La FFE s’implique dans les débats politiques concernant la sécurité sanitaire et le transport des équidés

Dans un contexte d’évolution législative ou réglementaire à l’échelle nationale comme européenne, la Fédération française d’équitation (FFE) dit “s’engager activement pour faire reconnaître et protéger les spécificités de la filière équine”. Forte d’un poids économique, social et environnemental majeur en Europe, avec 500.000 emplois, six millions de chevaux et un chiffre d’affaires estimé à 100 milliards d’euros, la filière équine présente “des caractéristiques uniques qui nécessitent une attention particulière dans les politiques publiques”, selon la FFE.



Qu’il s’agisse de contribuer à la refonte du système sanitaire animal français ou de défendre une réglementation adaptée pour le transport des équidés au niveau européen, la FFE “se mobilise pour que les exigences du secteur soient pleinement prises en compte. Deux volets mettent en lumière cet engagement constant, à travers la participation de la Fédération aux Assises du sanitaire animal d’une part, et son action à Bruxelles dans le cadre de la révision du règlement européen sur le transport des animaux vivants, d’autre part”, tient à faire savoir la Fédération française d’équitation (FFE), qui s’est exprimée à ce sujet dans un communiqué daté de vendredi dernier.

Dans un contexte de changement climatique, d’intensification des échanges mondiaux et de multiplication des épisodes de maladies contagieuses affectant les élevages, la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, a lancé les Assises du sanitaire animal le 30 janvier dernier. Aux côtés des filières d’élevage, de ses partenaires de la Filière cheval et des autres parties prenantes (laboratoires, Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine et autres), la FFE prend activement part à cette démarche stratégique... Cette réflexion vise à repenser en profondeur le système sanitaire français et son organisation, par l’établissement de contrats sanitaires pour chaque filière. Ces Assises ont pour objectif d’anticiper, de prévenir et de combattre plus efficacement les risques épizootiques pesant sur les cheptels, à travers la mise en place d’une gouvernance renforcée, une répartition clarifiée des responsabilités entre l’État et les filières et une réponse plus adaptée aux enjeux de santé publique qu’elle soit animale et humaine.



Un enjeu crucial pour la filière équine

Longtemps relativement préservées des grandes épizooties, les activités équestres doivent aujourd’hui faire face à de nouveaux défis sanitaires, liés à l’intensification des transports, à la multiplication des rassemblements, à l’essor des échanges internationaux, mais aussi à des changements climatiques qui bouleversent les habitudes et les conditions d’élevage. Les épisodes récents, notamment celui de rhinopneumonie ou herpèsvirose équin, “soulignent l’urgence d’adopter une approche collective, rigoureuse et proactive pour protéger la santé des équidés”, argue la FFE.

À la demande de la Filière cheval, association regroupant les organisations nationales des courses, des chevaux de sport, de sport-loisirs et les chevaux de territoires, dont la FFE est membre fondateur, le monde équin a participé au groupe de travail transversal préalable au lancement des Assises du sanitaire et aux travaux menés. Aux côtés des interprofessions agricoles, des représentants des vétérinaires, et des autres organisations (groupements de défense sanitaire, réseau d’épidémiosurveillance et autres), la FFE entend “joindre sa voix à celle des autres acteurs équins, afin de mettre en avant ses spécificités zootechniques et organisationnelles. L’implication active de la FFE sur ces sujets déterminants témoigne de sa volonté de construire un contrat sanitaire de filière ambitieux, adapté à ses enjeux, et garant d’une meilleure résilience face aux risques sanitaires de demain”, assure la FFE.

Les travaux menés dans le cadre de ces Assises déboucheront, d’ici fin 2025, sur la signature de contrats sanitaires de filière qui définiront les modalités concrètes de prévention, de surveillance, de biosécurité et de vaccination, ainsi que les rôles et engagements de chaque acteur. Ils constitueront un levier important pour structurer et sécuriser la filière équine face aux menaces sanitaires croissantes. “Convaincue de la nécessaire structuration d’un cadre sanitaire robuste, permettant de renforcer la santé des équidés, mais aussi la résilience des structures équestres au bénéfice de tous les pratiquants, la FFE se réjouit de sa participation à cette réflexion nationale qui représente une opportunité majeure pour les activités équestres.”



Pour une révision des règles de transport adaptées aux spécificités des équidés

Le transport des animaux vertébrés vivants réalisé dans un cadre économique est soumis à une réglementation stricte en matière de protection animale, issue d’un règlement européen en vigueur depuis 2007. Celui-ci se traduit à titre d’exemple par des temps de transport maximaux, l’obtention d’un certificat de compétence des conducteurs et convoyeurs, ou encore l’agrément de véhicules destinés aux transports de longue durée. Contrairement aux animaux destinés à l’abattoir, les chevaux sont transportés tout au long de leur vie, à des fins d’élevage comme de reproduction, de compétition, de médiation, de loisirs, ainsi que pour des échanges commerciaux, tant en France qu’à l’international. En principe, ils sont donc habitués à cette étape, et strictement surveillés afin d’assurer leur bien-être et leur santé, avant leur départ, pendant le voyage, à leur arrivée, mais aussi à leur retour sur leur lieu habituel de vie. La question du transport est donc centrale pour l’ensemble des acteurs de la filière équine, qui espèrent ne pas se voir imposer de quotas horaires journaliers, ou en tout cas des quotas trop restreints.

Consciente de ces enjeux, la FFE est fortement mobilisée sur la révision du règlement européen relatif au transport des animaux vivants. Proposée par la Commission européenne fin 2023, cette révision poursuit l’objectif d’aligner la réglementation avec les dernières connaissances scientifiques, mais aussi d’assurer une application uniforme des règles dans l’ensemble des États membres. Aux côtés de ses partenaires nationaux de la Filière cheval mais aussi européens, notamment avec les organisations européennes équestres et hippiques, la FFE “s’engage à ce que les spécificités propres à la filière équine en matière de transport — qu’il s’agisse des équidés d’élevage, de sport-loisir ou de courses hippiques — soient pleinement prises en compte. Dans cette optique, elle a participé activement à la rédaction des propositions d’amendements afin de tenir compte des aspects pragmatiques du transport des équidés et rendre réalistes les dispositions y afférent”, argue la FFE.

Avec d’autres représentants de la Filière cheval, Frédéric Bouix, président de la FFE, s’est rendu à Strasbourg le 11 février à l’occasion de la plénière du Parlement européen afin d’y rencontrer et d’échanger avec des députés européens et leurs collaborateurs à ce sujet, “de porter la voix du secteur et de défendre ses particularités”. À Bruxelles le 26 mars, les acteurs de la Filière cheval, avec Catherine Bonnichon - de Rancourt, directrice des affaires européennes et institutionnelles de la FFE, ont rencontré des interlocuteurs de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne, du Parlement européen et de la Commission européenne. “Ces rencontres avec les représentants institutionnels permettent de mettre en lumière les difficultés concrètes induites par la rédaction actuelle de la proposition de règlement”, résume la FFE. “La FFE continuera de suivre avec attention les discussions au Parlement européen mais aussi au Conseil sur ce texte qui risque de rythmer les travaux de ces deux institutions pendant plusieurs mois. Elle entend ainsi éviter des incidences d’ordre économique pour l’ensemble des professionnels de cette filière.”