Si la victoire de l’Arabie saoudite dans la Coupe des nations de l’Officiel du Maroc, ce dimanche à Rabat, peut sembler facile à la lecture des résultats, il a quand même fallu attendre la toute fin de l’épreuve pour en connaître le dénouement. Il y a eu beaucoup de suspense dès la première manche à tous les niveaux. En tête, ce fut une course-poursuite derrière l’Arabie saoudite. Seule la Grande-Bretagne, menée par Stanny van Paesschen, restait dans le rétroviseur des vestes vertes, mais avec deux points de retard pour temps dépassé, tandis que l’Italie pointait à une barre. En bas de tableau, la lutte fut cruelle pour arracher le droit de revenir en seconde manche. La neuvième place se transmettait de main en main, comme une patate chaude, entre l’Espagne, la France, le Maroc et même la Pologne. C’est finalement le Maroc qui a perdu à ce jeu des chaises musicales… pour un petit point, que l’on ne reprochera pas à Abdelkebir Ouaddar, auteur d’un sublime sans-faute avec Istanbull van het Ooievaarshof, mais huit centièmes trop lent.

Au second acte, les trois leaders ont creusé l’écart avec les autres équipes. Mais même avec quatre points d’avance pour les Saoudiens, tout pouvait encore basculer avec les passages des quatrièmes cavaliers. La France, représentée par Alix Ragot (QH Sole Mio Santo Antonio), Cyril Bouvard (Diva du Rozel), Stanislas de Malet (Zambo M) et Guillaume Batillat (Quistria du Bois), n’a pu obtenir mieux que la huitième place, n’ayant pas réussi le moindre sans-faute et ayant enchaîné les tours à quatre et huit points. L’Espagne a fini septième grâce à Teresa Blázquez-Abascal et son conjoint Armando Trapote, qui ont signé deux des cinq doubles sans-faute de l’après-midi avec Nasa de Toxandria et Caept’N Hook. Les autres ont été réalisés par la Britannique Chloe Aston sur Akito von Rocherath, Mauro Jr Matteucci avec Filippo et par le Saoudien Abdoullah al-Sharbatly Böckmanns Lord Pezi Junior.

Cyril Bouvard fait entonner la Marseillaise

Lors de la dernière rotation, les espoirs italiens se sont avec les quatre points de Roberto Turchetto, tandis que Joe Whitaker a redonné de l’air aux Saoudiens avec le même score de quatre points. Sharbatly s’est élancé avec deux barres de marge sur la Squadra Azzurra, mais Lord Pezi Junior lui a donc offert un sans-faute. L’Arabie saoudite s’est donc imposée pour la deuxième année consécutive, à la grande joie de l’Allemand David Will, son chef d’équipe, qui avait déjà gagné au Maroc en tant que cavalier il y a quelques années. “Pour notre équipe, cette victoire a une importance particulière. Le Morocco Royal Tour marque le véritable lancement de notre saison de Coupe du monde, mais aussi celui de nos Coupes des nations. En l’absence de grand championnat cette année, nous avons souhaité aborder cette épreuve avec sérieux afin de mesurer notre niveau collectif avant la saison au Moyen-Orient, qui s’annonce compétitive. À plus long terme, nos regards se tournent déjà vers nos deux objectifs majeurs de l’an prochain: les Jeux asiatiques et les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle. Notre équipe a abordé cette épreuve avec confiance: les cavaliers et les chevaux avaient montré une belle forme tout au long du week-end, et la première manche s’est conclue sans la moindre faute. D’autres équipes restaient proches, ce qui a maintenu la pression jusqu’au bout. Rien n’était acquis avant le passage du dernier cavalier italien. La victoire n’a donc été acquise qu’au tout dernier moment, ce qui a rendu le scénario de cette Coupe d’autant plus palpitant.”

Le très volubile Abdoulrahmane al-Rajhi, déjà vainqueur du Grand Prix vendredi, a pleinement savouré le fait de contribuer à cette victoire: “L’an dernier, l’équipe avait déjà gagné cette Coupe des nations, et aujourd’hui j’ai eu la chance de l’intégrer. C’est une sensation incroyable, et je regrette de ne pas avoir été présent l’an passé. Évoluer aux côtés de cavaliers d’un tel niveau, sous la houlette de David Will, qui est le véritable moteur de tout le travail accompli, me rend particulièrement heureux et fier.”

Avant ce combat par équipes, la dernière épreuve individuelle de ce CSIO 4*-W de Rabat, cotée à 1,45 m et conclue par un barrage, s’est tenue dans la matinée. Quarante-deux couples étaient au départ, et seulement six se sont qualifiés pour le barrage. À ce stade, chacun des quatre derniers concurrents a tour à tour battu le chrono du précédent. Le dernier à partir, le Français Cyril Bouvard, a mis tout le monde d’accord avec Gangster d’Eifel. Il a devancé les Néerlandais Finn Boerekamp et Mans Thijssen sur Danny Boy 111 et Looking for You. Les Français Nicolas Deseuzes et Charles-Henri Fermé se sont classés quatre et dixième sur Garou des Forêts et Grimsky Semilly.

Dès demain, cap au sud vers El Jadida pour la troisième et dernière étape du Morocco Royal Tour.

Les résultats de la Coupe des nations
Les résultats de l’épreuve à barrage à 1,45m

Toutes les épreuves du CSIO 4*-W de Rabat sont à revoir sur ClipMyHorse.tv