Menée par les irrésistibles Nina Mallevaey et Antoine Ermann, la France s’incline face aux États-Unis à Rome
Particulièrement difficile, la Coupe des nations du CSIO 5* de Rome a aujourd’hui été une formalité pour les deux plus jeunes frenchies Nina Mallevaey et Antoine Ermann, associés à Nikka vd Bisschop et Floyd des Prés. Tous deux ont grandement œuvré à la deuxième place de la France, vaincue par les États-Unis de Robert Ridland. À domicile, l’Italie a complété le trio de tête, tandis que quatre nations ont connu une épreuve particulièrement difficile.
L’essentiel
La Coupe des nations du CSIO 5* de Rome est toujours un événement particulier; chaque saison, les sélections pour les grands championnats commencent à se préciser au détour d’un parcours sur la somptueuse Piazza di Siena. Pour tester les dix équipes et quarante couples au départ aujourd’hui, le chef de piste local Uliano Vezzani n’a pas eu la main légère, inaugurant notamment un mur original, représentant la statue de Rémus et Romulus, dont la légende dit qu’ils fondèrent Rome après avoir été recueillis par une louve. Deux palanques, un triple, un double, ainsi qu’une rivière ont complété le menu.
Au terme de la première manche, les États-Unis, la France et l’Allemagne se sont détachées avec seulement une faute au compteur. Finalement, le Stars and Stripes mené par Robert Ridland s’est imposé pour la sixième fois de l’histoire du concours romain, évitant de peu un barrage avec la France. Avec cette éventualité en tête, Karl Cook avait déjà analysé le parcours réduit avec son entraîneur Éric Navet. Lauréat du Grand Prix ici-même l’an passé avec Caracole de la Roque, le Californien a aujourd’hui réussi un sans-faute après avoir fauté sur l’entrée du double au premier acte. Ouvreuse, Laura Kraut a signé bons deux tours à quatre points sur Bisquetta. Les ténors du jour ont été Lillie Keenan et son entraîneur McLain Ward, qui méritent bien leur place dans le paragraphe réservé aux Tops.
Le second round ne s’est pas aussi bien déroulé que prévu pour le quatuor d’Otto Becker, qui n’a plus trouvé la clef du sans-faute. La meilleure performance du jour de la Mannschaft est à mettre sur le compte de Janne Friederike Meyer-Zimmermann et Dubaï du Cèdre*Iron Dames, ancienne partenaire de Julien Épaillard, qui n’ont laissé que l’ultime obstacle de l’acte II à terre. L’Allemagne s’est finalement placée quatrième, l’Italie ayant signé une belle opération au deuxième acte pour se faire une place sur le podium. Devant son public venu en nombre garnir les buttes bordant la piste, la Squadra Azzurra a compté sur deux parcours sans entrave: l’un signé Giulia Martinengo Marquet et Delta del’Isle, qui s’imposent peu à peu comme des piliers, l’autre ayant été offert de Paolo Paini avec Casal Dorato.
Comptant sur Kim Emmen et son surpuissant Imagine, à nouveaux auteurs d’un double zéro, comme aux Jeux olympiques de Paris, les Pays-Bas n’ont pu faire mieux qu’une cinquième place avec vingt-quatre points au total des deux manches. Désignés quatrièmes de l’équipe par Éric van der Vleuten, Michael Greeve et Denver ont failli à leur tâche avec deux parcours à douze points. Score identique pour le Brésil, qui a accumulé six parcours à quatre points sur huit. Parfois, il suffit d’un rien, pour le meilleur comme pour le pire. Les Auriverdes ont bouclé l’épreuve à la sixième place.

