Coup de maître de Max Thirouin à Equi’Seine

Cette après-midi, dans le parc des expositions de Rouen, se déroulait le Grand Prix du CSI4* d’Equi’Seine. Parmi les cinquante couples au départ, seuls douze ont trouvé la clef ouvrant les portes du barrage. Parfait sur le tour initial, parfait sur le barrage, Max Thirouin en selle sur Utopie Villelongue s’est finalement imposé face à la redoutable Sultane des Ibis, monture de Félicie Bertrand. Jacques Helmlinger aux commandes d’Icarus Vd Bisschop est venu compléter ce podium 100% français.
 



Des fautes, il y en a eu un peu partout sur le parcours imaginé par Grégory Bodo à l’occasion du Grand Prix du CSI 4* d’Equi’Seine. Cette après-midi à Rouen il fallait faire preuve de finesse, et pour certains d’un petit peu de chance pour accéder au barrage. Julien Gonin, premier des cinquante cavaliers à s’élancer, n’a rien laissé paraître de la complexité du tracé tant son Valou du Lys a réalisé ce parcours avec aisance. Dans un premier temps la fille de Calvaro ne devait pas prendre part au barrage en raison d’un point de temps dépassé. La jument, qui participait à son premier Grand Prix à ce niveau, a finalement été rattrapée grâce à un allongement du temps accordé survenu après le passage des trois premiers concurrents. Malgré un petit sursis sur la palanque, la championne d’Europe de 1999 et médaillée de bronze aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 Alexandra Ledermann a garanti au public un barrage grâce au sans-faute de son fidèle Requiem de Talma. Peu de temps après, l’impressionnante guerrière Sultane des Ibis, sous la selle de Félicie Bertrand, est venue gonfler les rangs. Dans la foulée, l’Italien Emmanuele Gaudiano s’est lui aussi invité à la fête, associé à Caspar 232 dont les sabots ont fait trembler l’entrée du double numéro douze. Auteur d’une véritable démonstration de puissance, Prestige Kalone, le complice de Philippe Rozier a lui aussi su trouver la clef du parcours, tout comme l’Allemande Louisa Müller en selle sur Salitos 9, Cyril Bouvard aux commandes de Victoria d’Argent, Jacques Helminger avec Icarus Vd Bisschop et Grégory Cottard en selle sur la plus jeune jument du Grand Prix, Bibici. À la moitié de la première manche, déjà neuf couples étaient qualifiés.

En seconde partie d’épreuve, la fréquence des sans-faute a significativement diminué. Tant et si bien que seuls trois cavaliers se sont ajoutés à la liste des barragistes : Jérome Hurel avec le bien nommé Vegas de la Folie, le Néerlandais Jens van Grunsven associée à Cika et enfin Max Thirouin aux commandes d’Utopie Villelongue. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué d’embrasser et de féliciter sa jument en fin de parcours. Et pour cause, la fille de Mylord Carthago a fait preuve de générosité sur le numéro onze en franchissant sans encombre l’obstacle malgré un abord délicat.
 


Du suspense jusqu’au dernier passage

Douze couples se sont donc qualifiés pour le barrage, presque autant que de cavaliers ayant décidé d’écourter leur parcours. En effet, huit couples ont été contraints d’abandonner sur cette épreuve. Parmi eux, le Belge Dries Dekkers et Hippos van de Rostal, vainqueurs de la puissance de samedi soir. Le couple a préféré en rester là après trois fautes sur les obstacles deux, trois et cinq. Après une sortie de triple un peu acrobatique, Aymeric de Ponnat en selle sur Elize a lui aussi déclaré forfait. ‘’J’ai senti une douleur à l’épaule après le saut. Ne sachant pas ce que j’avais, j’ai préféré abandonner pour ne pas prendre de risques car j’ai déjà été arrêté plusieurs mois à cause de cette épaule’’, a expliqué le cavalier. Heureusement, plus de peur que de mal a assuré Aymeric de Ponnat. Cette même combinaison a également poussé Thimothée Anciaume à retourner au paddock après avoir manqué de chuter d’Isabeau, la fille de Winningmood van Arenberg.

