Les Britanniques résistent à une pression démente en finale de la Ligue des nations à Barcelone
Le match a été serré jusqu’au dernier obstacle! Aujourd’hui à Barcelone, la Grande-Bretagne a fini par s’imposer dans la finale de la Ligue des nations Longines, au terme d’un barrage face à l’Irlande. L’Union Jack avait pour l’occasion dépêché son meilleur représentant Scott Brash avec Hello Jefferson, plus rapides de vingt-trois centièmes que Billy Twomey associé à Jumping Jack van de Kalevallei. Tenante du titre, l’Allemagne a pris la troisième place, tandis que la France, un temps prétendante au barrage pour la victoire, a finalement sombré au septième rang.

Ô combien aérien, Enjeu de Grisien a pris le relais de Point Break avec la manière.
© Leanjo de Koster/FEI
“Cette victoire représente tellement pour moi”, a introduit la cheffe d’équipe britannique Di Lampard, à l’issue du sacre de l’Union Jack dans la capitale catalane. Victorieux lors de la Coupe des nations 5* de Calgary et de l’étape de la Ligue des nations de Gassin, paré d’argent individuel et collectif aux Européens Longines de La Corogne mi-juillet, sans compter bien sûr la renversante médaille d’or olympique des Jeux de Paris l’été passé, le collectif britannique est sur une voie dorée.
“Tout au long de la saison, nous avons été chanceux et avons pu compter sur un bon groupe de cavaliers, qui ont travaillé dur, en s’améliorant constamment. Nous avons désormais un réservoir un peu plus important et je suis vraiment heureuse de terminer l’année sur cette excellente note, à l’image des victoires à Calgary et Gassin. Le final est parfait ! Mes cavaliers me rendent la vie très facile et certains émergent, ce qui est formidable”, a abondé Di Lampard, consciente de pouvoir compter de véritables pointures dans ses rangs. “Il y a des cavaliers formidables dans le monde, mais je crois que trois des meilleurs sont dans mon équipe”, a-t-elle affirmé, faisant référence à ses champions olympiques Ben Maher, Harry Charles et Scott Brash. Le premier a été l’un des acteurs majeurs de ce succès avec une seule faute en première manche sur le surpuissant Enjeu de Grisien. S’il avait initialement prévu de participer à cette épreuve avec son joyau suédois Point Break, le champion olympique de 2021 ne l’a finalement pas senti en pleine possession de ses moyens après un premier parcours dans la semaine. “Rien de grave”, a-t-il rassuré.
Le collectif a également pu s’appuyer sur le jeune mais déjà si expérimenté Harry Charles, associé à Sherlock (ex Novio vd Donkhoeve), qui n’a pas tout à fait résolu l’énigme pour signer un sans-faute, mais montré de belles choses. Engagé pour la première fois en Coupe des nations 5*, le bai que son cavalier forme depuis son jeune âge s’est montré à la hauteur avec deux parcours à quatre points. Enfin, Donald Whitaker et l’irrésistible Millfield Colette ont été moins brillants qu’au cours de la saison en étant piégés sur les obstacles n°8 et 9 de la première manche. Logiquement, ils sont restés sur la touche pour la seconde, aux côtés des réservistes de choix, Adrian Whiteway et Chacco Volo.
Pour s’imposer, le quatuor d’outre-Manche a donc dû se battre jusqu’au barrage, face à l’Irlande. Après un sans-faute puis une barre tombée dans le milieu du triple lors de l’acte deux, Scott Brash a été désigné pour faire face au chronomètre. Associé à Hello Jefferson (ex Jerenmias van het Hulstenhof), récent lauréat des épreuves reines de Calgary et Vienne, l’Écossais n’a pas tremblé. Pourtant, son adversaire Billy Twomey lui avait lancé un objectif ambitieux de 38’’42 sur Jumping Jack van de Kalevallei. Pas de quoi impressionner celui qui remportait le Grand Prix vendredi soir avec la petite bombe Hello Folie de Nantuel, et qui a abaissé le temps de l’Irlandais de vingt-trois centièmes. “J’ai observé le barrage de Billy, qui a été fantastique. Je savais que le battre serait difficile, mais j’aime la pression ; elle amplifie tout et me permet d’être encore plus concentré”, résume celui qui a scellé la victoire britannique. Engagé pour la toute première fois dans la série “Ligue”, initiée par la Fédération équestre internationale (FEI) début 2023, il a d’ailleurs troqué son scepticisme pour de l’enthousiasme vis-à-vis du format, également loué par la cheffe d’équipe.

