Le campus international du cheval de Goustranville inauguré en grande pompe en Normandie
Hier, le site de Goustranville du campus international du cheval, porté par le syndicat mixte Normandie Équine Vallée, a été inauguré en grande pompe dans le Calvados. Accueillant notamment la spécialité équine de l’École nationale vétérinaire d’Alfort et, avec elle, un hôpital vétérinaire flambant neuf, les lieux regroupent aussi le site normand de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), le laboratoire des courses hippiques (LCH), dédié à la lutte contre le dopage par la Fédération nationale des courses hippiques (FNCH), ainsi que des entreprises, start-up et acteurs économiques de la filière cheval.
Neuf ans après le lancement du projet Normandie Équine Vallée, né en 2016, et trois ans après le début des travaux qui y ont été effectués, le site de Goustranville du campus international du cheval – qui est également actif à Saint-Contest, juste au Nord de Caen, où se trouve le laboratoire LABEO – a été inauguré officiellement hier. Pour l’occasion, des visites guidées des lieux, des conférences thématiques, des démonstrations de la Garde républicaine ainsi qu’une cérémonie officielles animée par Nelson Monfort y ont été organisées. Sis dans le Calvados, au centre d’un triangle formé par Troarn, Dozulé et la cité balnéaire de Cabourg, ce site dédié à la santé équine, la recherche, la formation à l’innovation devient un pôle stratégique au service de la filière cheval. En 1986, déjà, c’est là qu’avait été fondé l’Institut de pathologie du cheval. Le très réputé Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (CIRALE) de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA) a rejoint les lieux en 1999, puis “le site avait connu une première extension en 2005, puis une autre en 2018”, a rappelé Hervé Morin, président de la région Normandie et passionné de cheval évidemment présent pour cette inauguration. Le nouveau projet est né de la nécessité pour l’École d’Alfort de relocaliser son Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV) équin afin de répondre aux normes d’accréditation des formations selon les standards européens et américains. La Normandie, portée par une ambition forte pour la filière équine, s’est rapidement positionnée pour accueillir cette infrastructure, et le transfert du CHUV a été entériné par le conseil d’administration de l’EnvA en novembre 2018.
C’est donc un véritable hôpital vétérinaire de pointe qu’accueille désormais Goustranville, permettant ainsi l’ouverture d’une unité de soins intensifs pour chevaux. “Celle-ci permet de délester les vétérinaires dotés de moins de moyens techniques de la gestion d’animaux difficiles à soigner”, a expliqué le Professeur Christophe Degueurce, directeur de l’EnvA. Outre cet équipement, les 17 000 m² de bâtiments abritent un centre d’imagerie, des laboratoires d’excellence, un centre de rééducation unique au monde – comprenant une impressionnante piscine pour chevaux – et un amphithéâtre connecté permettant de réaliser des démonstrations en direct sur un cheval, sans oublier des logements pour les étudiants. Le campus devient donc un centre de formation et de soins incontournables, offrant la possibilité de poser des diagnostics en laboratoire, réaliser des chirurgies et des actes de médecine spécialisée. Des activités de recherche et de formation continue font partie de l’offre proposée à Goustranville, qui est aussi l’hôte d’un espace vie et entreprenariat, avec une pépinière d’entreprises et un lieu dédié au coworking.
Diverses entités sont hébergées sur le site de Goustranville, à commencer par le laboratoire de santé animale, site normand de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), le laboratoire des courses hippiques (LCH), dédié à la lutte contre le dopage par la Fédération nationale des courses hippiques (FNCH), mais aussi des entreprises, start-up et acteurs économiques de la filière cheval comme le Comité régional d’équitation de Normandie, le Conseil des chevaux de Normandie et le Pôle Hippolia. Sans oublier évidemment le pôle équin normand de l’EnvA, avec ses chercheurs et enseignants ainsi que ses étudiants vétérinaires. “Un audit européen vient de montrer que la formation dispensée en ce pôle avait atteint un niveau jamais égalé”, a salué Hervé Morin. Quant au Professeur Fabrice Audigier, directeur du CIRALE, il a rappelé que “le CHUV étant un établissement public, il est ouvert aux consultations pour tout un chacun.”

