“Le cru 2025 pourrait être le meilleur de l’histoire de l’agence Fences”, Benjamin Ghelfi
Les trente-septièmes ventes Élite de l’agence Fences se sont achevées sur un excellent bilan samedi soir à Bois-le-Roi, avec un chiffre d’affaires total adjugé de 4,302 millions d’euros en quatre sessions – “le deuxième plus élevé de l’histoire de l’agence”, s’est félicitée l’agence. Cette belle tendance s’est confirmée dimanche soir avec les traditionnelles ventes de service, lors desquelles un mâle de trois ans a été adjugé 100.000 euros. Benjamin Ghelfi, président de l’agence, revient sur ce cru 2025, évoque les prochains événements de Fences et plus généralement l’état de forme du commerce de chevaux de sport.
Quel bilan tirez-vous des trente-septièmes ventes Élite de l’agence Fences?
Il est très positif, puisque c’est la deuxième meilleure édition de l’histoire de l’agence Fences, juste après le cru record de 2022. Nous sommes super contents. Nous avions un excellent lot de chevaux, et nos clients ont répondu présent du mercredi au samedi pour nos ventes Élites, puis à nouveau dimanche pour nos ventes de service.
Effectivement, les ventes de service ont encore été dynamiques dimanche soir, avec un top price à 100.000 euros pour Monsieur du Bidou (SF, Emerald van’t Ruytershof x Cardero) et un chiffre d’affaires de plus de 800.000 euros…
Il s’agit de deux records pour nous. À titre de comparaison, l’an dernier, nos ventes dominicales avaient généré un chiffre d’affaires de 400.000 euros, qui a donc doublé cette année. Tant mieux pour l’agence Fences et tous les éleveurs qui nous ont confiance: Fabrice Paris pour celui des Forêts et Charles-Hubert Blin pour celui du Bidou, mais aussi Woodlands Stud et le Groupe France élevage, qui nous a confié ses chevaux de trois ans issus de la première génération de foals qu’il a achetés et qu’il n’a pas conservés à l’étalonnage.
Quels sont les prochains événements de l’agence?
Le 21 septembre, nous vendrons sur le web des foals et poulinières de l’élevage du Bidou, puis, le 4 octobre, nous mettrons aux enchères une sélection d’embryons, de foals, de jeunes chevaux et de performers sélectionnés notamment dans le Sud-Ouest, en parallèle des CSI organisés à Barbaste.
Même si elle n’est pas encore tout à fait terminée, l’année 2025, également marquée par la réussite de la Deauville Classic Auction, organisée le 16 août, restera comme un grand cru…
Absolument. Nous n’avons pas encore tout comptabilisé, notamment le service après-vente auquel nous sommes très attachés, mais il se pourrait que ce soit le meilleur exercice de l’histoire de notre agence, compte tenu de la réussite de nos ventes de performeurs, et notamment de celle de Deauville.
Dans quelle mesure vos résultats reflètent-ils la santé du commerce de chevaux d’une façon générale?
Nos résultats confirment d’année en année que la demande reste très forte pour les chevaux haut de gamme, quel qu’en soit l’âge. Et ceux de cette année valident pleinement notre choix de nous recentrer sur les ventes physiques avec des sélections haut de gamme. Nous continuons à organiser des événements uniquement sur internet, mais plutôt de façon complémentaire.
Le nombre de ventes aux enchères a explosé en l’espace de quelques années, notamment sur le web, mais force est de constater que nombre d’organisateurs s’arrêtent après une ou deux éditions. Chez Fences, personne ne veut quitter le navire. Même nos plus anciens associés s’accrochent. Ils vendent encore des chevaux, et cela leur plaît. Nous sommes les seuls à demeurer totalement transparents quant aux prix et aux rachats par les vendeurs. Dans beaucoup d’autres ventes, on ne sait pas exactement ce qui a été vendu ou non. Du coup, je crois que le meilleur curseur, c’est la pérennité de tel ou tel événement.

Adjugé 100.000 euros dimanche soir, Monsieur du Bidou a établi un nouveau record pour les ventes de service de l’agence Fences.
© Les Garennes/Fences
“À Fontainebleau, la SHF a encore beaucoup à faire en termes d’accueil”
Quid de la Grande Semaine de l’élevage de Fontainebleau? Le commerce y a-t-il également été dynamique?
Oui, j’ai l’impression que ce fut le cas pour les chevaux de six et sept ans, et un petit peu moins pour les plus jeunes, ce qui est assez récurrent, me semble-t-il. En tout cas, il y avait du monde: bien des clients et marchands ont fait le déplacement, ce qui est très positif. Même si toutes les transactions n’ont pas été conclues sur place, pas mal de choses avanceront les semaines à venir.
D’une façon générale, j’ai trouvé que retrouver le Terrain d’Honneur en herbe a redonné à cet événement une dimension encore plus haut de gamme. De plus, cela a permis de répartir les épreuves et de raccourcir les journées. En revanche, il y a encore beaucoup à faire en termes d’accueil. Comme tout le monde l’a constaté, la restauration était catastrophique cette année. On ne peut pas se permettre de faire attendre des clients potentiels pendant des heures pour un simple sandwich… La Société hippique française (SHF) doit absolument améliorer son offre de services. Les visiteurs doivent pouvoir venir avec l’assurance qu’ils vont être bien reçus et passer un bon moment.
Michel Guiot, président de la SHF, s’est félicité de la présence et du dynamisme des marchands, mettant l’accent sur les étrangers. Les Français ont-ils été plus frileux?
Je ne crois pas. En France, le commerce de chevaux est l’affaire d’un plus grand nombre de personnes qu’en Belgique ou ailleurs, pour plein de raisons. Chez nous, beaucoup de cavaliers vendent des chevaux eux-mêmes, avec un stock limité, sans compter les nombreux courtiers. De fait, les vrais marchands français, vendant plus de cinquante ou cent chevaux par an, se comptent sur les doigts d’une main, et tous ont travaillé à Fontainebleau. J’en veux pour preuve l’activité de Laurent Guillet et Juan Ramos, deux associés de l’agence Fences, qui comptent parmi les plus grands marchands français.
Y a-t-il d’autres projets en développement au sein de l’agence Fences pour 2026 et au-delà?
Oui et non. Nous ne manquons pas d’idées, mais nous sommes satisfaits de nous être recentrés sur les ventes mixtes (physiques en ligne) de chevaux de haut de gamme. Nous avons cartonné à Deauville parce que notre sélection était à la hauteur. Il en fut de même la semaine dernière à Bois-le-Rois, avec un prix de vente moyen exceptionnel hissé à 47.000 euros pour les chevaux de trois ans le samedi. Pour autant, je n’oublie pas que ce fut plus difficile pour notre vente de performeurs organisée lors du Printemps des sports équestres. Cela montre que rien n’est acquis d’avance. C’est pourquoi notre objectif principal est de maintenir sinon d’améliorer encore notre travail de sélection.
À plus long terme, nous gardons à l’esprit l’idée d’une belle vente de performeurs organisée en fin d’année, mais là aussi, la qualité de la sélection sera le nerf de la guerre.
Le compte-rendu de la session de samedi
Le compte-rendu de la session de vendredi
Le compte-rendu de la session de jeudi
Le compte-rendu de la session de mercredi

Le bilan des ventes de service de dimanche.
© Agences Fences
