La FEI avance avec les acteurs du saut d'obstacles dans sa volonté de changement

La Fédération équestre internationale a réuni des représentants des différents groupes d'acteurs du saut d’obstacles les 20 et 21 juin au sein de son siège à Lausanne. La Fédération française d’équitation faisait partie des cinq fédérations nationales représentées. 



L'objet de cette réunion de travail était de permettre à ces différents groupes d'exprimer leur point de vue sur des sujets cruciaux pour le futur du saut d'obstacles tels que le système d'invitation en CSI ou bien encore le projet d'harmonisation des règles entre les CSI se déroulant sur le sol européen ou nord-américain. Le groupe de travail était composé de l’Espagnol Marco Fuste, le Français Quentin Simonet, l’Allemand Sönke Lauterbach, le Néerlandais Emile Hendrix et l’Américain Murray Kessler, qui représentaient les fédérations nationales. Hanfried Haring et Henk Nooren étaient également présents au nom de la Fédération européenne tandis que Ian Allison, Peter Bollen, Stephan Conter, Tom Struzzieri, Fred van Lierop et Volker Wulff portaient la voix des organisateurs de concours. Les cavaliers étaient quant à eux représentés par l’Égyptien Abdel Saïd et le Suédois Henrik von Eckermann. À noter également la présence de Dominique Mégret, propriétaire de chevaux montés par Pénélope Leprevost, qui avait fait le déplacement au titre de son engagement au sein de l'association des propriétaires. Les officiels étaient représentés par Stephan Ellenbruch et la Fédération équestre internationale (FEI) pouvait compter sur son président, Ingmar de Vos, mais également John Madden, vice-président, Jack Huang, Sabrina Ibañez, secrétaire générale, et John Roche, en charge du Jumping.
Ingmar de Vos, président de la Fédération équestre internationale (FEI), a ouvert les débats en informant que dans le cadre de l’accord signé entre la FEI et le Global Champions Tour - GCT -, à compter de 2018 le nombre maximum d'épreuves et d'équipes de Global Champions League - GCL - seraient limités à vingt par an. L'équilibre du saut d'obstacles sur la scène internationale avec l'arrivée de circuits commerciaux limités à un nombre très restreint de cavaliers, avec des dotations très élevées et énormément de points au classement mondial delivrés, est au centre des préoccupations depuis de longs mois. Le déséquilibre créé en 2017 au sein de du classement mondial a été reconnu par la FEI, qui prend conscience de la nécessité de définir des règles qui permettront à des couples de très haut niveau ne participant pas à ces circuits commerciaux de pouvoir tout de même figurer durablement et en bonne place. Néanmoins, lors de son introduction, Ingmar de Vos rappelle que dans le cadre des circuits contractants avec la FEI des modalités réglementaires spécifiques peuvent être adoptées. Il ajoute également que dans le cadre de la législation en vigueur une fédération sportive ne peut aller à l'encontre de la libre concurrence et ne peut donc pas mettre en place certaines mesures qui pourraient être jugées en tant que tel. Le principe du système d'invitation dont la mise en oeuvre a été reportée au 1er janvier 2018 est apprécié de tous pour les CSI 3*, 4* et 5* car il devrait amener plus de lisibilité dans le processus d'invitation et donc d'attribution des points au classement mondial. Ce système ne concerne pas les CSI 1* pour lesquels il n'est pas question de points pour le classement mondial. Pour les CSI 2* tous les acteurs souhaitent plus de flexibilité compte tenu des spécificités de ce niveau d'épreuve variant assez fortement entre les CSI 2* ouverts à un grand nombre de couples ou ceux organisés en parallèle de 5* réservés à un nombre restreint de couples. La position défendue par la FFE, reste quant à elle de débuter l'application de l'entry system tel qu'il est présenté actuellement à partir des CSI 3*.


Pour les CSI 5* se déroulant en Europe, les engagements devraient rester gratuits

Bien entendu pour tous les niveaux de CSI, la question des pourcentages de places distribuées selon les différents mode d'attribution a fait débat : classement mondial, sélection de la fédération du pays hôte, invitation de l'organisateur ou bien encore invitation FEI. D'un point de vue global, la position de la FFE consiste à promouvoir une répartition des pourcentages adaptée à la réalité de chaque niveau d'épreuve garantissant l'accès aux meilleurs couples mais aussi permettant à des couples prometteurs d'être sélectionnés par la fédération hôte et ainsi assurer le futur de notre sport. La part d'invitations organisateur est également importante pour ce dernier qui peut attirer des couples ne figurant pas dans le haut du classement mondial mais pouvant apporter une valeur ajoutée au concours, cependant elle doit rester mesurée vis à vis du pourcentage de places allouées aux cavaliers de la nation hôte.
Concernant le projet d'harmonisation entre les CSI nord-américains et européens, tous les acteurs présents s'accordent à dire qu'il n'y a pas de changement de fond à apporter tant ces deux systèmes sont différents mais appréciés par leurs "utilisateurs". Néanmoins afin d'apporter plus de lisibilité, une définition plus claire de ce que comporte un "engagement" devrait être apportée. L’objectif n'est pas d'harmoniser les tarifs d'un concours à l'autre dont les réalités économiques peuvent être très différentes mais bien de clarifier les services assurés par tout organisateur compris dans le tarif d'engagement.
Pour les CSI 5* se déroulant en Europe, les engagements devraient rester gratuits. Après avoir entendu les différents arguments des groupes d'acteurs du saut d'obstacles, la FEI va à présent, via le Comité de Jumping, soumettre des propositions de modifications réglementaires pour le 6 juillet aux fédérations nationales et les groupes d'acteurs avec lesquels la FEI a signé des MOU qui auront jusqu'au 18 septembre pour formuler leurs commentaires. À la suite de ces retours le Comité de Jumping réajustera les projets réglementaires et mettra en ligne les textes qui seront soumis lors de l'assemblée générale les 20 et 21 novembre à Montevideo. Le 20 novembre le comité de Jumping présentera ses propositions lors d'une session d'information dédiée aux représentants des fédérations nationales présentes. A l'issue de cette session quelques rares réajustements pourront encore être réalisés. Les fédérations nationales clôtureront ce processus de consultation en votant le lendemain l'approbation ou le refus des différentes propositions réglementaires.