Théo Gardies et Noely Thibaudat s’adjugent le titre champions de France de voltige en Pas-de-Deux
Après avoir remporté le titre de champion du monde en 2024 pour l’un et terminé troisième de ma Coupe des nations en 2019 pour l’autre, Théo Gardies et Noely Thibaudat ont fait un retour remarqué lors des championnats de France de cette catégorie qui se sont tenus au Mans. Si après une première apparition prometteuse, ils envisagaient la suite avec envie, Théo Gardies raconte leur évolution et leurs projets. Entretien.
Après votre blessure au genou survenue à Bâle en 2024, où en êtes-vous aujourd’hui?
À la suite de cette blessure, j’ai subi une opération qui a précédé une sérieuse rééducation. Aujourd’hui, je peux dire que mon genou va mieux et je suis apte à reprendre la voltige en compétition, même si j’ai dû réfléchir à ce qui était physiquement envisageable. Finalement, j’ai décidé de concourir à nouveau en Pas-de-Deux avec Noely Thibaudat. On voltige sur mon cheval de cœur, Sir Sensation (Westf, Sir Fidergold x Florestan), qui m’a accompagné lors de ma quête au titre mondial, et qui est désormais longé par Sirine Abousaid. Cette dernière me connaît bien et elle longeait déjà mon deuxième cheval, Guardian de Saint Val (SF, Don Juan de Hus x Florencio 2). On a lancé le projet fin avril, ce qui est déjà tard dans la saison. J’ai mis du temps à décider dans quelle catégorie je voulais reconcourir mais nous revoilà sur les pistes de compétition.
Après votre blessure, vous avez donc dû faire des choix. Pourquoi avoir choisi le Pas-de-Deux?
Il est vrai que cette catégorie sollicite particulièrement le genou, et c’est pourquoi ma réflexion fût longue. Je reconnaît qu’il s’agit ici d’un vrai “virage”. Pour autant, c’est justement cela qui m’a motivé car je cherchais quelque chose de nouveau afin de sortir de ma zone de confort. Lorsque l’on concourt en équipe, on est sollicité durant un tiers du temps alors qu’en Pas-de-Deux, nous sommes contraints de fournir des efforts pendant deux minutes et ce, sans pause. Ceci constitue un programme plus intense que l’individuel puisque ce dernier ne dure qu’une minute. Il est vrai que je n’avais aucune expérience dans ce format, et Noely non plus, ou presque ? La dernière fois qu’elle a participé à une compétition de cette catégorie, c’était il y a dix ans. De plus, cette discipline est encore relativement peu développée en France. Très peu de couples français y ont concouru au nveau international. Pour nous, il s’agit d’un nouveau terrain de jeu, mais aussi notre entraîneuse Manon Moutinho et notre chorégraphe Romain Bernard
Comment est née votre collaboration?
On se connaît bien, on a été coéquipiers. Noely a un passé de gymnaste et est super à l’aise sur les portés ainsi que très fluide dans les acrobaties. Assez naturellement, on s’est dit que cela pouvait marcher et nous avons d’ailleurs rapidement mis des codes et des repères ne place.
Quel bilan tirez-vous de cette saison?
Pour l’instant, je n’ai participé qu’à deux concours. Le concours d’Ozoir était plutôt un test afin de voir comment nous fonctionnons, comment Sir se comporte sur ce format et de permettre à Sirine de prendre ses marques. Au Mans, nous manquions encore de répétitions et n’avions donc pas beaucoup d’enchaînements aboutis. Pour autant, nous sommes satisfaits. Nous faisons notre chemin sans pression. Pour l’instant, nous avons davantage présenté une exploration qu’un programme définitif. Nous sommes encore dans la phase de recherche de notre programme.
Comment envisagez-vous vos prochains objectifs?
À l’heure actuelle, les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle en 2026 représentent un objectif clair. D’ici là, nous allons repartir d’une feuille quasiment blanche. Nous allons sans doute conserver un ou deux éléments techniques, mais allons composer avec quelque chose de nouveau. En ce moment, nous cherchons l’inspiration dans des univers très variés. L’idée est de construire un programme qui reflète ce que l’on aime appeler le “style français”: élégant, inventif, singulier et typique de notre voltige nationale.
Actuellement, quelles sont les nations à battre en Pas-de-Deux?
Comme souvent: l’Allemagne, avec Diana Harwardt et Peter Künne (champions du monde 2024, ndlr), et les Italiens, Rebecca Greggio et Davide Zanella (vainqueurs de la finale Coupe du monde 2024, ndlr) sont vraiment des leaders. Ces duos sont très rodés et son actuellement au sommet de leur art. Néanmoins, nous faisons le choix de ne pas regarder ce qu’il se fait ailleurs parce que notre priorité est ce que l’on peut inventer nous-même.
Quels sont les atouts de votre duo?
La confiance! Nous nous connaissons très bien. Nous communiquons facilement et de cette manière, nous avançons main dans la main. Nous connaissons les forces te les limites de l’autre, ce qui nous emmène dans une relation de co-construction. Enfin, Sir Sensation est un cheval d’exception. Le format du Pas-de-Deux lui convient parfaitement et avec Sirine, il est en train de créer une vraie complicité. Après un long passé aux côtés de Sébastien Langlois, cette relation est fondamentale.