Scott Brash impressionne un peu, beaucoup, à la Folie, et les Bleuets se démarquent à Barcelone
Hello Folie de Nantuel n’a que dix ans, et pourtant, il y a déjà fort à parier que l’alezane aux allures de ponette va marquer son époque. Tant par son style, son look, que par son énergie et ses acrobaties, l’alezane née chez Jacques Gouin et montée par l’Écossais Scott Brash a remporté ce soir le Grand Prix 5* de Barcelone, son deuxième succès à un tel niveau. Si l’Américain Alex Matz et l’Italien Piergiorgio Bucci ont réussi à les doubler, les jeunes Français Mégane Moissonnier et Antoine Ermann n’ont pas démérité avec de beaux classements sur Crooner Tame et Floyd des Prés.
Ce soir à Barcelone, trente-huit couples ont pris le départ du Grand Prix à 1,60m du CSIO 5*-F, deux jours avant la finale des Ligues des nations Longines. Sur un tracé imaginé par le Madrilène Santiago Varela, les duos en lice avaient pour objectif de se qualifier pour la seconde manche au chronomètre, réservée aux douze meilleurs. Face à des tribunes clairsemées et au rythme du son des grillons, la plupart des cavaliers avaient préféré engager leur deuxième monture, afin de préserver leur cheval de tête en vue de dimanche. Parmi eux, Kevin Staut s’est fait piéger sur la sortie du double n°5, puis le vertical en bout de ligne n°7 et le mur n°8 avec Queen’s Balou B, qui doit encore s’aguerrir à ce niveau.
Sur Chacco Volo, qui lui a permis de réaliser une incroyable percée au plus haut niveau cette année, le Britannique Adrian Whiteway a réussi le premier sans-faute de l’épreuve. Installé près de Bath, le cavalier de trente-cinq ans a montré sa joie en levant le poing, célébrant un sans-faute tant attendu après plusieurs parcours frustrants car en dehors du temps imparti. Reflet de la dynamique de ces derniers mois, les jeunes Tricolores Mégane Moissonnier et Antoine Ermann se sont promenés, menant les excellents Floyd des Prés et Crooner Tame au sans-faute. L’Aquitain Olivier Robert a quant à lui manqué la seconde manche pour avoir laissé la palanque n°5B à terre sur la généreuse Ganache de Riverland, qui signe des débuts très prometteurs à un tel niveau.
Si trois de ses compatriotes se sont fait piéger sur l’ultime obstacle, laissant les tribunes bruisser de déception, Alberto Marquez Galobardes a fini par réussir un sans-faute pour l’Espagne. Grâce à Kelly, il a donc fait partie des douze qualifiés pour la seconde manche.
Mégane Moissonnier et Antoine Ermann font encore honneur à la jeunesse française
Antoine Ermann se démarque à nouveau avec Floyd des Prés.
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Comme l’Irlandais Sean Monaghan et le Belge Grégory Wathelet, Donald Whitaker a laissé une barre à terre en première manche, mais son chronomètre rapide lui aurait permis de figurer parmi les douze sélectionnés pour l’acte deux. Sans réelle chance de victoire, le Britannique a plutôt choisi d’en rester là et de préserver son irrésistible Millfield Colette en vue de la Ligue des nations de dimanche. Réserviste dans deux jours, son compatriote Adrian Whiteway a bien tenté sa chance sur Chacco Volo, mais n’a pu empêcher une faute et bouclé un tour lent, pour une onzième place finale.
Parmi les premiers à s’élancer dans le deuxième round, Antoine Ermann a tenté de serrer autant que possible les tournants. Son grand Floyd des Prés, avec qui il fait la couverture du dernier numéro du magazine GRANDPRIX, n’étant pas le plus rapide au sol, le Toulousain d’adoption a finalement coupé les cellules en 56’’86. “Floyd a une nouvelle fois été au top ! […] Avec cette épreuve, je voulais le remettre dans le coup en vue de dimanche et il finit par signer un double sans-faute. Je suis vraiment content, et j’espère qu’il sera dans la même forme dans deux jours”, a réagi le meilleur Français des Européens de La Corogne, cinquième ce soir.
Jonglant avec le galop souvent désuni du grand bai, la Rhônalpine Mégane Moissonnier a conclu son parcours en 55’’37, pour terminer aux pieds du podium. “Je suis très contente de Crooner, qui a beaucoup progressé cette année et montre une belle régularité en Grands Prix 5* à 1,60m. […] Je pense que nous avons fait de notre mieux, nous n’aurions pas pu être bien plus rapides ce soir. La vitesse est un point que nous devons encore améliorer ensemble”, s’est réjouie la Rhônalpine. Dimanche, elle sera réserviste pour l’équipe de France et soutiendra ses coéquipiers à pied. Avec Kiss Me Fabuleuse, l’Italien Piergiorgio Bucci est allé plus vite que les Tricolores, en arrêtant le chronomètre en 53’’77, synonyme de troisième place.
Le duel final s’est donc joué entre deux Anglo-Saxons, Alex Matz et Scott Brash. Alors que le premier observait fébrilement son ultime concurrent sur l’écran du paddock, l’Écossais a une nouvelle fois mené la spectaculaire Hello Folie de Nantuel à un très grand succès dans la péninsule ibérique. Lauréate d’un Grand Prix 5* à Doha en janvier et double médaillée d’argent aux Européens de La Corogne en juillet, la bondissante alezane du stud-book Selle Français continue d’allonger son palmarès déjà bien fourni à dix ans seulement. Ce soir, la “ponette” et protégée du discret éleveur Jacques Gouin a passé la ligne d’arrivée en 52’’12, non sans acrobaties signatures dont elle détient le secret. Lauréat de l’épreuve reine du CSIO 5* de Calgary en septembre avec Hello Jefferson puis du Longines Global Champions Tour de Vienne la semaine passée, Scott Brash a indiscutablement de quoi envisager l’avenir sereinement, peut-être même jusqu’à un nouvel exploit.
Avec soixante-dix-huit centièmes de retard sur la tête, l’Américain Alex Matz a donc dû s’avouer vaincu sur son fils d’Elvis Ter Putte, Ikigai.
Si une seule épreuve à 1,50m sera au programme demain à 20h, les regards se tournent à présent vers la finale de la Ligue des nations Longines, dont le coup d’envoi sera donné dimanche, à 12h.
Mégane Moissonnier et Crooner Tame se montrent de plus en plus réguliers sur des barres à 1,60m.
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