Après avoir mis deux fois la France à ses pieds, Iam du Loir s’apprête à découvrir le Mondial du Lion

Cet après-midi, à 13h27, Iam du Loir prendra part au premier test du Mondial des Jeunes Chevaux de sept ans sur la piste en sable du Parc départemental de l’Isle-Briand, au Lion-d’Angers. Vainqueur de la finale du Cycle classique des cinq ans sous la selle de Thomas Carlile à peine quelques jours après que le cavalier l’a essayé, le hongre né chez Pierre Gouyé a de nouveau été sacré champion de France de sa génération cet été. S’il est très attendu en Anjou cette semaine, son cavalier nourrit pour lui des objectifs bien plus grands. 



Sacré champion de France des chevaux de concours complet de sept ans mi-août au Pin-au-Haras, Iam du Loir (SF, Canturano x Fergar Mail) découvre cette semaine le Mondial des Jeunes Chevaux du Lion-d’Angers, en Maine-et-Loire. Le hongre est né dans la Sarthe, département voisin, le 4 avril 2018, au sein de l’élevage de Pierre Gouyé, qui possède une quinzaine de poulinières. Le passionné a déjà fait naître le champion du monde en titre Banzaï du Loir (SF Nouma d’Auzay x Livarot), mais aussi les prometteurs chevaux de neuf ans Gypsie (SF, Herald x Canaletto) et Goliath (SF, Nouma d’Auzay x Hand in Glove, Ps), associés comme Banzaï à la Britannique Yasmin Ingham. D’ailleurs, Gypsie vient de s’imposer sous sa selle dans la Coupe des nations du CCIO 4*-L de Boekelo. Interrogé quant au croisement ayant donné naissance à Iam, Pierre Gouyé explique avoir choisi Canturano “un peu à l’instinct”, même s’il éprouvait de l’intérêt pour la lignée de son père, Canturo, très en vogue à l’époque. Selon lui, Canturano “apporte du sang et une bonne locomotion”. En 2017, il l’a utilisé par trois, obtenant Iam, bien sûr, mais aussi Icloud (SF, mère par Orlando), déjà exporté en Grande-Bretagne, et Idylle (SF, mère par Quick Star), actuellement au travail chez Axel Coutte, à qui Pierre Gouyé confie la formation de ses jeunes protégés depuis longtemps. En 2024, elle a été indicée à 121 en concours complet.   

Quant à la mère d’Iam, Rumba du Loir (SF, Fergar Mail x Kildare III), elle est évidemment née chez Pierre Gouyé. Valorisée en saut d’obstacles, elle a obtenu la mention  “Excellent” en finale du Cycle classique des quatre ans, avant de décrocher un indice de 128 l’année suivante. “Je ne m’entendais pas vraiment avec elle”, narre l’éleveur sarthois. “Je pense que nos caractères n’étaient pas compatibles. De façon récurrente, elle m’empêchait de l’attraper au pré, ce qui avait le don de m’agacer. Finalement, je l’ai donc cédée à quelqu’un d’autre, d’autant que j’essaye de beaucoup sélectionner mes reproductrices en fonction de leur caractère. Pour évoluer en complet, il faut forcément que les chevaux montrent de l’envie et soient coopératifs.”



“Iam montrait une belle énergie et du tempérament”, Axel Coutte

“Intelligent, vif et curieux” lorsqu’il était poulain, selon les mots de son naisseur, Iam montrait “une belle énergie et du tempérament” à trois ans, décrit Axel Coutte, chez qui le hongre est arrivé au moment de son débourrage. “Ce n’était pas pour me déplaire, car c’est utile dans notre sport. J’ai vite compris qu’il était malin, car on ne retrouvait pas cette énergie et ce tempérament lorsqu’il était monté. Pour moi, c’est un cheval qui pourrait donc bien viellir, car il sait s’économiser.” “Toujours très respectueux des barres et concerné par ce qui lui était proposé”, le fils de Canturano pouvait cependant se montrer un peu joueur lors de ses premières compétitions. “Il semblait passer plus de temps à chercher comment se dérober devant l’obstacle, plutôt qu’à tenter de passer entre les fanions” relate Axel Coutte. “Il pouvait donc être un peu coquin, mais nous savions qu’il avait du potentiel. Il fallait simplement savoir comment le mettre à profit.” “À quatre ans, il a en effet esquissé une tentative de dérobade dès le premier obstacle de cross qu’il a rencontré en compétition”, confirme Pierre Gouyé. “Il fallait lui expliquer les choses  et lui donner confiance pour qu’il évolue dans le bon sens, ce qu'Axel a très bien réussi.”  

