Une victoire flamboyante, quatre couples dans les points et quelques déceptions chez les Bleus

Dix cavaliers français ont pris part au Grand Prix Coupe du monde de Lyon, cet après-midi à Eurexpo. Cocorico, puisque la victoire est finalement à un Simon Delestre fabuleux avec Hermès Ryan des Hayettes. Lors du tout initial, les sept premiers ont buté plus ou moins franchement sur le parcours très subtil de Grégory Bodo, tandis que les trois derniers en sont sortis indemnes, et avec classe. Le bilan est donc contrasté, et pour certaines têtes d’affiche, il reste encore pas mal de travail en vue de la qualification pour la tant attendue finale de Paris.



Alexandra Paillot a été la première Française, et la première tout court, à se mesurer au parcours de Grégory Bodo. À l’arrivée, l’ancienne championne de France Pro Élite a concédé huit points, commettant une petite faute sur l’oxer 3 puis une autre un peu plus nette sur le vertical 7b placé au milieu du triple. Pour autant, la Cantilienne repart sûrement satisfaite du comportement de Lumina, sa nouvelle pépite de neuf ans, qui semble taillée pour le très haut niveau. Bonne nouvelle! Frustrant parcours d’Edward Levy. Frustrant parce que le Normand a produit quinze très beaux sauts avec son élégant Sirius Black. Hélas, l’ancien élève de Patrice Delaveau n’a pas idéalement abordé le mur de palanques numéro 5, qu’il a sauté quelque peu décalé à gauche. Quoi qu’il en soit, cette paire semble toute proche d’une très, très grande performance.
Chouchous du public, cinquièmes du Grand Prix Longines qualificatif de vendredi soir, Julien Gonin et Soleil de Cornu n’ont pas connu autant de réussite cet après-midi. Parti dans un très bon tempo, le Rhônalpin s’est incliné dès l’oxer 4, puis à nouveau sur l’oxer 7c de sortie du triple. Dommage, on aurait bien aimé le voir à nouveau au barrage. Pas de finale au chronomètre non plus pour Aldrick Chéronnet et Tanaël des Bonnes, pourtant sixièmes en Coupe du monde il y a deux semaines à Helsinki. Cet après-midi, une petite hésitation à l’abord du mur de palanques a suffi à provoquer une première faute, suivie d’une seconde, sur le vertical 7b. Deux fautes aussi, hélas, pour Olivier Robert et Quenelle du Py sur le vertical 6, abordé après un virage peut-être un peu trop serré, puis sur le vertical 8. Malheureusement, dans cette Ligue qualificative d’Europe de l’Ouest, le compteur de l’Aquitain reste bloqué à zéro point. Aura-t-il d’autres opportunités de s’illustrer d’ici la fin de l’année?...
 


Julien Épaillard crée la surprise

 
Frustration énorme pour Kevin Staut. Montant un For Joy van’t Zorgvliet*HDC élastique, puissant et très disponible, le Normand a su maîtriser sa fougue jusqu’au bout… ou presque, puisque le couple a concédé une faute terrible des postérieurs sur le premier plan de l’oxer 13. Pour ce qui est de la qualification pour la grande finale de Paris, Kevin est fort bien parti, d’autant qu’il a encore marqué quatre points grâce à sa treizième place finale, mais on aurait adoré le revoir avec son incroyable petit crack. Ce n’est sûrement que partie remise. Pour Pénélope Leprevost, le compteur reste bloqué à dix points, ce qui n’est pas si mal en deux étapes. Pas complètement dans le rythme en tout début de parcours, le couple qu’elle forme avec Vagabond de la Pomme, pourtant magnifique troisième vendredi, s’est incliné sur l’oxer 4, une faute d’antérieurs sur le second plan, puis sur l’oxer 13. La Normande aura sûrement d’autres occasions de s’illustrer d’ici la fin de l’année.
La belle surprise est venue de Julien Épaillard, qui disputait là son deuxième Grand Prix CSI 5* avec Instit de Jucaso, neuf ans, qui avait débuté à ce niveau en septembre à Bruxelles. En indoor, le nouveau grand espoir du Normand n’a pas eu besoin de longtemps pour trouver ses repères, puisqu’il s’était déjà imposé dans une épreuve à 1,50m il y a une semaine à Montpellier. Le voilà désormais bien lancé en Coupe du monde. Excellents aussi, Simon Delestre et Hermès Ryan des Hayettes, qu’on a du plaisir à retrouver à un tel niveau… et dans une épreuve digne de leur talent! Quel plaisir intense, enfin, de revoir Roger-Yves Bost et Sydney Une Prince au sommet de leur art. Lors du tour initial de ce Grand Prix, on a bien entendu une touchette sur l’oxer 7c, mais on a surtout vu un couple en harmonie et animé d’une belle envie de gagner! Tout cela promettait du très grand spectacle en vue du barrage!
Et les Tricolores en ont été de beaux animateurs. Julien, d’abord, a pris la bonne option intérieure entre l’oxer 4 et le double. Hélas, Instit a concédé une faute sur le nouvel oxer 16, avant-dernière difficulté de cette finale au chronomètre, pour une neuvième place finale. Simon, ensuite, qui a lancé Ryan au grand galop avant même de franchir la cellule de départ, pris ladite option et surtout qui n’a rien lâché jusqu’au bout. On le sentait plus motivé que jamais avant de s’élancer, et empli de joie une l’exploit accompli. Bravo. Bosty, enfin, qui a tout tenté pour voler la vedette au Lorrain, mais qui a buté sur l’oxer 4 et le vertical 12a. Aurait-il gagné sans ses deux fautes? Peut-être, mais la Francilien a dû se contenter de la onzième place, qui lui offre six points de plus au classement de la Ligue. Lui aussi devrait avoir d’autres occasions d’en marquer dans les semaines à venir.
 
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