Aujourd’hui, à Compiègne, il y avait Frederic Wandres et les autres. Sacré champion olympique par équipes l’été dernier à Paris avec le même Bluetooth, le natif de Kehl, ville située juste à la frontière franco-allemande, a enregistré plus de trois points de pourcentage d’avance sur la concurrence. Engagé en compétition pour la première fois depuis le CDI-W de Bâle, en janvier, son fils de Bordeaux est apparu beaucoup plus en forme que lors de l’événement suisse. Semblant avoir progressé dans sa manière de se porter de lui-même, le bai de quinze ans a permis à son cavalier de présenter une reprise sereine et sans fausse note. Pas dérangé le moins du monde par la perte de rênes involontaire de son cavalier dans l’arrêt d’entrée, Bluetooth a notamment récolté de bonnes notes pour ses piaffers en rythme et marqués par un bon abaissement des hanches, malgré une légère asymétrie dans le geste de ses postérieurs. Le duo germanique est sorti de piste avec une moyenne de 75,696%, d’autant plus significative que les juges se sont montrés très exigeants tout au long de la journée.

Depuis le CDI 3* de Hagen, entamé il y a dix jours, de nombreux observateurs notent un changement de direction dans le jugement, les officiels s’efforçant d’être plus stricts avec des critères tels que la qualité du contact et de la connexion, et de sanctionner plus sévèrement tous les manquements techniques. Ce samedi, à Compiègne, ils n’ont pas hésité à éliminer deux chevaux pour des défenses répétées, et n’ont attribué une moyenne de plus de 70% - signifiant que le travail présenté est satisfaisant - qu’à trois couples. Parmi eux, Frederic Wandres et Bluetooth évidemment, mais aussi Matthias Alexander Rath et Destacado, évalués à 71,239%. Pas sortis en compétition internationale entre mai 2024 et mars 2025, en raison notamment d’une petite blessure de l’alezan, le duo a lui aussi semblé avoir progressé, notamment dans le travail rassemblé, même si les piaffers de l’étalon ne semblent pas encore tout à fait aboutis. Ouvreur de l’équipe d’Allemagne en fin de matinée, Raphael Netz avait alterné le bon et le mauvais pour sa première apparition en CDIO 5*. Ayant misé sur Dieudonne, qui n’avait encore jamais participé à un concours international extérieur, le cavalier de vingt-six ans a dû composer avec une défense de son fils de Dante Weltino dans le reculer, sanctionnée comme il se doit par les juges, et le pas rassemblé a également coûté très cher au duo. Pouvant compter sur d’autres points forts, tous deux sont quand même sortis de piste avec 68,587%, tandis que les 66,435% de Carina Scholz et Blue Hors Veneziano ont été gommés. C’est avec un total de 215,522 points que les Allemands se sont finalement imposés pour la première fois à Compiègne.

Pas forcément attendue sur le podium de prime abord, l’équipe portugaise a su s’y hisser de très belle manière, totalisant 209,152 points. Associés au puissant Hit Plus, seul cheval pas totalement ibérique du collectif auriverde, et à Lirio MVL, Maria Caetano et João Miguel Torrao se sont classés quatre et cinquième individuellement avec leurs scores de 69,978% et 69,848%. Quant à Rita Ralao Duarte, elle a été évaluée à 69,326%, synonymes de huitième place avec Irao. Le gris est un fis d’Oxalis da Meia Lua, qui avait pris part aux JO de Hong-Kong en 2008 avec Miguel Ralão Duarte, le père de Rita. Emmenés par la belle performance de Marlies van Baalen et Habibi DVB, qui ont brillé par leur cadence et se sont classés deuxièmes individuellement avec 72,522%, les Pays-Bas ont complété le podium de la Coupe des nations. Grâce aux prestations de Jonna Schelstraete et Marie-José Calis, associées à Ironman (69,391%) et Limited Edition (65,87%), les Bataves ont totalisé 207,783 points.

Pour la France, la journée a été plus difficile. Troisièmes l’an passé, les Bleus ont cette fois dû se contenter de la sixième place en l’absence notamment de Corentin Pottier, quatrième de la dernière finale de la Coupe du monde, qui ne souhaite plus concourir en équipe de France, comme il l’a confié dans le numéro 165 de GRANDPRIX. Logiquement, la meilleure performance du collectif a été l’oeuvre de Pauline Basquin, mais l’écuyère du Cadre Noir n’a récolté que 69,413% avec son Sertorius de Rima*IFCE. En plus d’une faute dans les changements de pied au temps, habituelle pour eux, tous deux ont également délivré une mauvaise transition du pas au passage. “Le début de reprise était très bien, puis Sertorius s’est contracté dans le pas rassemblé”, a analysé Pauline Basquin. “La suite a été un petit peu compliquée, notamment dans les piaffers où il remonte sa tête, ce qui complique les sorties. Il m’a aussi emmené assez fort dans les changements de pied au temps, la pirouette à droite et à la sortie du dernier piaffer, ce qui m’a coûté des points. Je ne sais pas trop comment expliquer ces fautes-là.” Avec leurs scores de 67,587% et 65,348%, consécutifs à des reprises sans faute majeure mais ponctuées de quelques instabilités, Alexandre Ayache et Bernard Bosseaux ont porté le total tricolore à 202,348 points Holmevangs Jolene et Rilkadora. Les 64,37% de Caroline Godin et Querida de Hus n’ont pas compté.

Les résultats individuels
Les résultats par équipes
Toutes les épreuves du CDIO 5* de Compiègne sont diffusées en direct et commentées par Odile van Doorn sur GRANDPRIX.tv