Un premier séminaire fédéral constructif autour du Projet fédéral 2025-2028

À l’initiative du président de la Fédération française d’équitation Frédéric Bouix, les membres du Comité fédéral et les présidents des Comités régionaux d’équitation métropolitains se sont réunis en séminaire les 5 et 6 mai au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron. Ce temps d’échange, qui s’est tenu en présence de l’équipe de direction élargie de la fédération, a permis de présenter le Projet fédéral pour l’olympiade à venir et de donner les clés pour une approche territorialisée.  



Une soixantaine d’élus du comité fédéral, présidents de comités régionaux d’équitation ainsi que l’équipe de direction élargie de la Fédération française d’équitation (FFE) se sont réunis pour deux jours de séminaire autour du Projet fédéral 2025-2028 les 5 et 6 mai au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher. Ce dernier traduit le projet politique des élus fédéraux pour la période de quatre années qui s’ouvre. “Véritable feuille de route remise au ministère des Sports à chaque début d’olympiade, il accompagne notamment les demandes de financement auprès des services de l’État et des collectivités. C’est un outil présentant le projet de la FFE, répondant au cadre d’action demandé par le ministère, mis à disposition des élus nationaux, régionaux et départementaux pour mettre en avant les différentes activités équestres et les objectifs de développement de la pratique de l’équitation”, résume la FFE dans un communiqué paru hier.

Comme l’a rappelé Frédéric Bouix, président de la FFE, dans son mot d’accueil aux participants, “ces temps partagés sont un projet porté pendant la campagne. L’un des reproches qui a souvent été fait à la FFE est d’être très verticale, dans un fonctionnement auquel n’étaient pas forcément associés l’ensemble des différents niveaux et échelons fédéraux. Modestement, nous souhaitons y remédier par un certain nombre de concertations et d’actions concrètes dont ce séminaire fait partie. Nous poursuivrons dans les mois à venir avec les comités départementaux d’équitation et les comités de tourisme équestre. Il était important de marquer ce début d’olympiade et nous réitèrerons, autant que de besoin, ce type d’opération pour que tous les acteurs puissent échanger. Ce moment constructif autour du projet fédéral irradie positivement les quatre années de travail à venir, sur la méthode et sur le fond des actions que nous allons mettre en place.”



Présentation du Projet fédéral

Sophie Dubourg, directrice technique nationale, accompagnée de Céline Bulet, Cécilia Do, Olivier Simon et Xavier Tirant, a détaillé les priorités du projet: ancrer durablement la place du cheval dans la société, accompagner les professionnels dans les transitions, proposer une offre éducative et sportive de qualité, moderniser l’action fédérale pour plus de proximité et d’efficacité. Le Projet fédéral 2025-2028 se structure autour de trois grands programmes, comprenant ensuite chacun plusieurs plans d’actions:
- Cheval & Sens: assurer le rayonnement du cheval et des activités équestres auprès du plus grand nombre (quatre plans d’actions);
- Ambition 2032: déployer une offre d’équitation en phase avec les attentes sociétales, économiquement viable et performante dans toutes ses dimensions (quatre plans d’actions);
- Efficience fédérale: adapter l’organisation du réseau fédéral pour une efficacité optimale (deux plans d’actions).



Des ateliers d’intelligence collective pour s’approprier le projet fédéral

Tous ont été invités à s’approprier le Projet fédéral pour pouvoir ensuite le décliner en région. Pour cela, un atelier d’intelligence collective a été mis en œuvre par Guillaume Henry et Laetitia Blondel. Après une introduction qui a permis une mise en énergie, douze tables ont été positionnées, présidées par un(e) président(e) de CRE, épaulés d’un rapporteur et de trois participants. À chacune des trois questions posées, allant du générique au particulier, rapporteurs et participants ont changé individuellement de table de présidents de CRE, garantissant une nouvelle composition de groupe à chaque session: “Quelle est l’intention derrière le Projet fédéral? Comment ce projet se décline dans ma région? Que manque-t-il à cette déclinaison en région? De quelle aide ai-je besoin? Quelles sont les prochaines étapes liées à mon projet? Qu’ai-je appris sur moi/ma région?” S’en est suivi un temps de synthèse en fin de journée, puis une restitution le lendemain matin. Chacun des présidents de CRE a exprimé ce qu’il retenait du Projet fédéral et ce qu’il souhaite mettre en œuvre dans sa région en fonction de ses spécificités. Sont beaucoup revenus l’importance des Comités départementaux d’équitation comme relais essentiels et la nécessité de créer du lien pour travailler ensemble. L’atelier s’est achevé par l’identification par chaque participant d’une action à mettre en place dès le lendemain, écrite sur un post-it collé à un “arbre des petits pas”.

Un temps a été consacré au tourisme équestre, l’occasion pour le Comité national de tourisme équestre et sa présidente Valérie Dalodier d’appuyer sur les atouts de l’équitation de pleine nature, qui se transforme et se modernise pour répondre à l’évolution des attentes du public. Cela participe au développement des territoires et des établissements équestres, qui peuvent proposer une grande pluralité de produits autour de l’équitation de pleine nature.

Chacun des élus a présenté ce qu’il a mis en place et l’évolution des demandes qu’il a observées ces dernières années: ride & run, endurance, médiation, augmentation des demandes pour des promenades et des séjours alliant pratique équestre et bien-être humain, etc. Sylvain Salaméro a rappelé que “le tourisme équestre est le laboratoire des clubs de demain. Le Projet fédéral inclut un souhait de mieux faire connaître et reconnaître l’ancrage agricole des activités équestres; pour cela, il faut s’appuyer sur ces établissements qui ont une proximité importante avec l’agriculture.” Cécilia Do, responsable du service Tourisme, a terminé par la présentation des projets mis en place en région (réseau d’itinéraires, manifestations et événements, formations des pratiquants), évoquant les possibilités d’aides et de financements existantes, propices à l’accompagnement du développement de l’équitation de pleine nature dans les territoires.



