''Genève est un énorme défi'', Philipp Weishaupt

Pour le dernier Grand Prix de l’année, le Grand Slam revient au mythique Palexpo de Genève ce week-end. Vainqueur du Grand Prix 5* de Calgary en septembre, Philipp Weishaupt veut prétendre au doublé. Interview.



- En 2016, vous avez gagné le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle. Puis, en septembre dernier, lors du CSIO de Calgary, vous avez à nouveau remporté le Grand Prix. Trente-deux ans et déjà deux victoires à votre actif : voilà un bilan plutôt impressionnant...
Philipp Weishaupt : Probablement. Quoi qu’il en soit, tout cavalier qui se lance avec de l’ambition dans le saut d’obstacles rêve de deux choses : de remporter des championnats et les légendaires Grands Prix d’Aix-la-Chapelle et de Calgary et bien sûr je suis particulièrement fier d’avoir atteint ces deux derniers objectifs à mon âge.

- Quelle valeur attribuez-vous au Grand Slam dans le cadre des sports équestres ?
P.W. : Les quatre Majeurs constituant le Grand Slam sont réellement les quatre meilleurs concours du circuit international de saut d’obstacles. Chacun de ces concours bénéficie de la meilleure réputation, chacun a son propre charme et ses propres spécificités sportives. Celui qui souhaite décrocher le Grand Chelem doit savoir s’adapter à ces conditions différentes. C’est ce qui en fait toute sa valeur dans le paysage des sports équestres et pour nous, cavaliers, le Grand Slam est vraiment un défi particulier. 

- Vous irez à Genève en tant que prétendant au Grand Slam. En quoi les Grands Prix indoor sont-ils différents d’Aix-la-Chapelle ou de Calgary ? 
P.W. : Aix-la-Chapelle et Spruce Meadows ont probablement les deux plus grandes pistes en herbe au monde. Et déjà, cela crée des conditions toutes autres que les sols en sable de Genève et de Bois-le-Duc. Sur ce dernier concours, par exemple, la piste est bien plus petite que les autres et devient ainsi plus exigeante pour les chevaux et les cavaliers. En revanche, Genève donne moins aux cavaliers l’impression d’être en indoor en raison de la taille généreuse de sa piste qui, malgré le fait d’être sous un toit, offre des sensations plus proches d’Aix-la-Chapelle ou de Calgary car nous avons de l’espace pour galoper. Et cela convient fort bien à ma façon de monter et à mes chevaux. 

- Quelle sera pour vous la principale difficulté pour vous imposer à Genève, face à la meilleure concurrence possible, et décrocher une deuxième victoire de Majeur consécutive ? 
P.W. : C’est un énorme défi, mais, à cause de cette difficulté, ou grâce à elle, cela rend le challenge encore plus motivant. La qualification pour le Grand Prix est déjà le premier grand défi à surmonter, car il faut se mesurer aux meilleurs cavaliers du monde et, en fin de compte, seuls les quarante meilleurs des jours précédents pourront figurer sur la liste de départ du Grand Prix le dimanche. Une fois que cet obstacle est franchi, il faut s’assurer que son cheval ait assez d’énergie pour le point culminant de ce concours et qu’il soit en pleine forme avant d’entrer en piste pour le Grand Prix. Et là, on peut s’attaquer de front à l’épreuve proprement dite tout en comptant sur une part de chance pour aller au bout de ce Grand Prix avec un succès à la clé.