“Mon objectif est de préparer Girl Queen du Forézan pour le plus haut niveau”, Nicolas Delmotte
Depuis le début de la saison extérieure, Nicolas Delmotte s’est illustré lors de plusieurs Grands Prix 3* avec la sympathique Girl Queen du Forézan. Rencontré fin avril lors du Printemps des sports équestres, à Fontainebleau, le Nordiste est revenu sur la progression de cette alezane et ses objectifs avec elle. Il a évoqué le retour de son tout bon Jordan Molga M, absent des terrains de concours pendant près de six mois, mais aussi la symbolique revêtue par la victoire de Julien Épaillard en finale de la Coupe du monde Longines, sans oublier l’avènement d’une nouvelle génération de cavalières tricolores en saut d’obstacles.
La saison extérieure est déjà bien entamée. Quel bilan tirez-vous des dernières semaines?
Je suis content de mes chevaux et de leur progression. Girl Queen du Forézan, qui m’a rejoint en fin d’année dernière et que nous faisons évoluer progressivement, a terminé deuxième d’un Grand Prix 3* à Gassin (fin février, ndlr), puis en a remporté un autre au même endroit (mi-mars, ndlr), et s’est encore classée deuxième d’une épreuve similaire au Jump’Est (en avril, ndlr). Le comportement qu’elle a montré à Fontainebleau (où elle a signé deux parcours à quatre points dans des épreuves à 1,55m du CSI 5* du Printemps des sports équestres, fin avril, ndlr) m’a également satisfait. Elle a sauté de manière fantastique, et je crois beaucoup en elle. Mon objectif est de la préparer pour le plus haut niveau.
De quelle manière a-t-elle rejoint vos écuries?
Nous l’avons achetée avec Laurent Guillet pendant Equita Lyon, où elle s’était classée deuxième du Grand Prix à 1,50m du Grand National FFE / AC Print sous la selle de Julien Gonin. Laurent l’avait déjà vue plusieurs fois auparavant, et nous avons trouvé qu’elle avait du potentiel.
“Nous verrons si Jordan Molga M est prêt d’ici les championnats d’Europe”
Comment se porte Jordan Molga M, qui n’a plus sauté depuis le CSI 5* Longines de Lyon début novembre, et comment envisagez-vous la suite avec lui?
Jordan saute de nouveau, et il est engagé à Canteleu (dans le cadre de l’étape du Grand National, où il a signé deux parcours sans faute sur les barres à 1,35m et 1,40m la semaine suivant cet entretien, ndlr). Ensuite, il ira au CSI 4* de Chaintré (où il n’a pas fait tombé la moindre barre lors de ses deux parcours à 1,40m et 1,45m le week-end passé, ndlr), puis au CSI 3* de Gassin (le week-end prochain, ndlr). Après Lyon, nous avons souhaité lui laisser un peu de repos. Comme je disposais d’autres chevaux, cela nous a permis de les mettre en avant. Désormais, il va pouvoir épauler Girl Queen.
Jordan vous a rejoint à l’été 2023, et vous avez signé plusieurs belles performances en Grands Prix 5* ensemble. Toutefois, vous n’avez encore pris part à aucune grande échéance avec lui. Est-ce une source de frustration?
Non. Lorsque nous l’avons acheté, nous savions que nous aurions besoin de temps pour former un couple. En réalité, je suis même très content de Jordan. À chaque fois qu’il a disputé un Grand Prix 5* ou presque, il y a montré de bonnes choses (terminant notamment quatrième à Dinard et septième à Bruxelles à l’été 2024, ou encore septième du Grand Prix Longines du vendredi à Lyon l’automne dernier, ndlr).
Avez-vous pour objectif de prendre part à de grands championnats avec Girl Queen ou Jordan?
Bien sûr, mais il faut les laisser évoluer à leur rythme. Les championnats d’Europe de La Corogne (prévus mi-juillet, ndlr) arriveront trop tôt pour Girl Queen, qui n’a que neuf ans. Quant à Jordan, nous verrons s’il est prêt d’ici là.

