Ce matin, la Grande-Bretagne a réalisé la passe de trois dans le Grand Prix Libre du CDI 5* du Printemps des sports équestres de Fontainebleau, dont la première édition a eu lieu en 2022. Après deux victoires de Charlotte Fry sur Glamourdale puis Everdale, c’est Becky Moody qui a cette fois été couronnée en terres bellifontaines avec Jägerbomb. Si sa jeune compatriote a encore remporté la finale de la Coupe du monde à Bâle début avril avec le meilleur de ses deux étalons, et la devance toujours d’un rang au classement mondial, la cavalière du Yorkshire incarne désormais tout autant l’équitation britannique qu’elle, voire plus, Charlotte Fry s’entraînant aux Pays-Bas depuis ses dix-sept ans. 

Disposant d’un humour so british et tenante d’une équitation très harmonieuse, Becky Moody a aussi opté pour un accompagnement musical centré autour des tubes des Beatles, pour parfaire l’atmosphère anglaise de sa reprise. Peut-être son imposant fils de Dante Weltino mériterait-il d'être porté par une musique un peu plus énergique, mais celle-ci a incontestablement souligné la fluidité de sa prestation. Enchaînant notamment les changements de pied aux deux temps et au temps sur des lignes courbes dans un équilibre quasi parfait et avec une facilité déconcertante, le KWPN de onze ans a commis une faute dans une inversion d’appuyers et s'est parfois montré un peu regardant, mais travaille toujours avec l’ensemble de son corps et dans une jolie attitude. Il a été évalué à 84,384%, pour le plus grand plaisir de sa cavalière, dont GRANDPRIX avait dressé le portrait en fin d’année dernière. “Ce concours a été fantastique pour nous”, a déclaré Becky Moody, qui prévoit de ressortir son complice, qu’elle a fait naître, lors du CDIO 5* d’Aix-la-Chapelle, début juillet. “Fontainebleau est un endroit génial, et l’équipe organisatrice l’est tout autant Nous avons pris beaucoup de plaisir ici.”

Associé à l’élastique Flambeau, qui a notamment présenté de bons piaffers bien assis, Larissa Pauluis s’est classée deuxième avec une moyenne de 78,375%. Quant à Pauline Basquin, elle a complété le podium aux rênes de Sertorius de Rima*IFCE. Le couple a semblé retrouver l’harmonie qu’on lui connaissait et qu’il avait parfois perdu ces derniers temps dans la première partie de sa présentation. Il a fauté dans ses deux lignes de changements de pied au temps, et ses pirouettes auraient globalement pu être plus serrées, mais ses piaffers étaient déjà plus assurés qu’hier. Le duo du Cadre noir est sorti de piste avec une moyenne de 77,265% dans cette compétition où les juges ont semblé adopter des standards de notation un peu moins élevés par le passé.

L’autre Français engagé dans cette Libre, Alexandre Ayache, s’est classé sixième avec une moyenne de 73,39% sur Holmevangs Jolene. “J’ai moins mal monté qu’hier”, a souri le cavalier du Sud de la France. “Je trouve toujours compliqué de retrouver ses repères en piste lorsque l’on a connu une saison très fournie, puis une longue période sans compétition (Jolene a connu une pause entre le CDI-W de Lyon, début novembre, et les CDI 3* de San Marignano et Ornago, fin février et mi-mars, ndlr). Hier, j’ai voulu en faire trop, et c’est l’une des raisons pour lesquelles la jument s’est mise à discuter un peu avec le contact. Aujourd’hui, tout était plus serein et facile, et elle était plus connectée à moi. Le mieux est l’ennemi du bien dans notre sport, donc je dois accepter de laisser ma jument faire sans trop la pousser, d’autant plus avec l’orientation que prend le jugement (qui semble favoriser l’harmonie à des allures plus spectaculaires, ndlr).”

Les résultats
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