Antoine Ermann et Floys des Prés ont signé l’une des quatre prestations parfaites du jour.
© Sportfot
Les tops
Les années post olympiques sont autant d’occasions pour les nouveaux visages d’une nation de se faire un nom, et cela, les jeunes Tricolores l’ont bien compris. Sans pression de qualification olympique, les sélectionneurs nationaux sont en effet davantage enclins à leur offrir une chance de s’aligner en Coupes des nations, voire dans le championnat majeur de la saison. Cette année, c’est aux Européens de La Corogne, en Espagne, que les talents du Vieux Continent peuvent prétendre. Dans cette course à la sélection, Nina Mallevaey et Antoine Ermann pourraient bien avoir fait un grand pas en avant aujourd’hui à Rome. Respectivement sur Nikka van den Bisschop et Floyd des Prés, la Nordiste et le Bourguignon se sont montrés impressionnants de maîtrise, alignant tous deux des sans-faute avec la manière. Pour leur toute première expérience dans cette épreuve à Rome, les Tricolores, âgés de respectivement vingt-cinq et vingt-trois ans, s’imposent encore un peu plus dans le collectif français. De quoi ravir le sélectionneur et chef d’équipe français, Édouard Coupérie. “Nina et Antoine ont signé deux doubles remarquables sans-faute. Il n’y en a d’ailleurs eu que quatre dans cette épreuve, c’est dire si leur performance est formidable. J’ai adoré la manière dont ils ont contribué à l’effort collectif en seconde manche, lors de laquelle il y a généralement eu beaucoup de fautes et de pression. […] Voir de jeunes Français performer est une très bonne nouvelle qui se fond dans l’esprit d’ouverture que nous essayons d’insuffler. Ils y contribuent énormément donc tout se met vraiment bien en place”, a notamment réagi l’ancien cavalier de Nectar des Roches.
Outre les Bleuets, les Américains McLain Ward et son élève Lillie Keenan ont eux aussi été impériaux au cœur de la Ville Éternelle, respectivement sur Imperial HBF et Kick On. Le multimédaillé et lauréat de l’épreuve majeure d’hier ne monte l’ancien partenaire de Tim Gredley que pour la deuxième fois dans un concours international. Même s’ils ont évolué dans des épreuves nationales à Wellington depuis le début d’année, c’est dire si leur entente s’est faite rapidement. Pour la jeune femme de vingt-huit ans, le bai qu’elle a reçu comme cadeau d’anniversaire a une fois de plus fait des étincelles, après avoir réussi des parcours absolument exceptionnels en finale de la Coupe du monde Longines, en avril à Bâle. Aujourd’hui, celui qu’elle surnomme “Ken” n’a pas été moins parfait que la poupée en plastique commercialisée par Mattel, alors même qu’il s’agissait de sa toute première Coupe des nations.

McLain Ward et Imperial HBF ont été... impériaux à Rome !
© CSIO Roma
Les Bleus

Menée par ses deux plus jeunes équipiers, l’équipe de France se place deuxième.
© Pema By Media
Outre les exceptionnelles performances de Nina Mallevaey et Antoine Ermann évoquées juste au-dessus, la France a compté sur Olivier Perreau et Kevin Staut. Avec sa médaillée de bronze olympique par équipes Dorai d’Aiguilly*GL Events, le Roannais a d’abord commis une légère faute sur la rivière. Pour sa deuxième tentative, c’est la palanque du vertical 6 qui lui a fait défaut. Quant à Kevin Staut, après une faute et quelques touchettes en première manche, Visconti du Telman a concédé douze points en laissant à terre les obstacles 5, 8 et 11b. Passant proche d’un barrage pour la victoire avec les États-Unis, l’équipe d’Édouard Coupérie a bouclé la journée avec une très bonne deuxième place. “Obtenir une telle performance ici à Rome est très significatif, parce qu'’l s’agit d’un concours de grande envergure”, note le chef des Bleus.
Les flops
La Suisse, la Grande-Bretagne, l’Argentine et les Émirats arabes unis ont connu une journée particulièrement difficile, aucune de ces compositions n’ayant terminé l’épreuve. Après un premier tour sans le moindre sans-faute, l’équipe de Peter van der Waaij a sombré avec vingt points de Bryan Balsiger sur PSG Starlight et les quarante-sept points de Géraldine Straumann avec Long John Silver 3, en raison notamment d’un refus dans le triple. Steve Guerdat n’a de ce fait pas pris le départ de la seconde manche, tout comme les Britanniques Ellen Whitaker et Scott Brash, leur équipe ayant déjà pris l’eau. Comptant respectivement un abandon et une élimination, les Argentins et les Émirien ne sont pas même allés au bout de la première manche.