Samedi, Gaspard Maksud a annoncé la vente de son meilleur cheval de saut d’obstacles, Ballypatrick Tiberius, dont il était le copropriétaire. “Nous vivons une journée triste, car nous faisons nos adieux à Toby”, a introduit le cavalier basé en Grande-Bretagne et membre de l’équipe de France de concours complet. “Ces quatre dernières années passées avec lui ont été incroyables et je souhaite bonne chance à son nouveau cavalier. Je suis très fier de ce que nous avons accompli ensemble et encore plus fier de le voir rejoindre l’écurie d’un médaillé d’or olympique. La décision n’a pas été facile à prendre, mais malheureusement, avec un seul cheval, il est impossible de participer à de belles compétitions. J’ai demandé à plusieurs reprises à pouvoir participer à des compétitions plus importantes via les Coupes des nations, mais la réalité est que ma fédération ne nous sélectionne pas en fonction du cheval, mais en fonction de votre classement. J’ai la chance de pouvoir rester au sommet du sport du concours complet, une discipline bien plus accessible, mais je compatis vraiment avec toutes les jeunes générations qui tentent d’atteindre le plus haut niveau en saut d’obstacles. Il est indispensable de compter trois ou quatre chevaux compétitifs pour participer aux meilleurs concours”, a-t-il aussi regretté, avant de conclure : “Maintenant, retour au travail pour former les prochaines superstars”. 

Si Gaspard Maksud l’avait initié au concours complet, c’est donc en jumping que Ballypatrick Tiberius s’est révélé, préférant les pistes d’obstacles aux rectangles de dressage. Le bai a permis au Français de remporter la première épreuve comptant pour le classement mondial de sa jeune carrière, le Grand Prix 3* d’Opglabbeek, le 21 septembre. Avant cela, l’étalon bai de neuf ans lui avait offert de nombreux beaux classements jusqu’en CSI 3*, dont une deuxième place dans le Grand Prix 3* de Chard, le 20 juillet. Fils de Caligula avec une mère par HH Messenger, il lui avait même permis de s’élancer dans un Grand Prix 4*, bouclé avec une faute lors du tour initial, le 10 août, à Opglabbeek.

“Il m’incombe désormais de lui offrir une grande carrière sportive”, Harry Charles

Ces résultats ont bien sûr suscité des convoitises, dont celle d’un champion olympique par équipes qui tente de reconstruire un piquet de chevaux de haut rang. Installé depuis peu à quelques minutes d’Opglabbeek, où l’aérien bai s’est notamment fait remarquer, Harry Charles a en effet été séduit par ses qualités évidentes. “Je suis avec attention ce cheval depuis quelques années, notamment car il est monté par Gaspard, qui est installé en Grande-Bretagne et qui concourait dans les mêmes concours locaux que moi pendant un temps. C’est amusant mais j’avais rencontré sa copropriétaire dans un aéroport, en janvier. Elle m’a en quelque sorte donné envie de suivre son évolution encore davantage”, raconte celui qui vient de participer au sacre de la Grande-Bretagne dans la finale de la Ligue des nations Longines de Barcelone. 

“Alors que je concourais à Sentower Park (les installations d’Opglabbeek, ndlr) il y a deux semaines, j’ai observé Tiberius lors des trois jours de compétition. Même lorsqu’il a commis deux fautes le samedi, j’ai été très impressionné par son comportement. Nous avons alors fait part de notre volonté d’en faire l’acquisition, à la suite de quoi il a remporté le Grand Prix, dans lequel il a été fantastique. Je me suis donc empressé car je savais que les offres d’achat allaient affluer. Heureusement, Gaspard et Laura (Smith, la copropriétaire, ndlr) ont été très professionnels. J’ai essayé Tiberius le jour suivant et l’ai immédiatement adoré. Nous essayons d’acheter les meilleurs chevaux possible, il m’incombe désormais de lui offrir une grande carrière sportive. Je ne sais pas encore à quelle catégorie ce cheval appartient mais sa personnalité et sa façon de bouger m’ont vraiment séduit. Je pense en tout cas qu’il pourrait bien convenir à mon équitation et je suis très chanceux de pouvoir compter sur le soutien de tels propriétaires”.