Vangog du Mas Garnier meurt brusquement au paddock
Vangog du Mas Garnier est mort aujourd’hui au trop jeune âge de seize ans. France Étalons, qui l’avait racheté à la fin de sa carrière sportive, l’a annoncé ce soir dans un communiqué. Après une belle carrière sportive sous la selle d’Olivier Robert et quelques saisons de monte, ce très beau et styliste gris laisse derrière lui une jeune production qui n’a pas encore eu le temps de faire ses preuves sur les terrains de concours.
“Le grand performer Vangog du Mas Garnier est malheureusement parti, sans prévenir, durant une dernière sortie dans son paddock habituel. Nous ne sommes jamais vraiment prêts à les voir partir, mais encore moins aussi tôt, à seulement seize ans. Nous imaginions partager avec lui encore de nombreuses saisons d’élevage, mais la vie en a décidé autrement”, a déclaré France Étalons dans un communiqué publié ce soir.
Vangog du Mas Garnier a brillé durant plusieurs années au plus haut niveau sous la selle d’Olivier Robert. Ensemble, le cavalier bordelais et le Selle Français gris né en 2009 chez Frédérique et Dominique Maes à Chailly-en-Bière, en Seine-et-Marne, s’étaient illustrés sur les plus beaux terrains de concours du monde, accumulant près d’un demi-million d’euros de gains. Brillant par son style, son aisance et sa puissance, le fils de Cornet Obolensky (ex-Windows van het Costersveld) et d’une fille de Quidam de Revel issue de l’extraordinaire souche de l’Anglo-Arabe Ifrane avait notamment remporté le Grand Prix Longines de Rome support d’une étape du Global Champions Tour (LGCT) en 2021. Cette même année, le couple s’était aussi classé dixième du Super Grand Prix LGCT de Prague et deuxième à 1,55m au CSI 5* de Berlin. Dès 2019, il avait terminé troisième de la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle juste après une septième place dans le LGCT de Monte-Carlo et une sixième place dans le Grand Prix de France au CSIO 5* de La Baule.
“C’est une très triste nouvelle pour nous. Vangog a fait le bonheur de beaucoup de personnes à la maison, et le mien en particulier”, commente ce soir Olivier Robert. “Nous l’avions acquis en 2017, sur les conseils avisés de Philippe Guerdat (alors sélectionneur de l’équipe de France, ndlr). Je le montais depuis un an. Philippe m’avait dit: ‘Tu ne peux pas laisser partir ce cheval, achète-le!’ Je l’en remercie beaucoup parce qu’il a changé nos vies, d’une certaine manière. On ne gagne pas de Grand Prix 5* avec tous ses chevaux… Je retiens aussi nos parcours dans les magnifiques Coupes des nations de Calgary et d’Aix-la-Chapelle. J’ai le plus grand respect pour ce cheval. Il avait des moyens incroyables: n’importe quel oxer était facile pour lui, même s’il les sautait à sa manière. C’était vraiment un chouette partenaire, qui avait de surcroît un caractère de rêve. À cette époque où j’avais aussi Vivaldi des Meneaux, je ne m’étais peut-être pas rendu compte à quel point il était exceptionnel”, loue l’Aquitain. “En fait, j’avais souhaité l’acheter à sept ans, alors qu’il était monté depuis peu par Eugénie Angot. Elle savait que j’adorais ce cheval, que ses éleveurs et propriétaires ne voulaient pas vendre à ce moment-là. Eugénie avait alors fait en sorte que je le récupère presque immédiatement, ce dont je la remercie beaucoup.”
“J’estime que Kaiser des Lines est un futur génie”, Olivier Robert
La carrière sportive de Vangog ayant longtemps été la priorité, sa production est encore jeune et compte seulement quelques sujets en âge de concourir, dont Guess du Mas Garnier, classé à 1,35m en Italie, Inès du Mas Garnier, finaliste du Cycle classique de hunter à six ans, King de Boisquillon, crédité de dix sans-faute en quinze parcours à cinq ans, et Kaiser des Lines, qui a réalisé quelques sans-faute à cinq ans en 2025 sous la selle d’Olivier Robert. “Je ne suis pas éleveur, mais j’aimais tellement Vangog que je l’ai fait croiser à Voyelle Borderie (SF, ISO 134), une incroyable fille de Toulon que j’avais montée. J’adore ce Kaiser, que j’ai monté cette année dans quelques épreuves. J’estime que c’est un futur génie, mais nous verrons bien ce que l’avenir lui réserve. Quant à Vangog, il va nous manquer, mais je me dis qu’il est parti brusquement, sans souffrir…”
Après avoir été disponible en frais au haras de Soual, cette année dans le Tarn, Vangog était revenu au haras de Saint-Lô depuis quelques semaines. “Nous regrettons beaucoup le départ précipité de cet étalon si talentueux et attachant. Nous avons une pensée particulière pour ses naisseurs, Dominique et Frédérique Maes, ses formateurs, Armand Darragon et Benjamin Bailly, ainsi que pour son cavalier Olivier Robert. Merci à tous ceux qui ont si bien pris soin de lui durant sa carrière sportive, puis sa carrière d’étalon”, déclarent les Drs Michel Guiot et Denis Hubert, copropriétaires de France Étalons. “Nous avons hâte de voir sa jeune production évoluer sur les pistes de concours ces prochaines années. Vangog reste disponible en semence congelée pour les éleveurs qui le souhaitent.”
Revivez le barrage gagnant d’Olivier Robert et Vangog du Mas Garnier dans le LGCT de Rome en 2021