Le tribunal de la FEI condamne Cesar Parra à quinze ans de suspension
Cesar Parra a été suspendu pour une période record de quinze ans par la tribunal de la Fédération équestre internationale, qui l’a annoncé ce soir dans un communiqué. C’est l’une des plus lourdes peines jamais prononcées par cette juridiction de première instance. Le cavalier étatsunien de dressage avait été suspendu provisoirement en février 2024 après la publication de photos et vidéos particulièrement compromettantes quant à la manière dont il entraînait ses chevaux.
Dans une décision qui constitue l’une des sanctions les plus sévères jamais prononcées par le tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI), une suspension de quinze ans a été infligée aujourd’hui à Cesar Parra pour avoir enfreint les principes du bien-être des chevaux. Le cavalier étatsunien de dressage a également été condamné à une amende de 15.000 francs suisses, soit à peu près autant en euros, et à payer 10.000 francs suisses de frais de justice. Figure du dressage international, Parra concourait au plus haut niveau depuis 1998. Il a représenté son pays natal, la Colombie, aux Jeux panaméricains de 1999, aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, aux Jeux équestres mondiaux de 2002 et 2006, ainsi qu’à la finale de la Coupe du monde en 2005. Après avoir changé de nationalité en 2008, Parra a concouru pour les États-Unis aux Jeux panaméricains de 2011 et à la finale de la Coupe du monde en 2014.
Cesar Parra était suspendu à titre provisoire depuis le 2 février 2024, date à laquelle il avait été informé qu’il faisait l’objet d’une enquête de la FEI à la suite de signalements de maltraitance de chevaux transmis à l’US Equestrian, la Fédération équestre étatsunienne. Celle-ci avait reçu de multiples allégations accompagnées de nombreuses vidéos et photos montrant Cesar Parra se livrant à des comportements abusifs et à des méthodes d’entraînement impliquant plusieurs chevaux. “La FEI, en coordination avec US Equestrian, a immédiatement ouvert une enquête sur les allégations selon lesquelles Parra aurait, de manière répétée et délibérée, soumis la majorité, voire la totalité, des chevaux qu’il possédait et entraînait à des abus graves et récurrents pendant plusieurs années. L’enquête a consisté en un examen approfondi de nombreuses vidéos et photographies, ainsi que de multiples témoignages”, décrit la FEI dans un communiqué publié ce soir.
Le 22 mai 2024, la FEI a engagé une procédure disciplinaire officielle à l’encontre de Parra, retenant trois chefs d’accusation: maltraitance de chevaux; conduite portant atteinte à la réputation de la FEI et/ou du sport équestre et de la FEI; violation du Code de conduite de la FEI sur le bien-être des chevaux. “Cette affaire est profondément troublante, non seulement en raison du caractère récurrent des abus, mais aussi du nombre de chevaux concernés”, a déclaré Mikael Rentsch, directeur juridique de la FEI. “Le fait que ce comportement ait été adopté par un athlète de haut niveau rend cette affaire d’autant plus préoccupante. Nos athlètes sont tenus de représenter et de respecter les normes les plus élevées en matière d’équitation. Le bien-être des chevaux est le fondement même du sport équestre, et non un simple complément. L’enquête a nécessité beaucoup de temps et de ressources en raison du volume et de la complexité des preuves, qui ont dû être minutieusement vérifiées. La suspension de quinze ans envoie un message clair: quelle que soit leur notoriété ou leur position, ceux qui enfreignent les principes du bien-être des chevaux s’exposent à de graves conséquences.”
Cesar Parra est interdit de participer à toute compétition ou événement, ou à toute activité connexe relevant de la compétence de la FEI ou de toute fédération nationale. Il lui est également interdit d’entraîner des athlètes et/ou des chevaux enregistrés auprès de la FEI. La suspension provisoire déjà purgée sera déduite de la sanction de quinze ans, qui prendra fin le 1er février 2039.
La décision motivée complète sera prochainement publiée ici. Les parties peuvent faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) dans les vingt et un jours suivant la réception de la décision complète.