Les cavaliers vont obtenir quelques victoires lors de la mise à jour du règlement international

Le règlement international de chaque discipline placée sous l’égide de la Fédération équestre internationale ne fait l’objet d’une révision complète que tous les quatre ans. Cette année, c’est au tour de celui de saut d’obstacles, les modifications devant entrer en vigueur le 1er janvier 2026. En tant que partie prenante officielle, le Club des cavaliers internationaux de jumping (IJRC) a soumis plusieurs propositions. La dernière version du projet de révision a été publiée, et les cavaliers sont bien partis pour obtenir quelques modifications importantes, concernant notamment les cas de saignements mineurs des chevaux, les éliminations pendant les parcours et les Grands Prix en deux manches, où tous les sans-faute de la première manche seront désormais autorisés à repartir dans la seconde.



L’une des principales propositions du Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles dans le cadre de la révision du règlement international de leur discipline était de revoir l’article 241.3.30 concernant l’élimination automatique pour des saignements mineurs sur le cheval. “L’IJRC a exprimé sa préoccupation quant au fait que toutes les éliminations sont souvent perçues comme des problèmes de bien-être des chevaux, ce qui nuit à l’image du sport, et a suggéré un nouveau système d’avertissements pour les cas mineurs de saignements”, rappelle le Club dans un récent communiqué.

La FEI va accéder à cette demande, déjà ancienne mais renforcée par l’élimination de Pedro Veniss et Nimrod de Muze*Império Egípcio lors de la qualificative par équipes des Jeux olympiques de Paris 2024: “Les cas mineurs seront traités à partir de 2026 selon un nouveau système d’avertissements enregistrés sans élimination automatique, conformément à une nouvelle règle, l’article 259, comme suit:
- 259.1 : Dans les cas où les officiels considèrent que la présence de sang sur un cheval est mineure et résulte de causes naturelles (par exemple, lorsqu’un cheval semble s’être mordu la langue ou la lèvre de manière mineure, ou avoir été piqué par un insecte), les officiels peuvent autoriser le rinçage ou l’essuyage du sang et permettre au couple athlète/cheval de continuer. Toutefois, les officiels peuvent éliminer le couple athlète/cheval si le saignement persiste ou s’ils ont des inquiétudes concernant le bien-être du cheval. L’athlète ne recevra pas d’avertissement enregistré si le présent article s’applique.

- 259.2 Sous réserve de l’article 259.1 du JR, toute trace de sang mineure sur le cheval entraînera les sanctions suivantes:
Première infraction :  avertissement enregistré;
Deuxième infraction : avertissement enregistré.
Si la même personne responsable reçoit deux avertissements enregistrés ou plus lors de la même épreuve ou de toute autre épreuve dans les douze mois suivant la remise du premier avertissement enregistré pour saut, la personne responsable se verra infliger une amende de 1.000 francs suisses et sera automatiquement suspendue pour une période d’un mois, cette suspension prenant effet le lendemain du dernier jour de l’épreuve au cours de laquelle le deuxième avertissement enregistré a été donné. […]

- 259.3 Toute trace de sang sur le cheval que les officiels ne considèrent pas comme mineure entraînera l’élimination ou la disqualification et pourra également donner lieu à une procédure disciplinaire distincte pour maltraitance du cheval.”

À ce dernier sujet, l’IJRC recommande “qu’un vétérinaire soit chargé d’évaluer si l’hémorragie est mineure, afin de garantir un traitement équitable et de donner la priorité au bien-être du cheval.” Eleonora Ottaviani, directrice de l’IJRC, se félicite néanmoins de cette évolution: “L’IJRC approuve la mise en place d’une suspension d’un mois en cas d’avertissements répétés, car cela permet de distinguer plus clairement les accidents isolés de la négligence répétée. Le Club salue l’approche révisée introduite à l’article 259, qui constitue une solution plus proportionnée et plus équilibrée à une question très sensible.”

