Les Bleus achèvent leur préparation pour les championnats d’Europe de Blenheim
L’équipe de France de concours complet, qui vise une médaille collective aux championnats d’Europe de Blenheim, la semaine prochaine en Grande-Bretagne, était en stage de préparation et de cohésion du 1er au 12 septembre à Saumur. Les six couples sélectionnés ont peaufiné les derniers détails en dressage ainsi qu’en saut d’obstacles et ont affûté la condition physique de leurs chevaux. Si la France doit composer avec les forfaits de Triton Fontaine et Absolut Gold*HDC, partenaires olympiques de Karim Laghouag et Nicolas Touzaint, “tous les feux sont au vert”, selon la Fédération française d’équitation.
Depuis de nombreuses années, les couples présélectionnés et/ou sélectionnés pour les grands championnats de concours complet sont réunis pour un long stage de préparation. Le nouvel encadrement fédéral de la discipline, mené par le sélectionneur national Jean-Luc Force, nommé en début d’année, a choisi comme lieu le Pôle France FFE de la discipline, sur le site saumurois de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), préféré à Saint-Martin-de-Bréhal, où Thierry Touzaint avait ses habitudes depuis des lustres. Avec quarante boxes, une carrière et un manège aux normes olympiques mis à disposition, ainsi qu’une clinique vétérinaire ou encore un centre médico-sportif (CMS), il regroupe toutes les infrastructures nécessaires pour permettre aux cavaliers et leurs chevaux de se préparer dans les meilleures conditions. Chaque jour, les chevaux ont également pu profiter des paddocks en herbe ou en sable, permettant du mouvement et des déplacements libres, qui stimulent leur organisme et favorisent leur bien-être mental.
La proximité de l’hippodrome de Verrie a également permis de préparer au mieux les championnats d’Europe de Blenheim, avec des entraînements organisés sur herbe, dans les conditions imposées en Grande-Bretagne pour les trois tests. Trois galops ont aussi été planifiés pour parfaire la condition physique des chevaux, qui feront face à un parcours de cross long de 5.800m, soit une dizaine de minutes d’efforts, sur un sol vallonné dont les paramètres de course pourraient être complexifiés selon les conditions météorologiques et les précipitations. “Comme depuis plusieurs années, une attention particulière a été portée à la présentation des reprises de dressage: une entrée en matière réussie est cruciale pour obtenir une médaille par équipes”, argue la FFE dans un communiqué paru ce vendredi. Pour cela, la précision du tracé et des figures a été étudiée avec les entraîneurs adjoints Amélie Billard et Philippe Limousin, ainsi qu’avec l’intervenant allemand Christoph Hess, qui conseille depuis 2023 l’équipe de France de son regard de juge international. En saut d’obstacles, les couples ont évolué sous la direction de Pascal Henry, intervenant technique, dont les conseils étaient complétés par ceux du Néerlandais Henk Nooren, ancien sélectionneur de l’équipe de France de saut d’obstacles.
Un staff complet autour des athlètes humains et équins
En complément du travail technique à cheval, les spécificités liées aux athlètes humains et équins n’ont pas été négligées. L’une des plus-values du site de Saumur est la présence du CMS, juste à côté du Pôle France, pour la préparation physique, avec Charles Le Navenec, préparateur physique et réathlétiseur: “Tous les matins, un réveil musculaire était proposé. Les cavaliers ont déjà leur routine, que nous avons pu peaufiner et approfondir. C’étaient surtout des exercices de mobilisation, d’activation des jambes et de la sangle abdominale, avec un exercice d’activation mentale pour les réflexes et la réactivité. L’après-midi, les séances étaient orientées sur le renforcement, puis ils ont eu accès à l’espace de récupération, où ils ont alterné bains chauds et froids. L’objectif était de les garder actifs pendant les deux semaines et qu’ils soient à 100% pour le départ. Cela participe aussi à la cohésion de l’équipe.” Éric Favory, médecin des équipes de France, était également présent. De son côté, Franck Larrey “a poursuivi son accompagnement en préparation mentale et a pris toute sa part dans la mise en place d’une cohésion d’équipe. Diverses activités étaient également proposées afin de solidifier les liens entre les membres de l’équipe, indispensables à la performance collective”, résume la FFE.
Xavier Goupil, vétérinaire fédéral, a suivi les chevaux pendant l’intégralité du stage: “Voir les chevaux chaque jour pendant cette quinzaine apporte un réel avantage à la préparation de grands championnats. Avec la clinique de l’IFCE et son plateau technique à notre disposition, nous étions dans des conditions idéales. Nous avons beaucoup utilisé la physiothérapie, notamment la plaque vibrante qui permet de faire du renforcement musculaire en type Pilates, les massages profonds, le laser de classe 4 qui a un effet un petit peu décontractant dans les régions du dos et des cervicales. On a la possibilité d’effectuer des prises de sang pour vérifier l’état de forme des chevaux avec le laboratoire d’analyse sur place. Il y a toujours un suivi particulier après chaque galop. Avec les outils d’Arioneo, nous avons toutes les fréquences cardiaques enregistrées et on suit leur évolution au cours de l’effort. À l’arrivée, nous procédons à une prise de sang pour vérifier le dosage de lactate dans le sang, qui quantifie les déchets métaboliques et permet de vérifier dans quelle zone les chevaux ont travaillé. Suivent des contrôles locomoteurs deux heures après, six heures après, le lendemain, etc. Les chevaux sont vraiment beaux et bien gérés”, conclut-il. David Germain, maréchal-ferrant de l’équipe de France, était également impliqué.
Après le dernier galop de ce matin, les couples sont rentrés chez eux. Ils se retrouveront dimanche soir pour passer la nuit dans une écurie à Calais, d’où ils prendront le ferry pour l’Angleterre lundi matin. L’arrivée à Blenheim, site des championnats d’Europe, est prévue en fin de journée. Chacun pourra ainsi prendre ses marques avant l’inspection initiale des chevaux, programmée mercredi à 13h, heure de France métropolitaine.
LES COUPLES SÉLECTIONNÉS
- Sébastien Cavaillon & Elipso de la Vigne, propriété du Syndicat Elipso 2024 (Groupe 1 FFE);
- Luc Château & Cocorico de l’Ébat, propriété de Laure Sudreau, (Groupe 1 FFE);
- Alexis Goury & Je’vall, propriété de Fanny Goury et de Michel Mitius (Groupe 1 FFE);
- Gireg Le Coz & Caramel d’Orchis, propriété de son cavalier (Groupe 2 FFE);
- Benjamin Massié & Figaro Fonroy, propriété d’Aurélie Losin (Groupe 1 FFE)
- Astier Nicolas & Alertamalib’Or, propriété d’Aliette Forien, Pascal Ravery, Paul Nicolas et de son cavalier (Groupe 1 FFE).