Une démonstration de l’utilisation de la piscine panoramique du centre de rééducation a été proposée
© Timothée Pequegnot
“Un site unique”, Christophe Degueurce
“Tous les vétérinaires qui sont venus ici, y compris ceux qui ont énormément voyagé, disent qu’il s’agit d’un site unique en raison du rassemblement des activités de soin, d’expertise, de formation et de recherche, portée par l’EnvA, mais aussi l’ANSES, LABEO, et bientôt l’université de Caen”, a ajouté le Professeur Christophe Degueurce, directeur de l’EnvA. “Nous disposons d’une force de frappe importante, avec toutes les infrastructures possibles. Le CHUV est résolument moderne, notamment en ce qu’il propose des salles suffisamment vastes pour accueillir de nombreux étudiants. Aussi, en médecine vétérinaire équine, on essaye de plus en plus de proposer des chirurgies ambulatoires et de limiter celles qui sont très invalidantes, si bien que nous disposons ici d’une salle dédiées aux chirurgies debout. Le site propose également six boxes de cancérologie, qui répondent à un besoin très fort. Nous avons aussi accordé beaucoup d’importance à la biosécurité. Pour nous, l’enjeu est désormais de trouver notre place, car nous ne voulons surtout pas concurrencer les vétérinaires privés déjà présents, mais au contraire, les aider du mieux possible.” Comme l’a rappelé un peu plus tard la championne olympique Pénélope Leprevost, “souvent, on fait appel au CIRALE lorsque nos vétérinaires habituels bloquent dans leur pose de diagnostic ou manque d’équipements.”

Le coût total du projet s’élève à 46,68 millions d’euros
© Timothée Pequegnot
Au total, le projet inauguré hier, porté par Normandie Équine Vallée, syndicat mixte réunissant la région Normandie et le département du Calvados, a coûté 46,68 millions d’euros. Il a été financé par la région à hauteur de 40,32 millions, par le département pour 1,65 million, par le Fonds Éperon à hauteur de 2,7 millions, par le Fonds européen de développement régional (FEDER) pour 1,67 million, et enfin par l’Agence de la transition écologique (ADEME) à hauteur de 340.000 euros. “C’est un projet extrêmement ambitieux, au travers duquel la Normandie affirme sa place de leader mondial en santé équine”, a assuré Hervé Morin. “Ce campus est bien plus qu’un équipement: c’est un symbole. Celui d’une région qui innove, qui ose, qui agit. D’un attachement profond à une filière d’exception, au cœur de notre identité. Ici, tout est pensé pour repousser les frontières du savoir et de la performance. Ce lieu d’exception mérite tous les superlatifs, à la hauteur de la fierté que nous partageons aujourd’hui. Progressivement, nous avons la volonté d’y accueillir aussi les formations vétérinaires équines d’autres écoles que celle d’Alfort, et de continuer à tisser des liens avec l’étranger.” En effet, l’un des objectifs de Normandie Équine Vallée est d’accueillir des délégations étrangères sur son site afin d’en valoriser les infrastructures, les compétences et les savoir-faire.
Quant à Jean-Léonce Dupont, président du département du Calvados, il considère que “ce campus international et notre marque Normandie Équine Vallée portent, en Europe et dans le monde, la voix de notre ambition commune. Ici, à Goustranville, ou là-bas, à Saint-Contest (où se trouve notamment une pépinière d’entreprises qui, selon les hommes politiques présents, connaît une grande réussite, ndlr), avec notre plateforme de recherche équine, sans oublier LABEO, tous nos savoir-faire et nos forces sont rassemblés pour démontrer à toute la filière, chercheurs, enseignants, étudiants et professionnels de la santé équine, notre détermination à faire de Normandie Equine Vallée un pôle de référence.”
“Nous avons bâti une gouvernance complète portant sur l’ensemble de la filière, qui permet de porter des initiatives nouvelles telles que celle-ci”, n’a pas manqué de conclure Hervé Morin. “Cela a donné naissance à un écosystème régional exceptionnel en termes d’infrastructures, mais aussi de formation, avec trente centres de formation autour du cheval présents en Normandie. Au total, la filière représente environ dix-sept milles emplois, et l’écosystème que nous bâtissons ne profite pas seulement au monde du cheval. Dans le cadre du projet Normandie Équine Vallée, six cents à huit cents étudiants vétérinaires sont accueillis chaque année dans les environs de Goustranville, ce qui a une influence très positive sur la vie locale. Les initiatives engagées par ses acteurs sont importantes pour le secteur des travaux publics, mais aussi pour l’hôtellerie-restauration, par exemple. À travers le Normandy Summer Tour (un circuit de compétitions internationales de saut d’obstacles regroupant dix CSI, dont quatre organisés par les équipes de GRANDPRIX Events, ndlr), né d’une initiative de Christian Paillot, des centaines de personnes utilisent nos infrastructures touristiques.”