Quatrième du Grand Prix de Dinard en 2024, Jordan Molga revient actuellement à la compétition après une longue pause
© Sportfot
“Nous avons toujours bien géré la carrière de Citadin du Chatellier”
De quels autres chevaux disposez-vous pour sauter 1,45m et plus?
Je peux compter sur He Hop de la Savenière, douze ans, qui a déjà réalisé de bonnes choses à 1,45m et 1,50m (ayant notamment terminé deuxième à cette hauteur en mai 2024 lors d’un CSI 3* à Grimaud, ou encore sixième d’une compétition en deux manches du même niveau à Gassin l’automne dernier, ndlr). J’ai aussi Fein Lotta DK (deuxième d’une épreuve à difficultés progressives à 1,50m au CSI 5* du Saut Hermès en mars dernier, à dix ans, ndlr), Qupido A van de Nachtegaele (âgé de neuf ans, ndlr), qui a fait ses débuts à 1,50m à Gassin (lors d’un CSI 3*, début avril, où il a signé un sans-faute et un parcours à huit points dans une épreuve en deux manches, ndlr) et Kalippo van de Wolfsakker (quatrième de sa première épreuve internationale à 1,50m fin mars, à dix ans, et régulièrement classé à 1,45m, ndlr), sans oublier Citadin du Chatellier, qui est toujours fidèle au poste!
À treize ans, Citadin totalise une quarantaine de victoires internationales, sans même compter celles obtenues en CSI Jeunes chevaux! Comment expliquez-vous sa compétitivité?
Je le monte depuis ses sept ans, et nous avons toujours bien géré sa carrière, en faisant attention à lui. Nous essayons de l’engager dans des épreuves qui ne soient pas trop difficiles pour lui, même s’il m’arrive de lui faire disputer un Grand Prix de temps en temps, comme à Canteleu (où le bai est sorti de la Pro Élite à 1,50m avec huit points, ndlr).

Citadin du Chatellier se montre toujours aussi compétitif avec Nicolas Delmotte, qui le monte depuis ses sept ans
© Agence Écary
“Tout le monde sait que Julien Épaillard est l’un des cavaliers les plus talentueux au monde”
Début avril, Julien Épaillard a signé la seconde victoire française de l’histoire de la finale de la Coupe du monde de saut d’obstacles, vingt et un ans après Bruno Broucqsault. Qu’est-ce que cette performance vous évoque?
Avant tout, je suis ravi pour Julien, car il mérite vraiment cette victoire. Tout le monde sait qu’il est l’un des cavaliers les plus talentueux au monde, et il est aussi très professionnel. Son succès est également génial pour la France, et motivant pour les cavaliers tricolores. J’espère que tous les jeunes qui ont regardé cette finale pourront prendre exemple sur Julien. Il ne faut pas non plus oublier de féliciter Kevin (Staut, ndlr) pour sa fantastique troisième place.
Depuis l’an passé, une nouvelle génération de cavaliers, et surtout de cavalières françaises, éclot au plus haut niveau, comme l’ont prouvé les victoires en Grand Prix 5* d’Inès Joly et Jeanne Sadran, sans oublier le titre de championne de France Pro Élite de Nina Mallevaey. Quel regard portez-vous sur leur montré en puissance?
Je trouve super que des jeunes obtiennent de tels résultats, surtout en faisant montre d’une aussi bonne équitation. Je connais bien Nina, dont la famille n’habite vraiment pas très loin de chez moi. Elle a toujours été une très bonne cavalière, et je trouve qu’elle gère idéalement sa carrière professionnelle. Elle a opéré des choix très intelligents et mérite tout le succès qu’elle connait actuellement. Je pense que l’on retrouvera certaines de ses cavalières lors de grandes échéances à l’avenir, d’autant qu’elles sont soutenues par des personnes qui peuvent leur fournir des chevaux pour continuer à évoluer au plus haut niveau.