Des échanges qui se poursuivront en région

“Ce séminaire est la confirmation de la richesse et de la diversité de nos activités. Nous sommes une seule fédération qui nous regroupe tous. C’est une page qui s’ouvre et ces travaux se poursuivront avec l’ensemble des équipes tout au long de l’olympiade à venir, avec la même énergie que celle déployée pendant ces deux jours. Il y a des bonnes intentions. Maintenant, il faut passer à l’action. L’idée des petits pas est la bonne: prendre une action et la mettre en œuvre, même si l’on sait que le catalogue est épais. Je vous remercie pour ce temps riche d’échanges. Cette rencontre est importante, au-delà du projet, sur le plan humain, parce que chacun travaille dans son territoire, sur la même thématique, mais sans forcément se croiser”, a conclu Frédéric Bouix.

La volonté du président de la FFE est de renforcer l’accompagnement des organes déconcentrés. Dans cette optique, des réunions seront programmées prochainement en région pour échanger avec les différents acteurs. La première d’entre elles s’est d’ailleurs déjà déroulée le 28 avril dans les Pays-de-la-Loire. Frédéric Bouix, accompagné de Sophie Dubourg, a rencontré le comité directeur du CRE, présidé par Patrice Château, pour un moment dédié à la présentation des objectifs et des ambitions fédérales pour l’olympiade à venir, suivi d’un temps de questions/réponses. 



Ce qu’en disent les élus

“Ce séminaire est une vraie réussite”, s’est réjouie Marine Vincendeau, membre du Comité fédéral et dirigeante des écuries du Clos, en Loire-Atlantique. “Cela nous a permis de mieux nous connaître et de rencontrer les nouveaux venus. Cela permet aussi d’entendre les demandes et réflexions des uns et des autres, et de savoir ce que les CRE ont déjà pu organiser. Ce que j’en retiens bien, c’est qu’il nous faut vraiment travailler sur la communication et le rapprochement des CDE et CRE, ce qui est le projet fédéral. Nous avons la volonté de tous travailler dans le même sens. Ce temps donne beaucoup d’énergie, à moi personnellement, mais aussi à tous. J’ai entendu tous mes collègues dire qu’ils avaient vraiment envie de progresser et de communiquer pour faire avancer la fédération.”

“Je suis content d’avoir rencontré tous les présidents de CRE et de pouvoir appréhender les différentes problématiques selon les régions”, note Laurent Boyer, membre du Comité fédéral et dirigeant du centre équestre de la Foucheraie, en Ille-et-Vilaine. “Il était très important pour nous, les différents élus, de mettre à plat le projet fédéral, afin de bien le comprendre et d’être tous d’accord sur les axes à poser. Je suis également élu au CNTE. Ce temps a permis de redéfinir les grands axes que nous voulions mettre en place. Au-delà de la partie technique, ce temps tous ensemble nous permet d’apprendre à tous nous connaître. C’est la première fois que j’occupe ce type de poste, donc j’avais besoin de mesurer un petit peu notre marge de manœuvre, comment nous pouvions évoluer, ce qui était faisable ou non, pour ensuite comprendre l’impact que je pouvais avoir dans ma région. J’ai beaucoup apprécié ce séminaire, qui était dense en informations mais bien mené. Il était nécessaire de prendre ce temps et c’est à reconduire.”

“J’ai énormément apprécié cette première qui m’a permis de prendre conscience que nous sommes une immense famille”, pointe Valérie Hamelin Boyer, présidente du CRE Grand-Est et dirigeante de Yutz Passion Cheval, en Moselle. “Nous sommes nombreux à travailler pour faire avancer un projet fédéral commun. Tout le monde est motivé et apporte des compétences complémentaires pour faire avancer les choses dans le bon sens. En tant que présidente de CRE, je rencontre mes homologues régulièrement. Rencontrer en plus les élus et responsables fédéraux était un vrai plus. Nous avons l’impression d’être entendus. Les problématiques de terrain vont ainsi plus facilement remonter et je pense que cela va nous aider à développer le projet fédéral à l’échelle régionale. C’est très motivant d’échanger sur les problématiques et les avancées des uns et des autres, tout en ayant des réponses et des outils pour aller dans le bon sens. C’est à refaire.”

“Ces rencontres sont essentielles parce qu’elles nous donnent la possibilité de nous retrouver avec les élus fédéraux, représentants de tout le territoire, porteurs du projet fédéral, pour pouvoir confronter les problématiques que nous rencontrons dans nos régions avec nos homologues”, analyse Jean Henry, président du CRE Occitanie. “C’est à la fois du partage d’idées et de bonnes pratiques. Cela permet aussi d’affiner nos propres projets. Cela établit un pont entre le projet fédéral et les projets régionaux, nous aide à prioriser, mieux identifier les besoins et surtout porter un discours commun. Il est essentiel d’aller dans le même sens pour fédérer et redonner du sens aux dirigeantes et dirigeants de clubs que nous représentons. Ces moments sont toujours conviviaux. J’étais rompu à cet exercice qui existait déjà par le passé lorsque je présidais le CRE Midi-Pyrénées, avant la fusion des régions (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon sont devenus l’Occitanie, ndlr). Avec la nouvelle patte du président actuel, j’ai trouvé ça beaucoup plus moderne et dynamique, moins institutionnel. J’ai apprécié le temps de convivialité du lundi soir avec un fond musical. Cela correspond aussi à ce que nous avons envie de faire partager aux dirigeants de clubs dans nos régions.”