Concernant l’article 241.1 traitant des éliminations que le jury peut prononcer pendant un parcours qu’il juge dangereux, l’IJRC espérait également un assouplissement, mais celui-ci n’a pas été accepté. “Cette règle a été introduite par la FEI en réponse au défi croissant que représente la perception du sport par le public. Elle permet au jury de terrain d’éliminer les cavaliers et les chevaux qui semblent en difficulté. L’IJRC a proposé que le cavalier soit autorisé à terminer son parcours, en attendant l’examen des images vidéo ou d’autres technologies disponibles.” La FEI a rejeté cette demande, “en raison de la terminologie subjective et parce qu’il appartient au président du jury de terrain de décider.” L’IJRC se félicite toutefois de “l’introduction d’une nouvelle règle connexe, l’article 241.5.3.2, qui permettra à un cavalier de continuer lorsqu’il existe un doute spécifique concernant le saut entre les drapeaux d’un obstacle qui ne comporte pas de supports traditionnels, c’est-à-dire un mur; la décision d’éliminer sera prise après le parcours.”



Pas de wild card spécifique pour les cavaliers de moins de vingt-cinq ans en CSI 4* et 5*

L’autre victoire de l’IJRC, pour le bien et la lisibilité du sport, concerne les compétitions en deux manches. À compter du 1er janvier 2026, dans tous les Grands Prix en deux manches, tous les couples ayant réussi un sans-faute en première manche seront rappelés en seconde manche, même si leur nombre est supérieur au pourcentage fixé dans le programme du concours concerné. Par ailleurs, 1% du montant total de la dotation sera reversé au treizième couple, “ce qui garantira une répartition plus équitable, en particulier dans les Grands Prix de niveaux 4* et 5* comptant cinquante participants”, quel que soit le format de l’épreuve. Dans le même esprit d’équité, lorsque la Coupe des nations sera support de qualification pour le Grand Prix d’un CSIO, seule la première manche comptera, afin de ne pas pénaliser les couples dont l’équipe ne s’est pas qualifiée pour la seconde manche. Certaines Coupes des nations disputées en Europe opposant plus de quinze équipes, les organisateurs pourront en rappeler jusqu’à dix en seconde manche contre huit aujourd’hui.

En revanche, le Club n’a pas obtenu gain de cause au sujet de l’institutionnalisation d’une invitation gratuite supplémentaire d’un cavalier ou d’une cavalière de moins de vingt-cinq ans dans chaque CSI 4* et 5*. L’IJRC espérait ainsi encourager la FEI à favoriser l’accession d’un plus grand nombre de jeunes à ces très beaux concours, rémunérateurs en argent et en points au classement mondial. La FEI pointe que “les wild cards pour les athlètes de moins de vingt-cinq ans sont déjà disponibles en vertu des règles actuelles.” Eleonora Ottaviani, directrice de l’IJRC et de la Young Riders Academy, exprime sa déception: “Dans d’autres sports, une attention particulière est accordée aux jeunes athlètes, et ce sont les institutions qui leur garantissent la possibilité de concourir et de développer leurs compétences. Il est difficile pour les jeunes cavaliers et les athlètes en devenir d’accéder aux compétitions où ils peuvent montrer leur talent ou acquérir de l’expérience afin de faire partie de leur équipe nationale. En outre, pour les petites fédérations nationales, il est très difficile, voire impossible, de constituer une équipe.”

Enfin, concernant les frais annexes à la participation à des CSI et CSIO, l’IJRC dit s’être “efforcée d’améliorer la transparence financière des coûts pour les cavaliers et les organisateurs en fixant des montants maximaux pour les frais que les comités d’organisation peuvent imposer. La liste de ces plafonds, validée par la FEI, est disponible ici.

La dernière proposition de la FEI comprenant tous ses échanges avec ses parties prenantes est à lire ici.