La finale par équipe, qui avait été promise nettement plus difficile que l’épreuve d’ouverture d’hier, l’a certes été, mais pas au point de rejoindre les éditions les plus ardues des championnats d’Europe réservés aux Poneys. Dès lors, que dire des cavaliers de l’Ile Verte et des sujets de Charles III, qui ont aligné les clear rounds les uns après les autres? Si les deux meilleures nations de la journée ont délivré des performances pleines de maîtrise, cette épreuve était de toute évidence bien plus facile pour eux, qui sont habitués à se frotter à des parcours plus exigeants en termes de hauteur et de difficultés. “Il est vrai que le parcours de cette finale collective était assez technique, mais il faut avouer que chez nous, nous avons l’habitude de participer à des épreuves plus exigeantes, cotées à 1,35m.” a expliqué l’une des nouvelles championnes d’Europe. Ce constat est aussi valable en Irlande. De fait, en cette matinée Sarthoise pluvieuse, il y avait eux... et les autres.

Les Britanniques et les Irlandais départagés dans un barrage à rebondissements

Ainsi, les deux équipes qui règnent - entre autres - sur l’Europe depuis 2022 – l’Irlande ayant, après avoir remporté les titres à de nombreuses reprises, été titrée en 2022 et 2023 avant de s’incliner face aux Britanniques et aux Allemands l’an dernier – ont été les seules à garder un score vierge tout au long du championnat et c’est ainsi qu’ils ont dû en découdre au barrage. Alors que les Irlandais partaient favoris dans cet exercice qu’ils maîtrisent à la perfection et que la première rotation leur donnait l’avantage, on a un temps cru que la Grande-Bretagne allait finalement prendre le dessus. Peu de temps après, le match semblait plié pour l’Irlande mais au bout du compte, ce sont les Britanniques qui ont eu le dernier mot. Il a même fallu attendre la dernière rotation pour savoir à qui reviendrait la convoitée médaille d’or. Sophie Rogers, dernière à s’élancer au barrage avec Neil 55 (Aes, par Tangelo van de Zuuthoeve, Bwp et Paulien, jument KWPN de 160 par Koriander, Holst), avait reçu comme instruction de la chef d’équipe Clare Whitaker d’assurer le sans-faute sans perdre de temps, mais sans jouer le chronomètre à tout prix, ordre qu’elle a exécuté de la meilleure des manières. 

Le Belgique, quatrième ex-æquo avec la France à l’issue de l’épreuve d’hier, a tiré parti de l’effondrement pas très étonnant des Pays-Bas, qui ont terminé sixièmes avec trente-deux points au compteur général. Les cavaliers à la veste bleue ne l’ont cette fois pas imitée: du moins dans la première manche en tout cas. Seuls Elise Sikirdji et Good Boy du Prébas (Oc par Very Star Kerveyer, Pfs et Primavera LS, Mex par Portofino, Westf) sont parvenus à dérouler un très beau sans-faute.

Une équipe belge surprenante

Sur la piste rouge du Pôle Européen du Cheval, le Plat-Pays a créé la surprise en alignant trois sans-faute en première manche. De quoi les placer, avec quatre points à l’issue des deux premiers tours (la première épreuve d’hier plus la première manche de la finale), juste derrière la Grande-Bretagne et l’Irlande. 

Ainsi, après la première manche, il était à peu près acquis que l’équipe de France avait perdu toute chance de médaille, alors que le bronze n’était pas exclu à l’abord de la finale. Et en effet, malgré la vraie performance à saluer en seconde manche de trois sans-faute alignés par Victoire Duhamel et Habanera du Loir (New-Forest de croisement de 8 ans par Mozart de Beny, Sf et Salie, Pfs par Jocker des Nouettes, Pfs), Lou-Anne Pustelnik et Kasper’s Ronaldo (Nrps, Kanshebber, Nrps x Kantje’s Ronaldo, Nf) et Elise Sikirdji et Good Boy du Prébas, l’équipe de France n’a pu rattraper son retard sur les Belges qui ont de nouveau sorti trois parcours sans pénalité.

Quant à la quatrième cavalière tricolore, Brune Faivre, elle était bien partie avec Énigme des Prés (Sf, Diarado, Holst x Ryon d’Anzex, Aa) pour réaliser un quatrième sans-faute, ce qui n’aurait tout de même rien changé au score de l’équipe, mais une chute survenue à la suite d’un refus sur l’avant-dernier obstacle, un double oxer-vertical en une foulée, a mis fin prématurément à son parcours et à toute chance de qualification pour la finale individuelle.

“Nous avons manqué d’un peu de réussite”, conclut le sélectionneur national Olivier Bost. “Les Britanniques et les Irlandais sont très au point et juchés sur d’incroyables petits chevaux, mais j’étais venu ici avec la médaille de bronze en tête. (L’équipe de France a accusé douze points de retard sur la troisième place, ndlr).”

Sept cavaliers triple sans-faute avant la finale individuelle et quatre, avec une unique faute aux obstacles

Avant la finale individuelle en deux manches qui se tiendra dimanche après-midi, on ne compte pas moins de sept cavaliers triple sans-faute… dont trois Irlandais et trois Britanniques! Ce qui en dit long sur l’était de forme de nos voisins.

Parmi les quatre jeunes pilotes qui ne sont pénalisés que d’une seule faute à l’issue des trois premiers parcours, se trouvent les deux Françaises Lou-Anne Pustelnik et Elise Sikirdji.

Les résultats collectifs
Les résultats individuels provisoires
Le plan du parcours
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