L’hymne irlandais reste le tube à la mode aux Mondiaux de Lanaken
Toujours très performants aux Mondiaux des Jeunes Chevaux de Lanaken, les cavaliers irlandais ont raflé deux des trois titres mis en jeu hier sur la carrière principale du domaine Zangersheide. Dans la catégorie reine, celle des montures de sept ans, Eoin Brennan a mené Augustus à la victoire, alors que la paire française formée par Thibault Thévenon et Ici et Là Courcelle s’est parée de bronze. Quant à Michael Pender, il a fait triompher HHS Private Ryan chez les cinq ans. Le championnat réservé aux chevaux de six ans est le seul à avoir échappé aux cavaliers de l’Île d’Émeraude, ayant été remporté par Ortane, sous la selle du Néerlandais Max van de Poll.
Bis repetita à Lanaken: Comme l’an passé, l’Irlande a remporté deux des trois titres mis en jeu aux Mondiaux des Jeunes Chevaux de saut d’obstacles. Et comme l’an passé, Michael Pender a permis à l’une des montures de se parer d’or. Cette fois, ce n’est pas dans le championnat réservé aux chevaux de sept ans qu’il a brillé, mais dans celui dédié aux espoirs de cinq ans. Quarante-neuf chevaux, soit légèrement plus d’un cinquième des chevaux engagés au premier jour de la compétition, se sont élancés dans la finale de cette génération après avoir signé un sans-faute dans chacune des deux épreuves qualificatives. Ils ont encore été dix-huit à réaliser un parcours initial parfait et à s’affronter lors d’un barrage, exercice parfois délicat et dont la pertinence peut interroger pour des chevaux aussi jeunes et encore au début de leur formation.
Tout dernier à entrer en piste, HHS Private Ryan, né Private Entrepreneur d’Or, a été lancé à un rythme très soutenu par Michael Pender et a décroché le titre grâce à un second parcours conclu en 38’’23. Ce bai est un fils d’El Barone 111 et d’une jument par High Shutterfly, lui-même issu de Sir Shutterfly, le propre frère du crackissime Shutterfly de Meredith Michaels-Beerbaum et le frère utérin de HH Let’s Fly, vu au plus haut niveau avec Rodrigo Pessoa. La performance de Private Ryan est d’autant plus impressionnante qu’il n’est associé à son cavalier que depuis six semaines environ, comme l’a révélé l’Irlandais! “Private Ryan est très rapide de nature et il volait vraiment au barrage”, s’est réjoui cet habitué des CSI 5*. “Nous avons réussi à conserver la bonne allure du début à la fin, sans en faire trop ni trop peu.” Présentée par le Néerlandais Doron Kuipers, Olympic van het Roosakker VK (Z, Minute Man ex- O’Neill van het Eigenlo x For Pleasure), qui ne peut renier son grand-père physiquement, s’est parée d’argent en 39’’29. Issue de la souche très exploitée et appréciée d’Usha van het Roosakker, l’alezane a notamment pour frère utérin L’Esprit Hero, vu jusqu’à 1,60m et classé à 1,50m avec l’Irlandais Dermott Lennon, et pour deuxième mère Electra van het Roosakker. Le bronze est revenu à Tysons Lady Lux (ISH, Tyson ex- This Uno x Lux Z), provenant d’une souche Pur-sang dès la troisième génération et autrice d’un double sans-faute en 40’’33 sous la selle de Jason Foley. Aucun Selle Français ne s’était qualifié pour cette finale. Seule cavalière tricolore au départ, Charlotte Spaas Levallois a signé un parcours initial à quatre points avec U Masarati II M (BWP, Emerald van het Ruytershof x Major de la Cour).
Augustus empereur des sept ans
En fin d’après-midi, les couleurs irlandaises ont de nouveau triomphé dans la catégorie reine de ces Mondiaux: celle des chevaux de sept ans. Cette fois, c’est Eoin Brennan qui a permis à Augustus de s’imposer. Issu du croisement entre Aganix du Seigneur et une fille de Vigo d’Arsouilles, ce bai a vu sa grand-mère maternelle, MHS Attraction, terminer deuxième du Grand Prix à 1,60m du CSI 3* de Mannheim en 2019 avec l’Espagnol Sergio Álvarez Moya. Né dans la famille d’Eoin Brennan, Augustus possède une histoire singulière, puisqu’il a “été victime d’un accident au marcheur à trois ans, ce qui lui a causé des problèmes neurologiques”, comme l’a expliqué son cavalier. “Heureusement, il s’en est remis (même s’il montre toujours une locomotion singulière, ndlr) et cela ne l’a pas arrêté. Depuis nos débuts, il est un cheval incroyable pour moi. Il est très puissant. Au barrage, aujourd’hui, j’ai pu suivre mon plan, et nous sommes très heureux du résultat.” Opposé à neuf autres concurrents lors de ladite finale au chronomètre, le bai y a signé le plus rapide des quatre doubles zéro en 35’’2. Du haut de ses seize ans, le Belge Niels van Rossem a de nouveau fait mentir l’adage “à jeune cavalier, vieux cheval” en permettant à Speedy van Klapscheut (BWP, Chaiton FZ x Peppermill), un arrière-petit-fils de la bouillonnante Coriana van Klapscheut, vue au plus haut niveau avec le Canadien Eric Lamaze et l’Espagnole Pilar Lucrecia Cordón, de décrocher l’argent grâce à un barrage conclu en 35’’76.
