envisagez-vous la suite de la saison?
Tous les chevaux reprendront les concours en mai. Nous serons normalement présents au Grand National du Lion-d’Angers (du 15 au 18 mai ndlr). Je devrais engager Gauguin du Busson (SF, Cornet Obolensky x Shogoun II), mon cheval de neuf ans, dans la Pro Élite. Absolut sera également de la partie. Pour Diabolo (avec lequel Nicolas Touzaint a été vice-champion olympique par équipes l’été dernier, ndlr), c’est encore un peu flou: je le monterai en saut d’obstacles en mai, mais je ne sais pas encore si je l’engagerai au Lion ou à Vittel un mois plus tard.

Avez-vous un objectif particulier cette année?
Oui, je vais orienter ma saison en fonction des échéances de la seconde moitié. En général, je fais courir deux grosses épreuves à mes chevaux: une au printemps et une autre à l’automne, mais là, j’ai envie de les préparer pour être au topcet été et pouvoir, en septembre et octobre, leur choisir à chacun un concours sympa, en fonction de leur niveau de forme. Si tout s’accorde, ceci n’exclurait pas la possibilité de prétendre aux championnats d’Europe (prévus du 18 au 21 septembre à Blenheim, ndlr).

Quid de vos jeunes chevaux?
J’en ai trois bons chevaux six ans (Joyau du Guerny, SF, Grafenstolz x Kannan; J’Adore LBD, Dartagnan de Béliard x Olargo B; J’T’Adore’Jac, Qlassic Bois Margot x Corland), très compétitifs, voire quatre. Je les prépare activement en vue du Mondial du Lion-d’Angers (du 16 au 19 octobre, ndlr) pour envisager d’y figurer si tout se passe bien. J’ai aussi de bons cinq ans en soutien. C’est une classe d’âge qui me plaît beaucoup.

Peut-on imaginer vous voir aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028?
C’est encore loin, mais ce serait une très belle aventure. Si tout continue à bien se passer, oui, c’est envisageable. Mais encore une fois, ce ne sera pas une décision personnelle. La condition physique et mentale de mes chevaux primera toujours sur tout le reste. Ce sont eux qui décideront si nous pouvons prétendre à une sélection pour ce grand périple. De mon côté, cela m’attire beaucoup.



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