“Autrefois, on pouvait voir un six ans dans un Grand Prix, mais ce temps est révolu !”, Beezie Madden

Victorieuse du Grand Prix Rolex des Spruce Meadows associée à Dary Lou, Beezie Madden est revenue sur sa victoire de septembre dernier et plus largement sur l’évolution de sa discipline. Si elle réitère sa performance à Genève dans quelques semaines, l’Américaine se rapprochera un peu plus de l’exploit réalisé par Scott Brash en 2014-2015 : remporter le Grand Chelem.



En septembre dernier vous avez remporté le Grand Prix Rolex de Calgary, étiez-vous confiante avant l’épreuve ?
Je dois dire que je passais une excellente semaine avec Darry Lou. Il avait remporté la grosse épreuve de vendredi, donc il avait l’impression d’être en forme, ce qui m’a fait penser qu’il serait bien dimanche aussi. C’est un cheval très régulier, donc même si c’est toujours dur de gagner aux Masters, je croyais avoir mes chances.

Qu’avez-vous ressenti lors de cette victoire comparée à votre précédente victoire en Grand Prix il y a 14 ans ?
La première fois que j’ai remporté le Grand Prix à Spruce Meadows, il faisait très mauvais et il y avait beaucoup de controverses autour de la Coupe des Nations de la veille. Par conséquent, c’était formidable de terminer la semaine sur une bonne note. Cette année, il faisait beau et je trouvais que le cheval méritait une belle victoire. Je ne suis donc pas prête d’oublier ce grand moment.

Comment ce sport a-t-il évolué depuis que vous avez démarré la compétition en tant que professionnelle ?
L’élevage, les types de parcours et l’universalité du sport ont énormément changé. Beaucoup de cavaliers du monde entier montent maintenant avec des styles similaires, les chevaux sont plus légers à piloter qu’avant et les parcours sont plus réfléchis et techniques. À cause de la technicité de ce sport, cela prend plus de temps de faire évoluer un bon cheval de Grand Prix. Il y a des années, vous pouviez voir un 6 ans dans un Grand Prix, mais ce temps est révolu. Par ailleurs, les dotations ont grimpé en flèche, ce qui rend la discipline encore plus compétitive et commerciale.

Pouvez-vous nous parler de l’époque où vous deviez remporter des dotations pour payer le vol de retour de l'Europe ?
Mon mari était dans le commerce, donc un seul des chevaux que nous avions appartenait à quelqu’un d’autre. Néanmoins, nous payions tous les frais de ce cheval et des autres que nous possédions au moins partiellement. Par conséquent, lorsque nous sommes partis pour la première fois en Europe en compétition, nous avions assez d’argent pour y aller, mais ensuite, nous devions gagner assez d’argent pour participer aux autres concours et pour rentrer chez nous – aucune pression ! Heureusement, nous avons aidé notre équipe à remporter la Coupe des Nations à Rome et nous avons gagné d’autres épreuves dans d’autres concours. Je crois que nous sommes même rentrés avec de l’argent.

En quoi le transport des chevaux par avion a-t-il affecté le sport ?
La possibilité de transporter les chevaux par avion dans le monde entier a permis à beaucoup d’autres pays de pratiquer ce sport à un haut niveau. Lorsque les cavaliers et les chevaux étaient davantage contraints de rester dans leur pays ou sur leur continent, ils ne pouvaient pas s’affronter dans des compétitions. De nos jours, davantage de joueurs ont accès au haut niveau et peuvent progresser pour concourir au plus haut niveau. Lorsqu’il sera possible de transporter facilement les chevaux à destination et en provenance de pays comme l’Inde et la Chine, notre sport se développera rapidement.


‘’Vous pouvez certainement contribuer à créer vos propres opportunités’’

Si vous pouviez vous adresser un conseil quand vous étiez jeune, quel serait-il ?
Je pense que par certains côtés, c’est assez difficile de percer dans ce sport, mais cette discipline se développe en permanence, ce qui offre de plus en plus de possibilités aux gens. Je pense que c’est important pour les jeunes d’essayer en permanence de faire bonne impression. Vous ne savez jamais qui sera votre futur employeur ou sponsor ou partenaire. Vous pouvez certainement contribuer à créer vos propres opportunités.

Quel est votre premier souvenir à cheval ?
Quand j’avais quatre ou cinq ans, mon frère et moi avons eu des poneys pour Noël et ma maman avait un petit camion pour chevaux garé devant la maison. Le jour de Noël, nous avons fait connaissance avec nos nouveaux poneys et nous les avons montés. C’était incroyable !

Comment allez-vous vous préparer pour Genève ?
J’ai participé à trois concours indoor en Amérique du Nord avec mes chevaux Coach et Garant pour me préparer pour Genève. En ce moment, ils font une courte pause avant de partir pour l’Europe où ils feront un 2* à Sentower Park comme warm up pour Genève. Je prévois d’amener Garant et Coach à Genève pour la Rolex Top Ten Final et le Rolex Grand Prix, bien sûr.