Trente-deux ans après, la Squadra Azzurra reverdit sur sa Piazza di Siena!

Après trente-deux ans d’attente, l’Italie a enfin renoué avec la victoire dans sa Coupe des nations Longines, cet après-midi à Rome, devançant les Pays-Bas, ainsi que l’Irlande et l’Espagne, qui se sont partagé la troisième place. Ivres de bonheur, les Transalpins se placent désormais parmi les favoris au titre européen, qui sera remis en jeu cet été à Göteborg.



L’essentiel

Alberto Zorzi et Fair Light van't Heike ont crevé l'écran cet après-midi.

Alberto Zorzi et Fair Light van't Heike ont crevé l'écran cet après-midi.

© Richard Juilliart/FEI

 
Quelle démonstration de cœur, de style et de force! Cet après-midi à Rome, la Squadra Azzurra a mis fin à trente-deux ans de disette sur son enchanteresse Piazza di Siena, où le l’Officiel d’Italie se tient depuis des lustres. C’est dire si le public romain attendait ça avec espoir et fébrilité! Au terme de deux manches d’une passionnante Coupe des nations Longines, disputée sous un soleil de plomb et devant un public plus nombreux que ces dernières années, la fière équipe d’Italie a validé une victoire certes un peu attendue, mais amplement méritée et célébrée comme il se doit lors d’une émouvante remise des prix et d’une conférence de presse complètement foutraque!
Face au parcours pas si énorme mais diablement délicat concocté par leur "Maestro" Uliano Vezzani, les Transalpins n’ont quasiment jamais tremblé, enchaînant sans-faute et prestations vaillantes. Naturellement, on saluera le double sans-faute de la puissante Fair Light van’t Heike et de l’élégant Alberto Zorzi, cavalier de Jan Tops, qui disputait là sa première Coupe des nations de Rome – quelle classe! Pénalisé au premier tour sur le juge de paix du tracé, l’oxer sur bidet placé en onze, cinq courtes foulées après la rivière, Piergiorgio Bucci a parfaitement lancé les siens en seconde manche avec un sans-faute impeccable du vif Casallo Z. Auteur d’un première acte de haute volée avec l’excellent Ensor de Litrange LXII, à l’inverse, Lorenzo de Luca, peut-être un peu saisi par l’enjeu, a concédé une faute minuscule sur la rivière à son retour en piste. Même si ses scores n’ont pas compté (neuf puis treize avec le Selle Français Tower Mouche), Bruno Chimirri a été fort chaleureusement salué par ses coéquipiers, qui le considèrent comme le ciment de cette séduisante escouade.
À égalité avec les futurs gagnants à la mi-temps, les Pays-Bas ont cédé en seconde manche. Après le triste abandon de Jeroen Dubbeldam et SFN Zenith, Gerco Schröder et Jur Vrieling ont chacun concédé quatre points avec Glock’s Cognac Champblanc (sur le vertical 8b placé au milieu du triple) et le superbe VDL Glasgow van het Merelsnest (sur le vertical final…), tandis que Marc Houtzager, une fois les siens battus, a bouclé un second tour très probant, ne concédant qu’un point de temps sur le prometteur Sterrehof’s Calimero. L’Espagne et l’Irlande, pourtant timides au premier acte, ont finalement partagé la troisième place en produisant de bien meilleurs parcours au second tour sur la fameuse piste ovale. La France et la Suède ont fini ex æquo au cinquième rang, tandis que la Suisse et le Canada ont fermé la marche aux septième et huitième places.
 


Les Bleus


Présentant trois de ses quatre couples sacrés champions olympiques l’an passé à Rio, la France semblait armée, sinon pour gagner, au moins pour figurer sur le podium. Hélas, les «Vestes bleues» ont accusé une faute de trop pour la troisième place et deux pour la deuxième. Paradoxalement, on n’a recensé aucune catastrophe, les quatre paires tricolores ayant montré de bonnes choses dans l’arène romaine. Plus que tout, la première manche s’est avérée frustrante, Philippe Rozier encaissant une petite faute sûrement évitable sur l’oxer de sortie du triple puis une nouvelle faute sur la rivière avec le très bondissant Rahotep de Toscane. En seconde manche, le Francilien les a effacées, mais en a accusé une autre sur le maudit oxer sur bidet 11, pour avoir monté plus sérieusement sa rivière. C’est là que résidait toute la subtilité du parcours de cette Coupe. Pour la même raison, Kevin Staut a connu exactement la même infortune au premier tour, avant de rectifier au second, signant un merveilleux sans-faute sur un Rêveur de Hurtebise*HDC brillant de sérieux, de générosité et de concentration. De retour à un très, très bon niveau avec la pétillante Sydney Une Prince, Roger-Yves Bost a malheureusement terminé deux fois avec la même faute sur l’oxer de sortie du triple. Pénélope Leprevost, elle, s’est inclinée d’un rien sur le vertical placé au milieu de ce triple en première manche, puis de manière plus nette sur le vertical 4b de sortie du double dans la seconde. Pour le reste, Ratina d’la Rousserie s’est de nouveau montrée généreuse et pimpante, ce qui laisse augurer de bonnes choses pour l’avenir.
 


Les tops et les flops

Même si la Suisse a souffert, Steve Guerdat s'est montré impérial.

Même si la Suisse a souffert, Steve Guerdat s'est montré impérial.

© Richard Juilliart/FEI

  
Les tops. Outre Alberto Zorzi et Fair Light van’t Heike, deux autres couples sont rentrés sans faute et dans les temps. Le premier a été le Suisse Steve Guerdat, absolument époustouflant de maîtrise et de facilité avec la puissante et délicate Bianca. Pas si loin de lutter pour la victoire en finale de la Coupe du monde, cette paire prend déjà date pour les championnats d’Europe de Göteborg, comme le quatuor italien. Le deuxième a été le Suédois Douglas Lindelöw, absolument génial avec Zacramento, un cheval qu’il monte depuis un peu plus d’un an, soit quelques semaines après la vente du consistant Casello, son ancien crack, à l’Allemand Ludger Beerbaum. Chapeau.
Le flop. Plus franchement encore que l’an passé (quatre puis seize points), SFN Zenith a montré son pire visage dans cette Coupe des nations. Cet après-midi, malgré toute la volonté et la patience déployées par le Néerlandais Jeroen Dubbeldam, l’un des tout meilleurs pilotes de la planète, le double champion du monde et d’Europe en titre s’est littéralement cabré à l’abord du double en première manche, qu’il a bouclée avec un impensable score de vingt-six points… La seconde semblait mieux engagée, mais la mécanique de précision s’est cette fois déréglée dans le triple, si bien que son machiniste a préféré abandonner. En 2016, cela n’avait pas empêché le couple de réussir de bons Jeux olympiques. Qu’en sera-t-il en 2017?
 
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Le parcours ici