Associé au Tricolore Thibault Thèvenon, l’attachant Ici et Là Courcelle (Cocktail de Talma x Kashmir van het Schuttershof) a porté les couleurs du Selle Français jusqu’à la troisième place. Déjà neuvième du championnat de France de sa génération le 7 septembre à Fontainebleau, il est issu de la souche de Tournebride via Dancing Bride, une jument chère au cœur d’Yves Chauvin, l’homme derrière l’affixe “Courcelle”. À Lanaken, l’alezan a conclu son barrage en 36’’61. Deuxième de la première épreuve qualificative de ce Mondial avec Émeric George, Iloa du Ru (SF, Nervoso x Vagabond de la Pomme), fille de Dune du Ru et petite-fille de la double championne panaméricaine Sirène de la Motte, s’est classée quatorzième de la finale après un tour initial à quatre points. Dernier Selle Français engagé, In The Wind Wow (SF, Mylord Carthago x Andiamo Z) a écopé de douze points. Au départ avec le KWPN Nickly Keizersberg (Quickly de Kreisker x Verdi), la Tricolore Marjolaine Marraud des Grottes est sortie de piste avec un total de huit points.

Augustus est le nouveau champion du monde des sept ans
© Dirk Caremans / Hippo Foto
Une championne des six ans issue d’une souche allemande bien connue
Si le championnat des six ans est le seul à avoir échappé aux Irlandais, une représentante du Trèfle, Niamh McEvoy, a tout de même réussi à y hisser BP Othello (ISH, Ganesh Hero x Tygo) sur la deuxième marche du podium. Frère utérin d’ESI Ali, vu au plus haut niveau avec l’Égyptien Nayel Nassar, il a signé, en 43’’19, le plus rapide des barrages à quatre points. Car oui, dans cette classe d’âge, une seule des sept concurrents qualifiés pour le second acte a réussi un double sans-faute. Il s’agit d’Ortane (en photo ci-dessous), une fille de Balou du Rouet et d’une mère par Quinar issue de la souche numéro 741 du Holstein, ayant notamment donné naissance au sire Cardento, ou encore à son frère utérin, Cartello VDL. Montée par le Néerlandais Max van de Poll, Ortane a donc logiquement été sacrée championne du monde. “C’était la première fois que je qualifiais un cheval pour la finale de ce championnat”, s’est exprimé Max van de Poll. “Je ne dirais pas que je n’avais aucun plan en m’élançant au barrage, mais j’étais bien heureux de pouvoir compter sur le respect et la rapidité d’Ortane. Le parcours était assez difficile et le plateau, relevé, mais elle est tellement qualiteuse que cela ne m’inquiétait pas.”
Le bronze est revenu à Touch of Joy Dwerse Hagen (BWP, Nixon van het Meulenhof x Casall), montée par le Belge Thibeau Spits et autrice d’un barrage à quatre points conclu en 43’’29. Il y a trois ans, ses sœurs utérines Precious et Paulien Dwerse Hagen s’étaient classées trois et cinquième du Mondial des sept ans avec Olivier Philippaerts et Jeroen de Winter. Leur mère, Classic Touch DH, avait permis à Thibeau Spits d’être sacré double champion d’Europe Jeunes cavaliers la même année. Seul Selle Français qualifié, J’t’Adore Riverland (Catoki x L’Arc de Triomphe) a terminé vingt-sixième avec neuf points au compteur sous la selle du Brésilien Filippo Ferrantelli.
Les résultats du Mondial des cinq ans
Les résultats du Mondial des six ans
Les résultats du Mondial des sept ans
Toutes les épreuves des Mondiaux Jeunes Chevaux de Lanaken sont disponibles à la demande sur ClipMyHorse.tv

Ortane a signé le seul double sans-faute en finale du Mondial des six ans
© Dirk Caremans / Hippo Foto
