Baloubet du Rouet, le roman d’une vie de star

Le 7 août dernier, Baloubet du Rouet s’est éteint à vingt-huit ans dans les écuries de son propriétaire portugais, Diogo Pereira Coutinho. Doté d’un charisme hors du commun, le puissant et fantasque alezan, crack parmi les cracks, avait accompli une magnifique carrière sportive avec Nelson et surtout Rodrigo Pessoa, remportant notamment trois finales de Coupe du monde consécutives entre 1998 et 2000, puis l’or olympique aux Jeux d’Athènes, en 2004.
Plébiscité par bien des éleveurs, surtout à l’étranger, le Selle Français avait aussi magnifiquement brillé en tant qu’étalon. De sa naissance en Normandie à sa paisible retraite en Lusitanie, Grand Prix retrace l’itinéraire de cette légende du saut d’obstacles. 



Au cours de sa carrière d’éleveur, Louis Fardin aura eu deux coups de génie : croire en Galoubet A, un étalon controversé à l’époque, et croiser Badine avec Starter, un fils de Rantzau, pour donner Mésange du Rouet, réalisant un in-breeding 2x3 sur Rantzau, une option risquée mais payante.
D’abord croisé à J’T’Adore, Mésange a donnéle très bon gagnant international Unadoré du Rouet (ISO 171), puis Louis Fadrin l’a confiée à Galoubet A, ce qui a donné naissance à Baloubet du Rouet.
Baloubet n’est pas resté longtemps à Juilley, puisqu’il a été vendu sous la mère. “Ayant l’habitude de vendre ses poulains au sevrage, mon grand-père en avait cédé les deux-tiers à l’âge de six mois à Mme Blanchard, du haras de Villepelée, où était stationné Galoubet. Baloubet est donc parti à Villepelée puis, avant sa saison de quatre ans, Rémy Bourdais a acheté la part de mon grand-père”, se souvient Yannick Fardin. Bourdais fait alors débuter Baloubet à quatre et cinq ans.
 
Après l’avoir acquis, le Portugais Diogo Pereira Coutinho confie l’alezan à Nelson Pessoa, chez qui il débarque à l’âge de six ans. Le jeune Rodrigo, alors à peine âgé de vingt-deux ans, est assez sceptique à l’arrivée de ce grand cheval qui ne ressemblait pas à grand-chose. À l’époque, il n’imaginait pas une seconde que Baloubet deviendrait le meilleur cheval de sa carrière : “Quand j’ai vu ce grand cheval dégingandé, je n’étais pas vraiment emballé ! Nous l’avons un peu fait sauter en liberté, mais il n’a rien montré d’extraordinaire. Emporté par son énergie, il commettait beaucoup d’erreurs. Le lendemain, nous avons voulu voir un peu plus ce qu’il valait, et nous l’avons remis en liberté. Là, il a été extraordinaire. Il corrigeait de lui-même toutes les erreurs de la veille, comme s’il avait réfléchi pendant la nuit et avait trouvé les solutions. C’est cette intelligence de la barre hors du commun qui a fait de lui un si grand champion, même s’il nous a fallu du temps pour cannaliser toute son énergie”.
 
Retrouvez l’intégralité du récit consacré à Baloubet du Rouet dans le numéro 90 de Grand Prix Magazine, disponible en kiosques et à la vente en ligne