Grégory Wathelet pose carte sur table avec Double Jeu d’Honvault à Barcelone
N’étant pas du genre à pratiquer la langue de bois, il est plutôt ironique que Grégory Wathelet soit associé à un cheval prénommé Double Jeu. Il n’empêche que le multimédaillé belge et le produit de l’élevage d’Honvault se sont bien trouvés, puisque depuis leur mariage imaginé par Steve Guerdat il y a un an, tous deux multiplient les classements. Seule anomalie de l’histoire, ils n’avaient encore remporté aucune épreuve, ce qui a été rectifié ce soir au Real Club de Polo de Barcelone, dans le cadre du CSIO 5*-F. Le Francophone a soufflé la victoire à l’Allemande Sophie Hinners sur Iron Dames*Kaleni Jo, elle-même en avance sur l’Italienne Giulia Martinengo Marquet avec Coynor.
Unique épreuve de la journée au CSIO 5*-F de Barcelone, l’épreuve au format winning round s’est aujourd’hui conclue aux alentours de 22h30 avec la Brabançonne. Ouvreur en première manche, Grégory Wathelet s’est en effet déjoué de tous les pièges tendus par le Madrilène Santiago Varela, avant de livrer une leçon de détermination dans la seconde.
Alors que l’Allemande Sophie Hinners venait d’imposer un nouveau chronomètre de référence sérieux de 48’’25 avec Iron Dames*Kaleni Jo, le Belge a lancé son Double Jeu d’Honvault à un rythme effréné pour franchir la ligne d’arrivée avec deux secondes et trente-quatre centièmes de moins ! De quoi lui permettre d’obtenir sa première victoire internationale avec le bai, que lui a confié son ami Steve Guerdat en septembre 2024. “Il est vrai que Double Jeu est souvent classé mais nous n’avions encore jamais gagné. Dans cette seconde manche, j’étais entre deux eaux, car en partant avant-dernier, je savais que Sophie était rapide mais que je pouvais tout de même battre son chronomètre. Les autres partants ont été moins rapides, mais derrière moi, il restait encore Christian (Kukuk, le champion olympique, associé à Cepano Baloubet, ndlr). Pour cette raison, je me suis dit que je devais donc prendre des risques afin de le pousser à la faute (ce qui a fonctionné, l’Allemand se faisant piéger sur l’ultime obstacle, ce qui l’a rétrogradé au cinquième rang, ndlr). Hier, mon cheval a réussi un magnifique Grand Prix, mais j’ai été un peu frustré de la faute au barrage, qui est certainement due à son crottin. Je tenais donc à bien réussir mon épreuve ce soir”, a réagi le lauréat de l’épreuve.
“Double Jeu est un peu atypique, il faut le connaître, ne jamais forcer les choses”, Grégory Wathelet
Après un an d’association, Grégory Wathelet affine encore quelques détails avec son Selle Français de douze ans, né chez le regretté Henri-Pierre Delplace, sur la côte d'Opale, à cheval entre les communes de Wimereux et de Boulogne-sur Mer. “Depuis trois concours, je le monte en hackamore, ce qu’il accepte très bien et me donne de meilleures sensations. Parfois, on hésite à tenter des choses, puis en essayant, on se rend compte que c’est finalement mieux. Ce cheval est toujours très généreux, respectueux et démontre énormément de moyens. Il est toutefois un peu atypique, il faut le connaître, ne jamais forcer les choses. Au quotidien, il est vraiment gentil mais très stressé. Le simple fait que la texture du sol change à un endroit l’interpelle. Il regarde tout, sans méchanceté, mais avec beaucoup d’attention. Il suffit de le comprendre et de lui donner confiance. Il est plus à l’aise à l’extérieur qu’en indoor, même s’il peut réussir dans des grandes pistes telles que Lyon ou Genève”, poursuit le multimédaillé du Plat-Pays.
Dans quelques heures, l’attention du vainqueur du jour se tournera déjà sur la finale de la Ligue des nations Longines, lors de laquelle il sera le dernier du quatuor à s’élancer avec Bond Jamesbond de Hay. “Notre équipe est forte, tout comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne, mais aussi la France, qui a ses chances. Même si tout reste à faire, nous sommes super motivés. Depuis plusieurs mois, la Belgique compte sur de bons couples, même au-delà de l’équipe première. Cela nous motive à rester bons et à nous battre pour des résultats, et j’adore ça !”
Grâce à Coynor, la souriante italienne Giulia Martinengo Marquet a pris la troisième place en bouclant son deuxième parcours en 49’’06. Côté français, Olivier Perreau et Mégane Moissonnier ont réussi à accéder au deuxième round, laissant chacun une barre à terre, respectivement sur Himalaya du Temple et Kandoo Z. Kevin Staut a quant à lui bouclé le parcours initial avec le score lourd de seize points sur Queen’s Balou B, son fils de Balou du Rouet de dix ans.
Demain, le coup d’envoi de la finale de la Ligue des nations Longines sera donné à 12h.