Avec quels chevaux et objectifs êtes-vous venu à Fontainebleau?  

J’ai fait le déplacement avec mon fils, Evann Dilasser. Nous avons avec nous une jument de huit ans, Hoxane Has, Chamann Has, Feeling Chance, qui va courir le Grand Prix dimanche (conclu avec cinq points, ndlr), et un nouveau cheval nommé Skip Intro (qui a évolué jusqu’à 1,45m avec le Belge Gilles Thomas, ndlr), que j’aguerris gentiment dans des épreuves à 1,35m et 1,40m. Je l’aime beaucoup. Enfin, j’ai Hoxane Has avec moi, une jument de huit ans qui va courir le Grand Prix CSI 1* dimanche (conclu avec quatre points, ndlr).  

Quelques jours après le CSIO 5* de Rotterdam, où vous avez conclu la première manche de l’étape de la Ligue des nations avec douze points sur Make My Day*du Gèvres, la sélection française pour les championnats d’Europe de La Corogne a été officialisée. Quel est votre ressenti sur le fait que vous ne serez pas du voyage ? 

Vivre des déceptions est le lot de chaque cavalier. Make a vraiment réalisé une saison exceptionnelle. Elle est encore jeune et inexpérimentée, et à Rotterdam, elle a été un petit peu déstabilisée après la rivière. En concertation avec ses propriétaires, Monsieur et Madame Bastin, avec lesquels je travaille depuis plus de dix ans maintenant, et le staff fédéral, nous avons décidé qu’il n’y aurait pas de championnat pour elle cette année, car nous jugeons que c’est encore un petit peu prématuré. En tout cas, elle a montré qu’elle avait tout à fait le niveau pour ce type d’épreuves. Désormais, il faut préparer l’avenir. À ce jour, Make My Day*du Gèvres n’est pas sur le marché et ses propriétaires m’accordent une confiance totale quant à sa gestion. Nous allons donc continuer à progresser tranquillement.  

Comment va-t-elle? 

Make va très bien. Elle est en Normandie, où elle mange de la bonne herbe grasse et se montre vraiment en pleine forme. Cette jument est très précieuse à mes yeux, elle dispose d’énormément de qualités, et je mesure la chance que j’ai de de l’avoir. Comme toute pépite, nous en prenons grand soin, et en homme de cheval que je suis, nous avons décidé de ne pas lui infliger une grosse échéance trop tôt dans sa carrière.  

“Nous allons nous orienter vers un autre objectif”

Comment s’annonce la suite de sa saison?  

Nous allons voir. Je vais aller au CSI 4* de Chantilly Classic avec Arioto*du Gèvres, Giulio du Ter et sans doute Feeling Chance. Il y aura ensuite le CSI 5* Dinard. Je vais écouter ma jument et mes chevaux comme j’ai toujours essayé de le faire. L’objectif principal de la saison étant passé, nous allons relâcher un petit peu la pression. Bien sûr, cette année, il y avait les championnats d’Europe en ligne de mire, mais je me suis toujours dit que je n’étais pas prêt à tout pour y aller: la condition essentielle était l’état de Make. À présent, nous allons nous orienter vers un autre objectif. Pour l’instant, pour Make, c’est du repos.  

Quel regard vous portez sur la sélection pour La Corogne avec deux cavaliers d’expérience et trois jeunes? 

Je trouve ça génial, et c’est tout à fait adapté à ce cycle. Nous sommes en début d’olympiade, il faut ouvrir les portes! Des jeunes cavaliers arrivent, avec de très bons chevaux et d’excellents systèmes. Si nous ne les regardons pas maintenant, nous ne les regarderons jamais. Et puis, Nina (Mallevaey, ndlr) est absolument incontournable en ce moment. Je pense que pour une cavalière de son âge, nous n’avons jamais vu autant de fiabilité et de performance à ce niveau-là. La sélection est tout à fait compréhensible et adaptée.