À cinq ans, Iam, toujours monté par Axel Coutte, a effectué une bonne saison, qui lui a valu d’être repéré par Thomas Carlile. “Je l’ai observé pendant plusieurs mois”, indique celui qui a regretté de ne pas avoir fait l’acquisition de Banzaï du Loir, qu’il avait également repéré dans ses jeunes années. “J’aimais beaucoup Iam et je savais qu’il était à vendre. Je ne disposais pas des ressources nécessaires pour l’acheter, mais à force de le croiser en concours, je me suis dit qu’il fallait au moins que je l'essaye”. Ce sera chose faite le lundi 11 septembre 2023….deux jours avant d’embarquer le hongre pour la finale du Cycle classique à Pompadour ! En Corrèze, alors qu’il n’avait jamais monté son nouveau complice auparavant, Thomas Carlile arrive à le mener au titre national. L’année suivante, le bai se montre performant durant toute la saison, engrangeant une victoire et trois deuxièmes places en cinq concours disputés sur le Cycle classique ou en CCIYH 2*-S. Mais lors de la finale du Cycle classique, où il défend donc son titre acquis l’année précédente, il met à terre la sortie du triple du parcours de saut d’obstacles et ne termine qu’onzième. “Sans cette faute, il aurait terminé troisième et aurait décroché sa qualification pour le Mondial”, déplore Thomas Carlile.

Iam du Loir pose ici avec son naisseur, Pierre Gouyé

Iam du Loir pose ici avec son naisseur, Pierre Gouyé

© Pauline Chevalier



Ce fameux Mondial, c’est finalement cette semaine, à l’âge de sept ans, qu’Iam le découvre. Cette saison, avant d’arriver en Anjou, il a remporté une épreuve Pro 2 à Pompadour puis le CCI 2*-L de Saumur, avant de terminer deuxième des CCI 3*-S de Chaumont-en-Vexin et du haras de Jardy, puis d’être de nouveau sacré champion de France de sa génération mi-août au Pin-au-Haras. Logiquement, au vu de ses résultats passés et de l’expérience de son cavalier, le fils de Canturano est très attendu cette semaine au Lion-d’Angers, où il disputera son premier CCI 3*-L. “Nous allons en apprendre plus sur lui samedi, le jour du cross, notamment après qu’il aura terminé sa course, mais aussi dimanche, où nous pourrons observer comment il récupère”, analyse l’ancien partenaire de Ténarèze et Sirocco du Gers, qui voit bien plus loin que le Mondial du Lion avec Iam. Le Sarthois d’adoption estime que sa monture fait preuve d’un bon mental en dressage, montre beaucoup de moyens à l’obstacles ainsi qu’une grande amplitude lors du cross. “Au vu de sa génétique et de ses moyens, Iam est un cheval qu’on devrait voir en 5*”, résume-t-il. Pour autant, il souhaite aussi prendre son temps, ne voyant “pas d’intérêt à se dépêcher”, puisqu’il “n’envisage pas de disputer les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle avec lui”. De fait, le bai va probablement continuer à engranger de l’expérience en CCI 3* l’année prochaine. “J’imagine que je vais le sentir prêt pour évoluer en CCI 4* assez tôt, et ce sera certainement un peu compliqué de me retenir de le lancer à ce niveau”, envisage toutefois Thomas Carlile. “Il me faudra garder en tête qu’il n’y a aucun intérêt à lui faire disputer ces épreuves-là à huit ans au vu des beaux objectifs sportifs que je le pense capable d’atteindre.” 

Côté caractère, aux dires de son cavalier, Iam est un “cheval très attachant: câlin, particulièrement tactile, vraiment calme. Il a été élevé au sein du petit centre équestre familial d’Axel Coutte, où sa journée préférée était le mercredi: celle des enfants. Il demandait des caresses en baissant la tête à leur niveau tout l’après-midi. C’est un cheval très sociable et gentil avec ses congénères aussi. J’estime qu’il me correspond bien J’adorerais vraiment pouvoir le garder, vu que j’entretiens une super relation avec lui en plus de réussir des performances”. Pour autant, l’athlète sait bien que certaines offres peuvent être difficiles à refuser. Quant à Pierre Gouyé, il espère que son protégé “fera carrière grâce à son intelligence, même s’il reste aussi blagueur que son cavalier actuel”. “Voir évoluer Iam avec Thomas permet aussi de rassurer les Français quant au fait que l’on peut leur vendre des chevaux, et qu’ils ne partent pas tous en Angleterre”, considère-t-il. 

Le Mondial du Lion est diffusé en direct et en intégralité sur GRANDPRIX.tv
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