La Suisse au bout du suspense, la France deuxième à Rabat

Si la France a semblé prendre le large dans la première partie d’épreuve, les Bleus n’ont pu garder le cap et ont finalement laissé filer la victoire à leurs voisins helvètes ce soir. Auteurs d’une seconde manche idéale et à l’issue d’un suspense important, les Suisses ont en effet soulevé le trophée de cette deuxième édition de la Coupe des nations de Rabat. Tenante du titre, la Belgique n’a pu réitérer cette année et ne termine pas même sur le podium, puisque c’est l’Italie qui occupe la troisième place du classement final. Retour sur une belle soirée de sport.



Julia Dallamano et Hoepala van het Daalhof, à la tête d'un des deux double sans faute de la soirée.

Julia Dallamano et Hoepala van het Daalhof, à la tête d'un des deux double sans faute de la soirée.

© RB Presse/P. Renauldon

Déjà bien représentée à Tétouan avec la victoire de Nadja Peter Steiner dans le Grand Prix, la Suisse a frappé un Grand Coup ce soir à Rabat. Au terme des deux manches, le quatuor sélectionné par Andy Kistler s’est en effet imposé, et pourtant… Sur le parcours dessiné par l’Italien Uliano Vezzani, dont le travail a une fois de plus été unanimement salué, les Bleus ont réalisé une excellente première manche. Si Max Thirouin s’est fait piéger à deux reprises (sur l’obstacle numéro deux ainsi que sur la sortie du double placé en numéro neuf) aux rênes d’Utopie Villelongue, ses trois coéquipiers ont déjoué toutes les difficultés avec facilité. Comme Romain Lavigne sur Pharaon Belle Menée et Julia Dallamano juchée sur Hoepala van het Daalhof, Séverin Hillereau a réalisé un parcours parfait sur Radja d’Artemis, un grand bai à la puissance déconcertante. Dès le départ, la France s’est donc emparée de la tête grâce à un score vierge, tandis que les Suisses ont terminé la première manche avec huit points, suite aux parcours à une faute d’Aurélia Loser, Alain Jufer et Pius Schwizer. À égalité avec seize points après ce premier acte, la Belgique, l’Italie et l’Égypte ont conservé une chance de podium tandis que pour la nation hôte, les choses ont d’emblée été plus difficiles. Ouvreur pour le Maroc, Abdelkébir Ouaddar a en effet écopé de treize points sur Saphir du Talus lors de la première manche. Ce soir, la Syrie et les Émirats Arabes Unis n’ont pas été à la fête non plus. Pour les vestes vertes, le pilote au style incisif Abdullah Alsharbatly avait fait le choix de seller Toscan de Sainte Hermelle, le gris qui a connu ses plus beaux succès sous la selle du Belge Constant van Paesschen. Il est finalement sorti de piste avec neuf points de pénalité dans le premier acte.


Une deuxième manche difficile pour les Bleus

Quelmec du Géry sous la selle d'Aurélia Loser, vingt-deux ans seulement.

Quelmec du Géry sous la selle d'Aurélia Loser, vingt-deux ans seulement.

© RB Presse/P. Renauldon

Avec un forfait d’El Ghali Boukaa et deux scores lourds, le Maroc n’a pu sortir la tête de l’eau en deuxième manche, ce qui fut également le cas de l’Arabie Saoudite, privée de Dalma Malhas et Toscanini Malpic, ce dernier s’étant blessé. Avec la Syrie, ces deux drapeaux concluent la compétition avec des scores lourds et en queue de peloton. Provisoirement troisième ex-aequo après le premier acte, la Belgique n’a pu conserver son rang. Comme en première manche, Gaëtan Decroix et Quel Homme de Hus ont fauté à deux reprises, un score qui n’est pas le reflet de leur bonne saison. Avec huit points également pour José Thierry sur Cyrano d’Orbri et de Dominique Hendrickx associé à Bacardi les Hauts, les Diables rouges ont terminé au pied du podium, à douze points du podium. Avec deux parcours parfaits signés Matteo Zamana sur Eh Querry et Emanuele Massimiliano Bianchi juché sur Vadetta van het Mettenhof, la Squadra Italia a ainsi pu monter sur le podium.
Le véritable match s’est finalement joué entre la France et la Suisse. Si Max Thirouin a pu améliorer son score en ne faisant qu’une faute sur le onzième obstacle, les choses ne se sont pas si bien passées pour Romain Lavigne. Sur son fils de Trésor du Renom, le pilote s’est en effet fait piéger sur la rivière, la sortie du double et le vertical numéro dix. Pendant ce temps, la Suisse a vu Nadja Peter Steiner signer un fantastique double zéro, assuré avec une aisance remarquable par le talent de Saura de Fondcombe. Alain Jufer a lui fait une faute et écopé d’un point de temps dépassé aux rênes de Rahmannshof Tic Tac. Toutefois, sa compagne Aurélia Loser a elle signé un sans-faute capital sur Quelmec du Géry, le généreux petit bai révélé à haut niveau par Pénélope Leprévost. Côté Français, Séverin Hillereau a fauté à deux reprises, laissant une belle porte ouverte à la Suisse. Pour assurer la victoire à son équipe, Pius Schwizer a donc dû réaliser un parcours parfait. Une formalité pour lui, puisqu’en selle sur Balou Rubin R, le pilote a délivré une performance exemplaire, offrant ainsi la victoire à sa nation ! Une première place qui aura certainement une saveur particulière pour Aurélia Loser, vingt-deux ans, et qui courrait là sa toute première Coupe des nations. En entrant en piste, Julia Dallamano a donc dû assurer la deuxième place à la France. Au terme des douze obstacles, la Française y est parvenue de la meilleure des manières, en signant un parcours impeccable sur sa grise : une performance grandement saluée par le chef d’équipe Philippe Guerdat.
   
Jusqu’à dimanche, la compétition se poursuit à Rabat, où le prochain point d’orgue se déroulera dimanche après-midi à l’occasion du Grand Prix.