Scott Brash, Harry Charles, Ben Maher et Donald Whitaker entourent Di Lampard au sommet.
© Leanjo de Koster/FEI
La France passe de prétendante à la victoire au bas du classement en quelques secondes

De retour en équipe preière après une pause, Harry Charles a lancé Sherlock dans le grand bain.
© Leanjo de Koster/FEI
Menée par Michael Blake, l’Île Verte a notamment été portée par le double zéro de Bertram Allen et son excellent Qonquest de Rigo, un fils de Fantomas de Rigo de neuf ans seulement, déjà remarquable à La Baule. Une performance qui a aujourd’hui relevé de l’exploit, puisque seuls Nicola Philippaerts et la survoltée Katanga van het Dingeshof ont aussi été irréprochables sur les deux tours aux petits oignons du Madrilène Santiago Varela.
Parmi les favoris sur le papier et tenants du titre, les Allemands ont terminé troisièmes, comptant sur un unique sans-faute des champions d’Europe Richard Vogel et United Touch S. Derrière le peloton de tête à l’issue de la première manche, la Belgique est restée à flot, sans toutefois pouvoir compter sur un score vierge des pourtant si réguliers Thibeau Spits et Gilles Thomas, respectivement sur Impress-K van’t Kattenheye Z et Ermitage Kalone.
Auteurs de parcours impeccables en première manche, les Américains Laura Kraut et Karl Cook ont respectivement écopé de quatre et huit points dans la seconde, respectivement sur Bisquetta et Caracole de la Roque. Le collectif de Robert Ridland conclut l’épreuve cinquième, juste devant les Pays-Bas, un temps en lice pour la victoire, avant que le format impitoyable ne les fasse plonger.
La France est elle aussi passée par toutes les émotions cet après-midi. Grâce au sans-faute d’Olivier Perreau sur GL Events*Dorai d’Aiguilly et aux deux parcours à quatre points d’Olivier Robert sur Iglesias DV Z et Antoine Ermann avec Floyd des Prés, l’équipe menée par Édouard Coupérie était encore bien dans la course à mi-épreuve, ex-æquo avec cinq autres équipes. Pour Kevin Staut, quatrième homme de cette composition, la deuxième moitié de parcours a été une épreuve dans l’épreuve. Fautive à la rivière, la généreuse Visconti du Telman a ensuite renversé le vertical n°10, le milieu du triple, ainsi que l’ultime palanque. Le Normand a donc vécu le deuxième acte à pied, observant notamment un magnifique sans-faute d’Antoine Ermann et son alezan, qui font ce mois-ci la couverture du magazine GRANDPRIX. Malgré les huit points du Roannais sur l’oxer n°8 et la palanque n°12, les Bleus auraient pu s’inviter au barrage face à la Grande-Bretagne et l’Irlande. Pour cela, Olivier Robert n’avait pas d’autre option que de livrer un sans-faute avec son bai brun. Le suspense n’a été que de courte durée, puisque le duo s’est fait piéger sur le vertical n°3, puis la rivière, avant que l’étalon de douze ans ne refuse de tourner à droite pour aborder le double, faisant perdre un temps précieux à l’Aquitain. Un comportement qu’il avait déjà eu par le passé, notamment sur cette piste barcelonnaise. Avec treize points en plus au compteur, le collectif a donc plongé au septième rang, devant l’Italie et l’Espagne. En fin d’épreuve, l’Italien Piergiorgio Bucci, son cheval Hantano, sa groom, ainsi que ses propriétaires, ont par ailleurs été récompensés pour avoir été les plus réguliers au cours des cinq actes du circuit.
Cette finale barcelonaise clôt donc la saison 2025 de la Ligue des nations Longines, avant que la Coupe du monde et ses concours indoor ne prennent le relais d’ici deux semaines, à Oslo.
Toutes les épreuves du CSIO 5* de Barcelone sont à revoir sur Clipmyhorse.tv

Billy Twomey a bien tenté de barrer la route à Scott Brash au barrage, sans succès.
© Leanjo de Koster/FEI