“J'ai encore beaucoup d'années pour apprendre”, Pénélope Leprevost

Icône du saut d’obstacles français, Pénélope Leprevost a réussi un retour en équipe de France on ne peut plus remarqué en 2019. Fidèle à sa veste bleue malgré l’effritement du circuit des Coupes des nations, qu’elle déplore, la Normande de trente-neuf ans a accompagné l’ascension remarquable de Vancouver de Lanlore (SF, Toulon x Le Tôt de Semilly), chef de file d’une écurie renouvelée et ô combien prometteuse. Ces derniers mois, tout semble sourire à la cavalière, résolument déterminée à représenter l’Hexagone aux Jeux olympiques de Tokyo, en août 2020. Sans pour autant brûler les étapes avec ses protégés, elle compte aussi relever un nouveau challenge en intégrant une écurie de la Global Champions League. In- dépendante et réservée de nature, la championne olympique par équipes de Rio de Janeiro semble aujourd’hui plus épanouie que jamais, partageant son temps entre son havre de paix de Lécaude, dans le Calvados, et les plus beaux terrains du monde. Ne se confiant d’ordinaire qu’au cercle restreint de personnes qui lui sont chères, la grande championne et éternelle insatisfaite qu’est Pénélope Leprevost a accepté de partager un peu de son bonheur à l’occasion de Longines Equita Lyon, début novembre à Eurexpo. Morceaux choisis de cet entretien paru dans le n°112 du magazine GRANDPRIX, disponible en kiosques ou au Salon du cheval de Paris. 
 



[...]

Cette saison, vous êtes redevenue un pilier de l’équipe de France grâce à Vancouver de Lanlore, un étalon que vous avez récupéré il y a bientôt deux ans. Cet été à Rotterdam, vous avez livré de très belles prestations et participé à la qualification de la France pour les Jeux olympiques de Tokyo. Comment avez-vous vécu tout cela ? 

Lorsque tout se passe bien, il faut réussir à en prendre conscience parce que ce n’est pas toujours le cas, et cette année a effectivement été exceptionnelle. Vancouver a répondu présent à chaque fois, réussissant beaucoup de sans-faute en Coupes des nations (dont deux doubles sans-faute aux CSIO 5* de Saint-Gall et Aix-la-Chapelle, ndlr) et de bons championnats d’Europe (terminant quinzième en individuel, ndlr). À Rotterdam, il a été super dès la Chasse (que le couple a conclu à la neuvième place, ndlr), alors que l’an dernier nous n’étions pas encore compétitifs contre le chronomètre. Ensuite, il n’a commis que de toutes petites fautes, qui ont parfois pu être décevantes compte tenu de la qualité des parcours, puis il a magnifiquement bien sau- té la première manche de la finale indi- viduelle, son dernier parcours, où nous n’avons commis qu’une faute bête sur l’ultime obstacle. Nous sommes passés à pas grand-chose de réaliser une grande performance alors que ce n’étaient que ses premiers championnats. De ce fait, nous ne savions pas s’il tiendrait la distance toute la semaine, ce qui a heureusement été le cas. 
Il a ensuite profité de vacances, avant de revenir en pleine forme à Barcelone (début octobre pour la finale des Coupes des nations Longines, ndlr). Là, il aurait dû être crédité d’un double sans-faute parce que la faute de la seconde manche est complètement pour moi. Il s’est promené et a fait preuve d’une grande sérénité. Les plus gros concours commencent vraiment à être de son niveau, ce qui me rend évidemment heureuse ! 

Même si la route est encore longue, comment abordez-vous les Jeux olympiques de Tokyo ? Ne misez-vous que sur Vancouver ou préparerez- vous également Excalibur dela Tour Vidal ? 
Je vais les préparer tous les deux, tout en sachant qu’Excalibur a clairement moins d’expérience. Comme j’avais les championnats d’Europe et beaucoup de concours importants avec Vancouver cet été, j’avais mis Excalibur en vacances en août. Je l’ai remis en route lors de deux petits concours à Saint-Lô, où il a très bien sauté le Grand Prix du Grand National, et encore mieux celui du CSI 3* la semaine suivante. Je me suis complètement loupée sur le dernier, il aurait dû gagner ! Il avait déjà réussi de belles choses auparavant, et j’en prends le plus grand soin. L’objectif est de lui faire prendre encore un peu de maturité cet hiver, avant une nouvelle pause afin que Vancouver et lui soient prêts pour les Jeux olympiques. Dans l’idée, Vancouver ne sautera que deux concours indoor après Lyon : Paris et Genève (le bai brun a finalement pris part à l’étape de la Coupe du monde de Vérone, où il a écopé de quatre points, ndlr). Ensuite, il reprendra la compétition en extérieur lors du Sunshine Tour (à Vejer de la Frontera, en Espagne, ndlr). L’idéal serait que tous deux soient prêts pour les premières Coupes des nations.


Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le GRANDPRIX n°112, disponible en kiosques ou au Salon du cheval de Paris.