Troisième à s’élancer sur le barrage après le passage de Julien Gonin et Alexandra Lerdermann, terminant respectivement avec quatre et huit points, Félicie Bertrand a signé le premier double sans-faute de l’épreuve. Rapide avec Sultane des Ibis, l’amazone, deuxième de l’épreuve de vendredi soir, a fixé le temps de référence à 34’’51. Pour tenter d’égaler voir de dépasser la petite jument, les autres paires ont dû adopter un tempo d’enfer et les fautes se sont multipliées : huit points pour Emmanuele Gaudiano et Jens Van Grunsven, quatre pour Philippe Rozier, Cyril Bouvard et Jérome Hurel. Sans-faute, Louisa Müller n’a pas pris tous les risques avec Salitos 9. Sur un rythme plus raisonnable, le couple s’est assuré la cinquième place. Plein d’espoirs en passant la ligne d’arrivée, Jacques Helminger n’est pas parvenu non plus à faire baisser le temps de référence et termine troisième. Avec sa jeune et talentueuse Bibici, championne de France des cinq ans en 2016 à Fontainebleau, Grégory Cottard ne pouvait pas se permettre d’aller à toute allure. Double sans-faute, la paire a pris la quatrième place. Dernier à prendre le départ, Max Thirouin a déroulé un barrage tout en fluidité. Sans brusquer son Utopie Villelongue mais en serrant les courbes, il a trouvé le juste tempo pour s’offrir la victoire de ce Grand Prix.


Un petit cafouillage dans les conditions de qualification au Grand Prix

Pour se qualifier au Grand Prix du dimanche, les cavaliers devaient se classer parmi les vingt premiers de l’épreuve numéro quatre du programme, l’épreuve à 1,50m du jeudi. Pour arriver à cinquante cavaliers au total, le complément devait se faire sur l’épreuve numéro 9, l’épreuve à barrage à 1,50m du vendredi. Comme à l’accoutumé, ces règles étaient annoncées dans le descriptif des épreuves concernées. Mais seulement, vers 21h samedi soir, Aymeric de Ponnat a relevé une incohérence entre ces critères de sélections et ceux annoncés dans le programme général du concours. En effet, dans le programme général il est écrit que les vingt-cinq et non les vingt meilleurs de l’épreuve qualificative du jeudi obtiendrait leur billet pour le Grand Prix. Selon cette règle, Aymeric de Ponnat et Pénélope Leprevost, respectivement vingt-troisième et vingt-cinquième de l’épreuve numéro quatre auraient alors été qualifiés. Seuls ces deux cavaliers étaient concernés par cette erreur. Néanmoins, il était impossible de simplement les rajouter. Selon les règles de la FEI, le Grand Prix doit se courir à cinquante et non à cinquante-deux.  Il a donc fallu trancher. Soit les deux cavaliers vingt-troisième et vingt-cinquième de l’épreuve numéro quatre, soit les cavaliers quarante-neuvième et cinquantième de l’épreuve numéro neuf pouvaient concourir. “Dans un souci d’équité, puisque leur classement était meilleur, j’ai opté pour la version selon laquelle les vingt-cinq meilleurs de l’épreuve numéro quatre étaient qualifiés. J’ai fait comme c’était prévu dans l’avant programme du Grand Prix’’, a déclaré François Lemonnier, président du jury. “L’avant programme est contrôlé par la FFE et validé par la FEI. Sur cet avant programme le rédacteur a fait une erreur, les contrôleurs n’ont pas vu cette erreur, et je ne l’ai pas vu non plus. Nous en sommes désolés’’, a-t-il ajouté. Même si les réactions ont été assez vives de la part de certains cavaliers au secrétariat sportif samedi soir, la décision a finalement été prise vers minuit.
 
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