“Certains cavaliers qui se plaignent sont bien contents de trouver leur compte sur le Global”, Gérard Manzinali
Chef d’orchestre du Longines Global Champions Tour de Chantilly mais également du Jumping international du château de Versailles, Gérard Manzinali n’est pas vraiment du même avis que les membres du Club international des cavaliers au sujet du système d’invitations sur les compétitions de haut niveau. À l’heure où le ton monte entre l’IJRC et la Fédération équestre internationale, GRANDPRIX-REPLAY a tenu à connaître l’avis d’un organisateur de concours sur le débat au sujet du classement mondial et des systèmes d’invitations qui oppose les deux partis.
“C’est un petit peu délicat étant donné que je suis organisateur d’un concours étape du Longines Global Champions Tour. Dire que le système est parfait, certainement pas. Mais d’un autre côté, certains cavaliers qui se plaignent mais sont bien contents de trouver leur compte sur ce circuit.
Je ne connais pas suffisamment les tenants et les aboutissants pour prendre position, mais ce qui est important, c’est de regarder les résultats avant tout. Certains se plaignent, mais lorsqu’ils font partie du Top 15, ils sont contents de participer aux étapes du Global. Pour ma part, je n’ai jamais craché dans la soupe. Les cavaliers sont bien contents que Jan Tops, par ses différentes actions, ait contribué à faire évoluer ce sport à leur avantage, car ils n’ont jamais gagné autant d’argent dans les concours qu’aujourd’hui. Même les concours qui ne font pas partie du circuit ont ré-élevé leurs dotations afin de s’aligner. C’est un petit peu facile de taper sur Jan Tops même si tout n’est certainement pas parfait dans les circuits du Global Champions Tour et de la Global Champions League. Mais quoiqu’en disent certains, l’évolution positive dans notre sport, les sommes d’argent qu’ils n’avaient jamais gagné auparavant sont tout de même là grâce à Jan Tops qui a développé ce système.
J’ai la chance d’organiser deux concours, dont un qui fait partie du Longines Global Champions Tour et un autre indépendant, et je ne trouve pas qu’il y ait une différence si importante entre les deux. À Versailles, je mets les mêmes dotations que celles que l’on trouve dans les étapes du Global, et ça n’est pas la seule série qui utilise ce système d’invitations. Chaque week-end, il n’est pas rare qu’il y ait deux ou trois concours de niveau 5*. Les cavaliers qui ne sont pas pris peuvent donc être admis dans un autre CSI 5* et ne resteront pas à la maison.
Par ailleurs, la Fédération Équestre Internationale ne fait pas toujours des règlements cohérents. Quand on sait qu’actuellement les engagements en CSI 2*, des concours essentiellement régionaux où les cavaliers viennent d’un rayon de 250km, vont devoir tenir compte du classement mondial, cela veut dire que ceux qui ont envie d’évoluer ne pourront plus marquer de points, puisque de toute façon ils n’y auront pas accès. Cela est au moins aussi important que les pay-cards qui touchent chaque week-end cinquante cavaliers. Il y a beaucoup plus de cinquante cavaliers au très haut niveau actuellement, donc il y a de quoi faire deux très beaux plateaux chaque week-end en CSI 5* , et ceux qui critiquent le Global pour des raisons ou d’autres pourront aller ailleurs. Tout ça est un petit peu un faux problème, je pense qu’il y en a d’autres à régler au sein de la FEI actuellement. Espérons qu’un certain nombre d’entre eux seront réglés à Montevideo à partir de la semaine prochaine.”